In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

dimanche 31 mars 2019

D. Etter -  Laith Majid, réfugié iraquien (2015)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photojournaliste allemand Daniel Etter (b.1980), diplômé en sciences politiques de l'Université de Bonn et lauréat du Prix Pulitzer.
Le premier, Laith Majid, un réfugié iraquien fuyant Bagdad, qui fond en larmes en arrivant sur l'île de Kos, tenant dans ses bras son fils Taha et sa fille Nour.

D.E. - Migrantes nigériennes (2016)



Le second, deux migrantes nigériennes dans un centre de détention pour réfugiés à Surman, en Libye. Des centaines de femmes y vivent dans des conditions précaires, ayant pour la plupart d'entre elles tenté de rejoindre l'Europe en traversant la Méditerranée.
Daniel Etter commence sa carrière en 2010, d'abord en documentant les inégalités sociales en Inde, puis les conflits au Moyen-Orient.
En 2001, j'ai vu le documentaire "War photographer" sur James Nachtwey. À l'époque âgé de 20 ans, j'ai été profondément inspiré par ce film, et j'ai alors su que je voulais poursuivre la même carrière.

JS1
ICI

dimanche 24 mars 2019

Alfonso Simonetti - Ferme (1891)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre romantique italien Alfonso Simonetti (1840-1892), déjà présenté ici en juillet 2012. Formé à l'Académie des beaux-arts de Naples où il entre en 1859, il se consacre principalement au portrait et à la peinture de paysages.

A. Simonetti - Route de campagne.





Les révolutions européennes entre la fin du XIXe et le début du XXème siècle, avec l'accélération des mouvements sociaux et politiques, favorisent l'émergence d'un nouveau courant artistique, le Romantisme, qui s'émancipe du néo-classicisme pour exprimer les émotions profondes de l'homme. Les sujets historiques, les scènes de la vie populaire et de luttes sociales ou patriotiques, les représentations de paysages comme expression d'amour pour la nature s'imposent alors.

dimanche 17 mars 2019

H.Feinstein - Boardwalk sheet music
(1952)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés évocateurs de musique. Le premier, justement intitulé Boardwalk sheet music, est en fait un photo-montage; son auteur, le photographe américain Harold Feinstein (1931-2015), déjà présenté dans ces pages en mars 2009, s'en explique ICI.

(A/U)
Natif de Coney Island (New York), il en a largement documenté l'atmosphère insouciante et festive, même si son travail qui s'étend sur six décennies est très loin de se limiter à ses promenades et à ses plages.

J'ignore de qui est le second cliché, qui me fait penser à un carton de limonaire. Mais quelle est donc cette musique sur l'orgue de Barbarie du Grand Turlutain ?

HP1
ICI

samedi 16 mars 2019

Portrait du Fayoum

Une image et des mots.
Ces portraits du Fayoum, originaires de Faya en Égypte, ont été exécutés du I au IVe. siècle de notre ère et découverts à la fin du 19e.
Ces visages sont ceux de morts anonymes, peints à l'encaustique sur de fins panneaux de bois par des artistes anonymes eux aussi, pour être disposés sur le visage du défunt momifié ou sur son linceul.
Ils sont un témoignage profondément touchant de vies depuis longtemps éteintes et qui pourtant nous paraissent mille fois plus proches que celles "des dondons de Rubens, des courtisans emperruqués de Versailles, ou des bourgeois ventripotents d'Ingres" (Euphrosyne Doxiadis, Portraits du Fayoum, chez Gallimard 1995).

Portrait du Fayoum
Le poème que voici est de Georges-Emmanuel Clancier.

En ton regard d'enfance un monde pur naissait.
La guerre, la peur,
le meurtre et la misère,
toute la puanteur,
tout le vacarme et la fureur
idiote de l'Histoire,
la guerre, la guerre faite à l'homme
par la bête à tête d'homme,
et le temps des tueurs,
et le temps du bourreau
des tyrans et de leurs larves,
le temps des repus et des affamés,
le temps des maîtres et des esclaves...

C'était hier.

HM2
ICI 

dimanche 10 mars 2019

Las Trece Rosas
Le vide-grenier du dimanche.
À l'occasion de la Journée internationale de la femme, voici prise trois jours avant leur exécution la photo de celles que l'on appelle Les Treize Roses.








Ces jeunes espagnoles ont été assassinées par les soldats de Franco, il y a exactement 80 ans ; elles avaient entre 18 et 29 ans.
La plupart d'entre elles étaient membres de la JSU (Jeunesse socialiste unifiée), l'organisation du Parti Communiste espagnol pour la jeunesse. Une quatorzième jeune fille sera fusillée un an plus tard, le 19 février 1940.
En 2007, le réalisateur Emilio Martínez Lázaro a fait un film de leur histoire.

JM2
ICI

dimanche 3 mars 2019

Andrea Kwoch - Reunion (2018)
Le vide-grenier du dimanche. Deux toiles, puissamment  allégoriques, de l'américaine Andrea Kwoch (b.1986).
Formée au College for Creative Studies de Detroit, d'où elle sort diplômée avec la mention Suma Cum Laude, elle bénéficie aujourd'hui d'une belle renommée.  dont le travail est imprégné d'un symbolisme culturellement très riche.

A. Kwoch - Dream chaser
(2013)










Ses peintures et ses dessins, remarquables par leurs atmosphères évocatrices, leur riche contenu allégorique et leur réalisation minutieuse, trouvent en effet autant leur inspiration dans la Renaissance nordique et l'art américain que dans les paysages et l'architecture vernaculaire de son Michigan natal.
"Le paysage américain solitaire et désolé qui englobe les sujets des peintures sert d'exploration du caractère sacré de la nature et reflète l'âme humaine.
Elle symbolise toutes les choses puissantes, fragiles et éternelles."
GI3
ICI

samedi 2 mars 2019

Une image et des mots. L'image, c'est ce cliché par John Fletcher de maisons surplombant les aciéries de Pittsburgh.

Les mots sont de Joseph Ponthus, extraits de son premier livre, À la ligne - Feuillets d'usine, paru il y a quelques semaines à la Table Ronde.
Les voici dans leur mise en page et avec leur absence de ponctuation.

Au fil des heures et des jours le besoin d'écrire
S'incruste tenace comme une arête dans la gorge

Non le glauque de l'usine
Mais sa paradoxale beauté.

Sur ma ligne de production je pense souvent à une
parabole que Claudel je crois a écrite
Sur le chemin de Paris à Chartres un homme fait le
pèlerinage et croise un travailleur affairé à casser
des pierres
Que faites-vous
Mon boulot
Casser des cailloux
De la merde
J'ai plus de dos
Un truc de chien
Devrait pas être permis
Autant crever
Des kilomètres plus loin un deuxième occupé au
même chantier
Même question
Je bosse
J'ai une famille à nourrir
C'est un peu dur
C'est comme ça et c'est déjà bien d'avoir du boulot
C'est le principal
Plus loin
Avant Chartres
Un troisième homme
Visage radieux
Que faites-vous
Je construis une cathédrale