Francesco Stelluti - Melissographia |
Pour accompagner cette image, voici l'histoire de Perséphone et sa mère Déméter, déesse de la fertilité, telle que nous la rappellent les frères François et Pierre-Henri Tavoillot, respectivement apiculteur et prof de philo, dans leur ouvrage écrit à quatre mains, L'abeille (et le) philosophe, publié chez Odile Jacob.
F. S. - Melissographia |
Celui-ci, bien embêté, ne voulant froisser ni son frère ni sa soeur, proposa un compromis.
Il décida que Perséphone resterait six mois aux Enfers avec son époux et rejoindrait sa mère les autres mois. Ainsi furent inventées les saisons: durant l'absence de sa fille à l'automne et en hiver, Déméter cesse tout travail; à son retour au printemps elle fait refleurir la terre.
De même les abeilles restent terrées dans la ruche pendant la mauvaise saison pour réapparaître aux beaux jours. Un culte en mémoire de cette histoire était célébré dans toute la Grèce antique lors de grandes fêtes appelées les Tesmophories.
Y participaient les femmes mariées qui étaient pour l'occasion appelées "melissai" (abeilles).
Un tel culte se déroulait également dans le temple d'Artémis d'Éphèse, l'une des sept merveilles du monde antique, toujours représentée accompagnée d'abeilles. Notons par ailleurs que la Pythie de Delphes était elle aussi appelée Mélissa. Par où l'on voit que l'abeille n'est pas seulement mythe (ou récit de l'origine), elle est aussi rite, c'est-à-dire le rappel régulier des règles de la mise en ordre primordiale.