In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 27 octobre 2019

J. Ahn - Untitled

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain d'origine coréenne Jonathan Jungsuk Ahn (b.1977). Formé dès l’enfance à Boston par Nancy Angell-Rickenbacker – ancienne élève de Picasso et de Kokoschka, qui restera son mentor pendant dix ans –, il reçoit un enseignement exigeant : « Elle me donnait beaucoup de devoirs, par exemple en me confiant un livre de dessins de Michel-Ange et en me faisant les copier tous. Elle m’a aussi initié à une grande part de l’histoire de l’art, par les livres et en m’emmenant au Museum of Fine Arts de Boston pour me montrer des œuvres du grand portraitiste américain John Singer Sargent ou du maître français de l’académisme du XIXᵉ siècle, Jean-Léon Gérôme. »
J.A. - Seoul

Après le lycée, Ahn part à Paris pour étudier l’histoire de l’art à l’American University. La mort soudaine d’Angell-Rickenbacker en 1996 le détourne un temps de la peinture, mais il retrouve le goût de travailler au contact direct des chefs-d’œuvre, en copiant notamment Géricault et Monet dans les musées parisiens.
Installé à San Francisco en 2005, il poursuit sa formation à l’Academy of Art University auprès de Craig Nelson, Warren Chang, Baoping Chen, Zhaoming Wu et Tomutsu Takishima. Son œuvre explore principalement deux thèmes : des portraits – très souvent féminins – et des paysages urbains baignés de pluie, où l’asphalte luisant et les reflets lumineux deviennent la matière même du tableau. « Je veux que ça reste viscéral, capter l’atmosphère sans trop en dire. Traduire des émotions simples – anxiété, tristesse, attente – sans être trop explicite. »

RN2

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samedi 26 octobre 2019

Une image et des mots. Une photo anonyme pêchée sur le net, un néon grillé, quelques mots de Jacques Maritain à Joan Estelric..

"Une fois déchaîné le désastre, seulement demeurent des questions individuelles, qui dépendent de la position morale et de la perspective propre de chacun. et auxquelles il serait injuste de vouloir donner une réponse universelle.
En de tels moments, chacun va, dans la nuit, là où sa conscience le porte."
AP1

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dimanche 20 octobre 2019

Willem van Mieris - De rarekiek (1718)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre néerlandais de l'âge d'or tardif Willem van Mieris (1662-1747), fils de Frans van Mieris l’Ancien et l'un des grands représentants des fijnschilders de Leyde. Il hérite du style minutieux et raffiné de son père, qu’il perpétue tout au long de sa carrière, tout en y ajoutant une touche plus théâtrale et décorative, typique de la fin du XVIIe siècle. Ses tableaux, souvent de petit format, montrent des intérieurs bourgeois, des figures élégamment vêtues, des scènes galantes ou mythologiques, le tout traité avec une finesse extrême dans le rendu des matières et des textures : soies, velours, métaux, porcelaines…

W.v.M. - Village avec des chevaux




C'est caractéristique du travail des fijnschilders de Leyde, ces peintres de l'âge d'or hollandais qui s'attachaient à reproduire la réalité avec une extrême minutie sur des supports de petit format. Gerrit Dou, maître du père de Willem et lui-même élève de Rembrandt, et Quiringh van Brekelenkam, deux autres figures majeures parmi ceux que l'on a appelé les peintres précieux de Leyde, feront probablement eux aussi l'objet d'une publication.
Membre influent de la guilde de Saint-Luc de Leyde, qu’il dirigera à plusieurs reprises, van Mieris jouit d’un certain prestige de son vivant, mais son style, parfois jugé trop ornemental ou maniériste, tombera peu à peu en désuétude face aux courants plus naturalistes du XVIIIe siècle. Aujourd’hui, on redécouvre son œuvre pour sa virtuosité technique et son témoignage précieux d’une société raffinée, à la veille de profonds bouleversements culturels.

dimanche 13 octobre 2019

Jack Delano - Utuado children (1942)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe - et compositeur - américain d'origine russe Jack Delano (1914-1997), déjà présenté en mai 2012.
Formé comme illustrateur à la Pennsylvania Academy of Fine Arts et comme musicien à la Settlement Music School (toujours en Pennsylvanie), il est -  outre son travail au sein de la FSA -, célèbre pour avoir documenté l'activité ferroviaire aux États-Unis.
Il s'est installé définitivement à Puerto Rico à partir de 1946 et s'est attaché dans son travail de musicien à incorporer des éléments du folklore et de la poésie de son nouveau pays d'adoption.
J.D. - Pittsburgh, Pennsylvania (1940)





Il pensait, disait-il, pouvoir faire des portraits de travailleurs et de gens ordinaires avec la même compassion et le même souci de comprendre que ceux qu'avait témoignés Van Gogh à l'égard des paysans avec ses pinceaux et ses brosses.
"So far as I'm concerned the kind of photography I do is based on passionate concern for the the human condition. That is the basis of all the work that I do."
HA1

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dimanche 6 octobre 2019

Alessandro Tofanelli - The swamp house (2018)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'italien Alessandro Tofanelli (b.1959). Il a étudié à la Brera Art Academy, à Milan, où il a ensuite travaillé comme illustrateur pour plusieurs magazines et revues.
De ses paysages silencieux et intemporels, souvent baignés d'une lumière douce et irréelle et où la figure humaine est absente, se dégage un profond sentiment de tranquillité.

A.T. - Quel che sembra (2018)
Il est difficile d'imaginer, derrière la fenêtre éclairée de cette maison dans les marais, d'autre occupation que paisible.
Loin d’une simple transcription du réel, ses œuvres évoquent une certaine mélancolie, un dialogue entre la nature et la mémoire ; ce que peint Alessandro Tofanelli ce sont des lieux d'où s'observe le passage du temps, et où l'on se souvient de ce et de ceux que l'on veut ne pas oublier.
Parallèlement à la peinture, Tofanelli s’illustre dans la photographie et le cinéma, toujours avec cette même recherche d’équilibre entre réalité et contemplation. On retrouve dans ses films documentaires le même regard sensible sur le monde et les transformations du paysage : son deuxième long métrage, "Le secret des arbres", qu'il a terminé en 2012, a été récompensé du prix Monicelli de Viareggio Europacinema.
KH1
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samedi 5 octobre 2019

Bec Hudson - Still life
Une image et des mots. L'image, c'est une belle nature morte par la photographe australienne Bec Hudson.
Les mots sont extraits d'un petit livre aussi inclassable qu'attachant, recueil de recettes mais pas seulement, de la femme de lettres américaine M.F.K. Fisher (1908-1992), publié en 1941 : Biographie sentimentale de l'huître.

« Cicéron mangeait des huîtres pour nourrir son éloquence, et les anciens usaient de ce mollusque avec un esprit plein de sang-froid qui combinait de façon étonnante gastronomie et hygiène pure.
Bien avant le XVe siècle de notre ère, les hommes consommaient des huîtres et d’autres créatures marines pour stimuler leur intellect. Il faut savoir cependant, qu’après 1461, le roi Louis XI rendit obligatoire, en tous cas pour le groupe de grands hommes qu’il avait réuni autour de sa personne au cours de son règne fabuleux, l’ingestion quotidienne d’une quantité prescrite de cette commode source de phosphore.
Les professeurs – ainsi raisonnait le roi Louis – devaient être le plus intelligents possible, puisqu’ils le représentaient, lui, « le roi terrible » ; il veillait donc à n’être point déçu par eux. Une fois l’an, bon gré mal gré, ils se voyaient servir sur ordre du roi un dîner au cours duquel ils étaient tenus de manger des huîtres, et d’en manger en quantité prodigieuse. Cela pour les rendre infiniment brillants et, une fois ce résultat obtenu, pour qu’ils le restassent !
».

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