In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 10 janvier 2021

F.C. - Twilight in the tropics (1874)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'américain Frederic Edwin Church (1826-1900), membre éminent de la Hudson River School, le mouvement des peintres paysagistes américains (voir aussi juillet 2008 et février 2010).
Né à Hartford, Connecticut, il étudie sous la tutelle de Thomas Cole, fondateur de l'école, et se distingue rapidement par sa maîtrise de la lumière, de la composition et du détail.

F.C. - Morning in the tropics (1858)
Church s’est illustré par ses paysages grandioses - de la vallée de l’Hudson aux jungles d’Amérique du Sud, des Andes aux glaciers de l’Arctique -, où se mêlent romantisme, précision et sens du sacré. Inspiré par Emerson et Humboldt, il cherche à révéler dans la nature une harmonie entre l’homme, le monde et le divin.
J’avais déjà présenté Church ici, en novembre 2019, avec River of Light, et s’il me fallait choisir une image pour illustrer les rêves de voyage que je faisais enfant - ou ce que j’imaginais en lisant Rider Haggard -, ce serait sans doute l’un de ses tableaux. Mark Twain, qui compte aussi parmi mes compagnons d’enfance, disait en sortant d’une exposition que New York n’avait jamais rien vu de plus beau. Et pour découvrir l’ensemble de l'œuvre de Frederic Church, c’est ICI.
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dimanche 3 janvier 2021

Richard Prince - Untitled cowboy
Le vide-grenier du dimanche. Cette année, comme depuis plus de dix ans, je m’efforcerai de publier chaque dimanche deux œuvres d’un artiste que - la plupart du temps - j’aime assez pour m’intéresser à son travail.
Aujourd’hui fait exception. Le seul propos de cette publication est de réveiller, sans y répondre, la sempiternelle question : qu’est-ce que l’art ? Qu'y-a-t-il de commun entre les chef-d'oeuvres de la Renaissance italienne et les "sculptures" de Jeff Koons?

A. Gursky - Rhein II (1999)
Ces deux clichés figurent, avec d’autres - ceux de Cindy Sherman, par exemple -, parmi les photos les plus chères du monde.
La première, vendue en 2014 pour plus de 3 millions de dollars chez Sotheby’s New York, n’est en réalité que la photo d’une photo. Richard Prince s’est contenté de photographier une publicité Marlboro dans un numéro du Time Magazine, qualifiant sa démarche de « rephotography ». L’auteur de l’image originale, payé quelques centaines de dollars peut-être, a bien tenté un procès… mais la justice lui a donné tort.
Le second cliché est d’Andreas Gursky. Lui qui avait déjà plusieurs fois dépassé les 3 millions de dollars avec 99 Cents (voir publication d’octobre 2011) bat ici ses propres records avec cette vue du Rhin, soigneusement retravaillée et photoshopée, vendue en 2011 pour près de 4,5 millions de dollars.
Deux « œuvres » qui, si elles ne nous apportent pas de réponse sur la nature de l’art, en disent long sur celle de son marché - et, plus largement, sur celle de notre monde.
Quant au Phantom de Peter Lik, ICI, il se serait vendu pour 6,5 millions de dollars.

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samedi 2 janvier 2021

A/U - BHL à Vilnius (2020)
Une image et des mots. Écoutons l' Ecclésiaste (v.250 av. J.-C.) : 
"Vanité des vanités, dit Qohélet ; vanité des vanités, tout est vanité. [...] Le vent part au midi, tourne au nord, il tourne, tourne et va, et sur son parcours retourne le vent. [...] Moi, Qohélet, j'ai été roi d'Israël à Jérusalem. [...] J'ai regardé toutes les oeuvres qui se font sous le soleil : Eh bien, tout est vanité et poursuite de vent !"

Un grand homme ..... J'ignore qui est l'auteur de ce cliché intéressant, pris le 19 août 2020 à Vilnius, et où l'on surprend BHL qui se hisse sur la pointe des pieds pour dominer de la tête et des épaules ses amis Kurdes. Les mots pour l'accompagner sont de La Bruyère, extraits des Caractères (1688).

Théognis est recherché dans son ajustement, et il sort paré comme une femme ; il n'est pas hors de sa maison, qu'il a déjà ajusté ses yeux et son visage, afin que ce soit une chose faite quand il sera dans le public, qu'il y paraisse tout concerté, que ceux qui passent le trouvent déjà gracieux et leur souriant, et que nul ne lui échappe. Marche-t-il dans les salles, il se tourne à droite, où il y a grand monde, et à gauche, où il n'y a personne ; il salue ceux qui y sont et ceux qui n'y sont pas. Il embrasse un homme qu'il trouve sous sa main, il lui presse la tête contre sa poitrine ; il demande ensuite qui est celui qu'il a embrassé. [.....]

Ganjifa moghol Le vide-grenier du dimanche. Deux Ganjifas , ces cartes d’un jeu ancien, originaire de Perse, qui a pris toute sa richesse en...