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NY4 |
In girum imus nocte et consumimur igni

eiπ + 1 = 0
dimanche 21 septembre 2025
dimanche 14 septembre 2025
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Nick Hedges - Liverpool (1969) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe anglais Nick Hedges, qui nous a quittés récemment. Formé au Birmingham College of Art, révélé par son travail documentaire engagé dans les années 1960 et 1970, il a été l’un des principaux photographes de la Shelter National Campaign for Homeless People, une organisation créée en 1966 pour dénoncer les conditions de logement en Grande-Bretagne.
Pendant près de dix ans, Hedges a sillonné le pays, photographiant les familles vivant dans des habitats insalubres, des logements précaires ou des cités ouvrières en déshérence.
Son regard, pourtant, n’a rien de misérabiliste : il capte la dignité, la tendresse et la solidarité dans des environnements souvent durs. Ses images, en noir et blanc, frappent par leur humanité directe et pudique, leur lumière douce, et cette attention à la vie ordinaire - gestes, visages, intérieurs modestes - qui fait toute la force du documentaire social britannique de cette époque. Ce sont des photographies qui, sans grandiloquence, continuent de parler de justice, de fragilité et d’endurance.
dimanche 7 septembre 2025
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Sergio Cerchi - Rendez-vous (2013) |
Son travail s’est d’abord développé dans un esprit proche du cubisme, avant d’évoluer vers une forme plus personnelle, où les figures et les espaces semblent se déployer sur plusieurs plans à la fois. Cerchi parle lui-même de « figures et géométries » : un principe qui donne à sa vision du réel une portée à la fois artistique, philosophique et psychologique.
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S.C. - Note finale |
Les surfaces se fragmentent, se superposent, comme les notes sur une portée musicale ; les volumes et les horizons se brouillent, les visages et les objets se recomposent dans une dynamique continue.
Sa palette, dominée par des rouges carmin, des ocres, des verts et des bleus assourdis, rappelle la matière picturale et la densité des maîtres de la Renaissance italienne auxquels il reste très attaché.
Ce qui me retient dans son travail, c’est cette impression d’équilibre mouvant : les formes semblent se construire et se défaire à la fois, comme si la réalité cherchait sa propre cohérence. On ne sait jamais très bien, en regardant ses toiles, s’il nous montre une construction ou une déconstruction : chaque fragment paraît vouloir assembler le réel autant qu’il le fragmente. Il y a dans ses toiles quelque chose d’indécis, d’entre-deux : on ne sait pas si la réalité s’y rassemble ou s’y défait.
Cette hésitation, au cœur même de la peinture, semble rappeler que rien n’est jamais arrêté : que toute forme, comme toute réalité, se construit en se défaisant.
samedi 6 septembre 2025
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Anon. - Madrid (c.1960) |
Une image et des mots. Un cliché dont j'ignore l'origine, parfois attribué à un certain Elton Boraya, dont je ne sais rien.
En elle-même toute idée est neutre, ou devrait l'être ; mais l'homme l'anime, y projette ses flammes et ses démences ; impure, transformée en croyance, elle s'insère dans le temps, prend figure d'événement : le passage de la logique à l'épilepsie est consommé... Ainsi naissent les idéologies, les doctrines, et les farces sanglantes.
Idolâtres par instinct, nous convertissons en inconditionné les objets de nos songes et de nos intérêts. L'histoire n'est qu'un défilé de faux Absolus, une succession de temples élevés à des prétextes, un avilissement de l'esprit devant l'Improbable. Lors même qu'il s'éloigne de la religion, l'homme y demeure assujetti ; s'épuisant à forger des simulacres de dieux, il les adopte ensuite fiévreusement : son besoin de fiction, de mythologie triomphe de l'évidence et du ridicule. Sa puissance d'adorer est responsable de tous ses crimes...
Emil Cioran, Précis de décomposition (1949)
dimanche 31 août 2025
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Emile Zola - Denise (1900) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du grand romancier et photographe amateur Émile Zola (1840-1902), que l’on connaît évidemment comme romancier, mais beaucoup moins comme photographe. Et pourtant, à partir des années 1890, Zola s’est passionné pour la photographie, au point d’en faire un véritable laboratoire intime. Il s’équipe d’un matériel sophistiqué pour l’époque, développe lui-même ses plaques, et photographie tout ce qui l’entoure : sa famille, ses enfants, les paysages, mais aussi les rues de Paris, les gares, ou encore les scènes de la vie quotidienne.
Zola photographe n’était pas un amateur distrait, mais un expérimentateur, soucieux de technique et d’esthétique, qui a laissé plus de 700 plaques conservées aujourd’hui à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine.
Ses images sont à la fois simples et émouvantes ; pour la plupart elles ont été prises après la rédaction des Rougon-Macquart, un peu comme si, après avoir tant décrit le monde, il avait eu besoin, enfin, de le regarder.
Ses images sont à la fois simples et émouvantes ; pour la plupart elles ont été prises après la rédaction des Rougon-Macquart, un peu comme si, après avoir tant décrit le monde, il avait eu besoin, enfin, de le regarder.
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Phil Greenwood - Leaf fall (1979) Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du graveur et aquafortiste gallois Philip Greenwood (b.1943). I...

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Fellini - Roma (1972) Une image et des mots. Revu pour la Xième fois le Roma (1972) de Fellini, dont voici un photogramme ; il s'agit ...