In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 12 septembre 2021

M. Bourke-White - Statue of Liberty (1930)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'américaine Margaret Bourke-White (1904-1971), pionnière du photojournalisme, et figure emblématique de la photographie américaine du XXᵉ siècle.
Elle a marqué l’histoire en devenant la première femme photographe accréditée pour couvrir des zones de combat et l'une des premières à travailler pour le magazine Life, dont elle a réalisé la couverture inaugurale en 1936.

M. B-W. - Louisville, USA (1937)


Dès ses débuts, Margaret Bourke-White s'intéresse à la photographie industrielle, immortalisant la puissance des machines et l'esthétique des usines. Son regard novateur et sa capacité à capter la grandeur mécanique lui valent une reconnaissance rapide, qui se traduira notamment par sa collaboration avec des entreprises comme General Electric. Mais son travail évolue ensuite vers des sujets humains. Pendant la Grande Dépression, elle s'associe avec l'écrivain Erskine Caldwell, son époux, pour produire un livre marquant, You Have Seen Their Faces (1937), qui documente les conditions de vie des agriculteurs appauvris du Sud des États-Unis.
Photographe de guerre, elle est témoin de moments clés de l’Histoire, notamment en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle suit le général Patton en Allemagne c'est elle qui documentera la libération du camp de concentration de Buchenwald. qui dévoile les horreurs de l'Holocauste. 
I was to discover that the quest for human understanding is a lifetime one that has no end in sight.
Plus tard, en Inde, elle photographie les derniers jours de Gandhi avant son assassinat.
Novatrice également sur le plan technique, Margaret Bourke-White laisse en héritage sa capacité unique à capturer les luttes, les triomphes et les bouleversements du XXᵉ siècle à travers des prises de vue audacieuses et des angles innovants, redéfinissant ainsi la photographie comme un puissant vecteur d’information et d’expression artistique.

BD7

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samedi 11 septembre 2021

 Une image et des mots. L'image, c'est cette capture d'écran d'un reportage vu hier à la mi-journée sur France 2.
Pour aller avec, voici un extrait du passionnant ouvrage de Fustel de Coulanges, La cité antique, publié en 1864 et disponible aujourd'hui chez Champs, Flammarion.
Il s'agit du passage que l'historien consacre à la laïcisation du droit romain, il y a de ça plus de 2000 ans, avec en particulier la Loi des 12 tables et le Code de Solon. La loi cesse de se définir, en grande partie du moins, comme ce qui est permis par la religion, pour être désormais dictée par la volonté populaire.. 

Il n'est pas dans la nature du droit d'être absolu et immuable ; il se modifie et se transforme, comme toute oeuvre humaine. Chaque société a son droit, qui se forme et se développe avec elle, qui change comme elle, et qui enfin suit toujours le mouvement de ses institutions, de ses moeurs et de ses croyances.
Les hommes des anciens âges avaient été assujettis à une religion d'autant plus puissante sur leur âme qu'elle était plus grossière ; cette religion leur avait fait leur droit, comme elle leur avait donné leurs institutions politiques.
[.....] Auparavant la loi était un arrêt de la religion ; elle passait pour une révélation faite par les dieux aux ancêtres, au divin fondateur, aux rois sacrés, aux magistrats-prêtres. Dans les codes nouveaux au contraire, ce n'est plus au nom des dieux que le législateur parle [.....]. 
Le législateur ne représente donc plus la tradition religieuse, mais la volonté populaire. 
La loi a dorénavant pour principe l'intérêt des hommes, et pour fondement l'assentiment du plus grand nombre.

C'était, disais-je, il y a plus de 2000 ans.

dimanche 5 septembre 2021

C.B. - Constance Jablonski (2011)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe de mode (mais pas seulement) franco-danois Cédric Buchet (b.1974).
Né à Paris, il a déménagé aux États-Unis à l'âge de 13 ans et a étudié la philo au Vassar College, dans l'État de New York.
Il vit actuellement à Londres et son travail figure dans les collections permanentes du MoMA et du Fonds National d'Art Contemporain, à Paris.

C.Buchet - Sans titre (2016)

La photo de mode n'est pas mon genre de prédilection, mais ces deux clichés ressemblent plutôt à des photos prises "behind the scene" et je les aime beaucoup.
Comme quelques autres d'un genre encore différent - des affiches déchirées, un beau cheval gris pommelé, un travel trailer d'un vert rutilant à Red Hook... -, que je conserve dans mes archives.
Une image vaut mille mots, aurait dit Confucius...
CO1

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samedi 4 septembre 2021

J. Ducamps
Allégorie de l'amour vertueux
(c.1620-1630)

Une image et des mots. L'image, c'est ce tableau du flamand Jean Ducamps. Les mots sont un extrait de Comme de petits chiens, une des nouvelles du poète gallois Dylan Thomas qui figure dans son autobiographie Portrait de l'artiste en jeune chien (1940).

Et c'était vrai. J'étais un noctambule solitaire et un habitué des coins de rue. J'aimais errer après minuit dans la ville, sous la pluie, quand les rues étaient désertes et les lumières éteintes aux fenêtres .. [.....] Et jamais je ne me sentais plus profondément intégré dans ce monde lointain et écrasant ou plus débordant d'amour, d'arrogance, de pitié et d'humilité, non seulement pour moi, mais pour les créatures de cette terre où mes tourments étaient sans fin et pour les astres impassibles des sphères célestes, Mars, Vénus, Brazell, Skully, les habitants de Chine, saint Thomas, les femmes hautaines et les femmes faciles, les soldats, les marlous, les agents de police, les rats soupçonneux des librairies d'occasion, les putains en guenilles qui vous donnaient la secousse contre le mur du musée pour une tasse de thé et les femmes distinguées et inabordables dont la silhouette se découpait sur sept pieds de haut dans les journaux de mode et qui défilaient lentement dans leurs fourreaux glacés parmi le verre, l'acier et le velours.

JC4

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