In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 23 octobre 2022

B.W.L. - Shere church, Surrey (1902)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Benjamin William Leader (1831-1923), peintre paysagiste britannique connu pour son œuvre toute consacrée à célébrer la beauté de la campagne anglaise. Né à Worcester, Leader s’est formé d’abord auprès de son père, ami de John Constable (voir oct.2013 et sept.2019), puis à la Royal Academy de Londres, où il s'est rapidement fait une réputation pour son talent à représenter la nature. Son style, influencé par l'École préraphaélite et l'approche naturaliste, se distingue par des détails minutieux et une utilisation maîtrisée de la lumière.

B.W.L. - An English river in autumn
(1877)






Leader a été particulièrement salué pour ses représentations de scènes automnales et hivernales.
L'une de ses œuvres les plus célèbres, February Fill Dyke (1881), dépeint un paysage enneigé inondé par des rigoles et des ruisseaux, symbole de la transition hivernale. Cette peinture illustre son style réaliste et témoigne de sa capacité à capturer la réalité quotidienne avec une grande sensibilité poétique.
Les œuvres de Benjamin Leader, qui évoquent la tranquillité et la beauté intemporelle de la campagne, sont aujourd'hui présentes dans de nombreuses collections, et peuvent être admirées notamment à la Tate Britain et à la Worcester City Art Gallery.

samedi 22 octobre 2022

PhP - Nicolas, Londres (2019)

Une image et des mots. Un portrait de mon fils, au British Museum, Londres, en décembre 2019.

Déjà notre existence de voyants, c'est-à-dire, avons-nous dit, d'êtres qui retournent le monde sur lui-même et qui passent de l'autre côté, et qui s'entrevoient, qui voient par les yeux l'un de l'autre, et surtout notre existence d'êtres sonores pour les autres et pour eux-mêmes, contiennent tout ce qui est requis pour qu'il y ait de l'un à l'autre parole, parole sur le monde.
Merleau-Ponty, Le visible et l'invisible (1988)

dimanche 16 octobre 2022

A.de C. - Jeune femme à la quenouille
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre baroque flamand Adam de Coster (1586-1643). Surnommé "le peintre de la nuit" pour son goût pour les scènes ténébristes, il est une figure majeure de ceux que l'on appelle les caravagistes d'Anvers, un groupe de peintres baroques parmi lesquels figuraient Theodore Rombouts, à qui je consacrerai sans doute une publication.

A. de C. - Saint François et Frère Léon
(1626)
Bien que sa vie soit peu documentée, on sait que Adam de Coster a été actif surtout à Anvers où il a été en 1607 admis comme maître dans la Guilde de Saint-Luc. Ensuite, c'est à l'occasion de voyages et de séjours en Italie qu'il aurait découvert le travail du Caravage.
Considéré comme l’un des maîtres du clair-obscur, de Coster avait pourtant pour habitude de ne pas signer ses tableaux et n'avait pas d'élève connu, et beaucoup ont été attribués à d'autres, ce qui a favorisé sa rapide tombée dans l'oubli.

dimanche 9 octobre 2022

V.C. Ferry - Girl reading (2014)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain V.C. Ferry, de qui je ne sais pas grand-chose sinon qu'il est basé à New York et semble spécialisé dans la photographie de rue et documentaire. Le peu que je sais de son travail est visible ICI ou sur sa page Facebook ; avec une approche pleine d'humanité qui rend compte de toute l'authenticité brute de la rue, il met en lumière des instants fugaces du quotidien urbain ou des mouvements sociaux comme Occupy Wall Street.

V.C. Ferry - The immigrant (2015)





Je préfère faire l'expérience du monde d'une façon qui me connecte à la beauté de chaque jour. Lorsque je photographie, j'essaie de ne faire qu'un avec l'image, et le sentiment qu'elle véhicule. J'accorde de l'importance au fait de saisir le familier qu'il nous est permis de voir, mais que l'on ne voit jamais réellement. J'ai l'espoir de créer une oeuvre qui transmette un sentiment de paix et attire le spectateur dans le moment présent.

dimanche 2 octobre 2022

A.K. - The renowned orders of the night (1997)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres d'Anselm Kiefer, déjà présenté en avril 2018. Anselm Kiefer n'esquive rien, écrit Laurent Wolf dans Le Temps du 15 janvier 2006. Il fait face à l'incroyable effondrement de l'espérance culturelle allemande qui, de la philosophie des Lumières, de la poésie romantique, de la musique, de la peinture, de Bach ou Beethoven, Kant, Goethe, Novalis et Friedrich au triomphe d'Hitler pose le problème de la raison et de l'héritage.
A.K. - Lot's wife (1989)





Avec ses peintures, sculptures et installations monumentales qui explorent l’histoire, la mémoire, et la culture allemande, avec ses arbres calcinés dans des paysages comme recouverts de ce reste sans reste qu'on appelle cendre, comme disait Derrida, l'œuvre puissante et souvent sombre de Kiefer traite des questions de l’identité nationale, du passé historique de l’Allemagne, et des tragédies de la guerre et de l’Holocauste, des sujets qu'il aborde avec une profondeur intellectuelle et émotionnelle unique.
Son emploi de matériaux non conventionnels, comme le plomb (un symbole du poids de l'histoire et du passé), la cendre, la paille, le verre, et même des morceaux de terre ou de végétaux, apporte une texture riche et presque sculpturale à ses toiles, que l'on associe communément au mouvement néo-expressionniste.
Auteur d'une oeuvre fortement marquée par la mythologie, la philosophie, la théologie et la poésie, Anselm Kiefer est aujourd'hui reconnu comme l'un des artistes contemporains les plus influents. Par son approche de l’art, il a redéfini l’idée de la peinture en y intégrant une dimension physique, historique et intellectuelle, faisant de son travail un point de référence essentiel pour comprendre l’art contemporain et l'histoire humaine dans ses aspects les plus sombres.

VA3

ICI

samedi 1 octobre 2022

Ali Asadi - Iran (2013)
Une image et des mots. Voici un cliché de l'iranien Ali Asadi, où l'on devine sous son voile le visage douloureux d'une femme, à l'occasion sans doute d' Achoura. C'est chez les chiites le jour qui commémore la mort de l'iman Hussein, petit-fils du prophète Mahomet.
Pour aller avec, quelques lignes de la grande Colette extraites des Vrilles de la vigne (1908) :

Je veux faire ce que je veux. Je veux jouer la pantomime, même la comédie. Je veux danser nue, si le maillot me gêne et humilie ma plastique. Je veux me retirer dans une île, s'il me plaît, ou fréquenter des dames qui vivent de leurs charmes, pourvu qu'elles soient gaies, fantasques, voire mélancoliques et sages, comme sont beaucoup de femmes de joie. Je veux écrire des livres tristes et chastes, où il n'y aura que des paysages, des fleurs, du chagrin, de la fierté, et la candeur des animaux charmants qui s'effraient de l'homme... Je veux sourire à tous les visages aimables, et m'écarter des gens laids... Je veux chérir qui m'aime, et lui donner tout ce qui est à moi dans le monde : mon corps rebelle au partage, mon coeur si doux et ma liberté !