In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

dimanche 30 avril 2017

A. Eisenstaedt - Hiroshima (1945)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photojournaliste américain, d'origine allemande, Alfred Eisenstaedt (1898-1995). Journaliste professionnel dès 1929, il documente la rencontre d'Hitler et de Mussolini, et prend de célèbres clichés de Goebbels à Genève en 1933 (dont le fameux "regard de la haine"), à l'occasion de la Conférence de la Ligue des Nations. Puis, sous la menace nazi, il émigre en 1935 aux États-Unis et s'installe à New York.

A. E. - Marionnettes, Paris (1963)
Le premier cliché a été pris à Hiroshima quatre mois après la bombe et j'aurais pu, pour montrer le vainqueur et le vaincu, choisir pour l'accompagner la photo emblématique du baiser à Times Square - V-J Day in Times Square - prise par Eisenstaedt à New York le jour de l'annonce de la fin de la guerre après la reddition du Japon.
À la place, j'ai préféré cette photo d'enfants qui assistent à un spectacle de marionnettes à Paris, Jardin des Tuileries, en 1963.
Le 20 novembre 1989, l'Assemblée générale des Nations unies adopte la Convention internationale des droits de l'enfant (CIDE) aujourd'hui ratifiée par 197 États. Elle comporte 54 articles, qui énoncent entre autres droits pour l'enfant celui d'être protégé de la violence, de ne pas faire la guerre ni la subir ; le droit à des conditions de vie décentes, celui d'être secouru, d'avoir un refuge, de jouer et d'avoir des loisirs.
HB1

ICI

dimanche 23 avril 2017

K. van Dongen - Face au miroir (1908)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre néerlandais Kees van Dongen (1877-1968).
À Rotterdam, il suit l'enseignement de l'Académie royale des beaux-arts, où il fait la connaissance d'Augusta Preitinger ("Guus"), étudiante comme lui, et qu'il épousera à Paris en 1901.

K. van Dongen - La lecture (1912)
Painting is the most beautiful lie.
En 1895, il illustre avec Jan Krulder l'édition hollandaise de L'Anarchie, de Kropotkine, et en 1901 il collabore avec le journal satirique L'Assiette au beurre.
C'est à une autre lecture de choix que nous invite le second tableau que j'ai choisi de présenter aujourd'hui.

MK3

ICI

samedi 22 avril 2017

Shelby Lee Adams - Holyness hands (1987)
Une image et des mots. L'image c'est ce cliché de Shelby Lee Adams, dont le titre complet est Holyness hands with Serpent and Bible.
Il s'agit d'un snake handler, un pasteur adepte d'une pratique religieuse apparue au début du 20e siècle dans les Appalaches, et qui prend au pied de la lettre un passage de la Bible (Marc 16:18) : " Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues; ils saisiront les serpents avec leurs mains; s'ils boivent quelque poison, il ne leur fera point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les malades seront guéris..."

Pour aller avec, voici quelques lignes extraites du Tour du monde d'un sceptique, d'Aldous Huxley.

Étant stupides et sans imagination, les animaux se conduisent souvent plus sagement que les hommes. Ils font instinctivement et efficacement ce qu'il faut au moment où il le faut. Ils mangent lorsqu'ils ont faim, cherchent de l'eau quand ils ont soif, font l'amour en sa saison, se reposent ou jouent quand ils en ont le temps. Les hommes sont intelligents et imaginatifs, ils regardent derrière eux et en avant ; ils inventent d'ingénieuses explications aux phénomènes qu'ils observent ; ils cherchent des moyens compliqués et détournés pour atteindre des buts lointains. Leur intelligence, qui a fait d'eux les maîtres du monde, les fait souvent agir en imbéciles. Aucun animal, par exemple, n'est assez intelligent ni assez imaginatif pour supposer qu'une éclipse est l'oeuvre d'un serpent qui dévore le soleil. C'est là un genre d'explication qui ne peut venir que dans un cerveau humain. Et seul un être humain peut inventer des gestes rituels dans l'espoir d'influencer en sa faveur le monde extérieur. Tandis que l'animal, fidèle à son instinct, vaque tranquillement à ses occupations, l'homme doué de raison et d'imagination perd la moitié de son temps et de son énergie à faire des choses complètement idiotes. Avec le temps, il est vrai, l'expérience lui apprend que les formules magiques et les gestes rituels ne lui donnent pas ce qu'il demande. Mais, jusqu'à ce que l'expérience le lui ait appris - et il met étonnamment beaucoup de temps à apprendre -, l'homme, à bien des égards, se conduit de façon infiniment plus stupide que l'animal.

TC2
ICI

dimanche 16 avril 2017

H. Kawase - Côte de Nishiki
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du japonais Hasui Kawase, représentant majeur du mouvement Shin-hanga, déjà présenté ici le 12/08/2012.

H. Kawase - Iles Tsukimo (1922)
Il est reconnu comme l'un des plus grands paysagistes traditionnels de l'art japonais et son oeuvre prolifique, produite sous la férule de l'éminent éditeur d'estampes Watanabe Shozaburo, est considérée comme la moderne continuité de celle des grands maîtres du genre au 19ème siècle, Hiroshige et Hokusai.
Je ne peins pas des impressions subjectives, je peins la réalité. Je ne peux pas falsifier, mais je peux simplifier.
Le gouvernement japonais lui a décerné en 1956 le titre de Trésor national vivant.

dimanche 9 avril 2017

Bill Brandt - Coal miner's bath, Durham
(1937)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe anglais Bill Brandt (1904-1983).
En 1929 il rencontre à Paris Man Ray dont il devient l'assistant, et vit dans la capitale l'âge d'or du surréalisme. Il y rencontre aussi Brassaï avec qui il se lie d'amitié.

Bill Brandt - Sheffield (1937)

En 1931 il se rend à Londres où il va se livrer à un important travail documentaire sur les classes de la société britannique; cela donnera lieu à la publication de deux ouvrages, The English at home, et A night in London, influencé par le travail de Brassaï sur le Paris nocturne.
Photographers should follow their own judgment, and not the fads and dictates of others. [....] Everything is allowed and everything should be tried and dared. Photography has no rules. It is not a sport. it is the result which counts, no matter how it was achieved.

dimanche 2 avril 2017

L.L.Dhurmer - Nu bleu
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et sculpteur symboliste français Lucien Lévy-Dhurmer (1865-1953).
Il entre en 1879 à l'école communale de dessin du 11ème arrondissement de Paris, pour y suivre l'enseignement d'Albert-Charles Wallet et de Raphaël Collin, eux-mêmes élèves du grand peintre académique Alexandre Cabanel.

L.L.D. - Nuit sur le lac (1910)
Lucien Lévy commence sa carrière artistique comme lithographe, puis comme céramiste à la manufacture de faïences d'art de Clément Massier.
C'est sa rencontre avec le poète Georges Rodenbach, dont il va faire le portrait, qui lui permettra d'exposer à la galerie Georges Petit et d'accéder dès lors à la notoriété.
AL1
ICI

samedi 1 avril 2017

Arianna Arteaga Quintero - Amazonas
Une image et des mots. L'image est une photo prise en Amazonie par la vénézuélienne Arianna Arteaga, au coucher du soleil. Ce massif à droite, c'est le Cerro Autana, "le tronc de l'arbre des fruits de la terre", la montagne sacrée des indiens Piaroas. L'atteindre n'est pas très difficile: une journée en gros de navigation sur l'Orénoque en pirogue motorisée ou en voladora depuis le port de Samariapo, lui-même à une heure de route environ au sud de Puerto Ayacucho. Puis on s'engage sur le rio Sipapo, et enfin sur le rio Autana, en remontant une succession quasi ininterrompue de rapides.
À partir de la communauté piaroa de Mapuei il y a une jolie balade de quelques heures à faire dans la jungle, par des "voies" assez escarpées, jusqu'à atteindre le sommet du Cerro Guahari puis, de là, le Raudal de Seguera, un torrent qui - à un certain endroit - dévale une roche lisse sur une bonne centaine de mètres jusqu'à une piscine naturelle en pleine jungle. Ses eaux fraîches sont une bénédiction après quelques heures de grimpette., et c'est un coin excellent pour la capture des mygales qui y abondent.

Les mots qui suivent sont extraits de Minima Moralia, réflexions sur la vie mutilée (1951), de Theodor Adorno.
"Rien faire comme une bête, se laisser aller au fil de l'eau et regarder tranquillement le ciel; rien de plus, sans autre détermination ni désir d'accomplissement. [.....] De toutes les notions abstraites, aucune ne se rapproche autant de l'utopie réalisée que celle de paix éternelle."

KS1
ICI

JP4 ICI