In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 30 mai 2021

Yale Joel - Paris (1948)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Yale Joel (1919-2006), natif du Bronx, à New York, qui débute sa carrière de photographe professionnel à l'âge de 19 ans.
Pendant la Seconde Guerre mondiale il couvre les combats en Italie, puis, dès 1947, il rejoint l'équipe du prestigieux Life Magazine où il sera plusieurs décennies durant reconnu pour son travail constamment novateur : des photographies créatives et techniquement innovantes, avec l'emploi d'effets spéciaux bien avant l'ère du numérique.

Y.J. - Sharing a soda, Vermont (1946)





Ses compositions faisaient appel à des miroirs, des illusions d'optique, et des perspectives inhabituelles, ce qui lui a permis de capturer des scènes visuellement saisissantes et d’aborder avec originalité les sujets les plus variés.
À ce titre, par son regard artistique et inventif, par son approche unique de la photographie, celui que l'on a surnommé "le photographe de l'impossible" aura contribué à repousser les limites convenues du reportage, et son travail constitue une contribution significative et durable à l'histoire de la photographie.
JM1

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dimanche 23 mai 2021

Sharon Sprung - Window pane

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'artiste figurative new-yorkaise Sharon Sprung (b.1953).
Elle a étudié à l'Université de Cornell, à la School of Fine Arts, et à la Arts Students League, dans l'État de New York. Elle y enseigne encore aujourd'hui, depuis plus de vingt ans, le réalisme contemporain en particulier dans le portrait.

S.Sprung - Commuter line








De ses modèles elle dit : It's my job to honor them and know them and give them everything I have. Et ailleurs ... My intellect is really visual. I can't write about it, I can't really talk about it, but I enter into the person and that's what comes out.
Son travail, qui lui a valu de nombreuses récompenses, figure aujourd'hui dans de prestigieuses collections privées et institutionnelles.

MP2

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samedi 22 mai 2021

D. Doubilet - Chance encounterGalapagos Islands
(2006)

Une image et des mots. L'image c'est ce cliché du photographe américain David Doubilet, né à New York en 1946, et qui a commencé à publier dans le National Geographic en 1978.
Son titre, Chance encounter, m'a fait penser à un passage de l'ouvrage de Joseph Campbell "Le mythe à travers les âges", traduit et publié en France en 1993.

Schopenhauer souligne que lorsque l'on atteint un âge avancé et évoque sa vie, celle-ci semble avoir eu un ordre et un plan, comme si elle avait été composée par un romancier.
Des événements qui semblaient à l'époque accidentels et sans importance se manifestent comme des facteurs indispensables dans la composition d'une trame cohérente.
Qui a composé cette intrigue ? Schopenhauer suggère que, ainsi que nos rêves incluent un aspect de nous-mêmes que notre conscience ne connaît pas, notre vie entière est composée d'une volonté en nous.  Et ainsi que des personnes rencontrées par hasard sont devenues des acteurs décisifs dans la structuration de notre vie, nous avons aussi servi inadvertement (sic) comme agents, donnant un sens à des vies d'autrui.
L'ensemble de ces éléments s'unissent comme une grande symphonie, et tout se structure inconsciemment avec tout le reste... Le grand rêve d'un seul rêveur, où tous les personnages du sommeil rêvent aussi.

dimanche 16 mai 2021

E.Schiele - Jardin fleuri (1907)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre autrichien Egon Schiele (1890-1918), figure majeure de l'expressionnisme viennois, déjà présenté en septembre 2013. Protégé de Klimt, Schiele s’émancipe très tôt de l’esthétique raffinée de son mentor pour développer un style plus âpre, plus cru. À peine âgé de vingt ans, il impose une vision bouleversante du corps et de l’âme, avec ses lignes anguleuses, ses poses contorsionnées, ses regards fiévreux : un monde intérieur tendu, souvent douloureux.
Mais c’est encore à ses paysages que je vais m’intéresser aujourd’hui, avec les deux œuvres que j'avais citées dans la première publication. Façade sur la rivière illustre bien la manière dont Schiele, avec une palette réduite et des lignes énergiques, parvenait à souligner l’expressivité de ses paysages, jusqu’à leur donner un caractère presque abstrait....

E.S. - Façade sur la rivière (1915)
Ils montrent en fait moins la nature elle-même que l'état d'esprit du peintre... Schiele ne peint pas tant le monde que le trouble qu’il y perçoit.
Ce que rendent visibles ses compositions - qu’elles soient figuratives ou proches de l’abstraction - c'est un état d’esprit.
En ça, elles prolongent les mêmes obsessions que ses portraits : l’angoisse, l’introspection, la solitude...
Schiele meurt en 1918, emporté par la grippe espagnole à l’âge de 28 ans. Il laisse derrière lui une œuvre brève mais fulgurante, où les paysages, tout comme ses figures humaines, deviennent le terrain d’une introspection radicale et d’une exploration avant-gardiste de la condition humaine.

LD2
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RP1 ICI