In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 16 mars 2019

Portrait du Fayoum

Une image et des mots.
Ces portraits du Fayoum, originaires de Faya en Égypte, ont été exécutés du I au IVe. siècle de notre ère et découverts à la fin du 19e.
Ces visages sont ceux de morts anonymes, peints à l'encaustique sur de fins panneaux de bois par des artistes anonymes eux aussi, pour être disposés sur le visage du défunt momifié ou sur son linceul.
Ils sont un témoignage profondément touchant de vies depuis longtemps éteintes et qui pourtant nous paraissent mille fois plus proches que celles "des dondons de Rubens, des courtisans emperruqués de Versailles, ou des bourgeois ventripotents d'Ingres" (Euphrosyne Doxiadis, Portraits du Fayoum, chez Gallimard 1995).

Portrait du Fayoum
Le poème que voici est de Georges-Emmanuel Clancier.

En ton regard d'enfance un monde pur naissait.
La guerre, la peur,
le meurtre et la misère,
toute la puanteur,
tout le vacarme et la fureur
idiote de l'Histoire,
la guerre, la guerre faite à l'homme
par la bête à tête d'homme,
et le temps des tueurs,
et le temps du bourreau
des tyrans et de leurs larves,
le temps des repus et des affamés,
le temps des maîtres et des esclaves...

C'était hier.

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