In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 10 janvier 2021

Frederic E. Church - Morning in the tropics (c.1858)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'américain Frederic Edwin Church (1826-1900), membre éminent de la Hudson River School, l'association des peintres paysagistes américains (voir aussi juin 2018 et décembre 2019).
Né à Hartford, Connecticut, il étudie sous la tutelle de Thomas Cole, fondateur de l'école, et se distingue rapidement par sa maîtrise de la lumière, de la composition et du détail.

F.E.C. - Twilight in the tropics
(1874)
Church se distingue par ses représentations de paysages grandioses et lointains - de la vallée de l'Hudson aux jungles d'Amérique du Sud, des montagnes des Andes aux glaciers de l'Arctique.-, empreintes de romantisme et d'un profond respect pour la nature.
Des oeuvres auxquelles il insuffle une dimension spirituelle et philosophique, inspirée par les écrits d' Emerson et Humboldt.
Il cherche à y exprimer une harmonie entre l'homme, la nature et le divin, en traduisant l'immensité et la magnificence du monde.
J'ai déjà présenté Frederic Church ici, en décembre 2019, avec River of light, et si je devais choisir une image pour illustrer les rêves de voyages que je faisais enfant, ou bien montrer ce que j'imaginais à la lecture des romans de Rider Haggard, ce pourrait être un de ses tableaux. 
Mark Twain, qui comme l'auteur que je viens de citer fait aussi partie de mes meilleurs "amis" d'enfance, disait au sortir d'une exposition que New York n'avait jamais rien vu de plus beau. 
Et pour découvrir l'ensemble de son oeuvre, c'est ICI.
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ICI

dimanche 3 janvier 2021

Richard Prince - Untitled cowboy
Le vide-grenier du dimanche.
Cette année, comme les précédentes depuis plus de 10 ans, je m'efforcerai de publier chaque dimanche deux oeuvres d'un artiste que - en tous cas la plupart du temps - j'aime assez pour m'intéresser à son travail.
Aujourd'hui est une exception. Le seul propos de cette publication est de réveiller, sans y répondre, la sempiternelle question.. "Qu'est-ce que l'art ?". Qu'y-a-t-il de commun entre les chef-d'oeuvres étourdissants de la Renaissance italienne et les "sculptures" de Jeff Koons?

A. Gursky - Rhein II (1999)
Ces deux clichés figurent avec quelques autres, de Cindy Sherman par exemple, parmi les photos les plus chères du monde. 
La première, qui s'est vendue en 2014 pour plus de 3 millions de dollars chez Sotheby's New York, n'est en fait que la photo d'une photo. 
Richard Prince s'est ici contenté de photographier une publicité Marlboro dans un numéro du Times Magazine, qualifiant sa démarche artistique de "rephotography". L'auteur de la photo originale, qui n'avait lui été payé que quelques centaines de dollars peut-être, a bien intenté un procès à Richard Prince, mais la justice lui a donné tort.
Le 2ème cliché est d'Andreas Gursky. Lui qui avait déjà à plusieurs reprises dépassé les 3 millions de dollars avec plusieurs tirages de sa célébrissime photo 99 cents (voir publication d'octobre 2011), bat ici ses propres records avec cette photo du Rhin allègrement retravaillée et photoshopée et qui s'est vendue en 2011 pour près de 4,5 millions de dollars.
Deux "oeuvres" qui, si elles n'apportent pas de réponse consensuelle sur la nature de l'art, en disent long en tout cas sur la nature de son marché et, plus largement, sur celle de notre monde. 
Quant au Phantom de Peter Lik, ICI, il se serait vendu pour 6,5 millions de dollars.

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samedi 2 janvier 2021

A/U - BHL à Vilnius (2020)
Une image et des mots. Écoutons l' Ecclésiaste (v.250 av. J.-C.) : 
"Vanité des vanités, dit Qohélet ; vanité des vanités, tout est vanité. [...] Le vent part au midi, tourne au nord, il tourne, tourne et va, et sur son parcours retourne le vent. [...] Moi, Qohélet, j'ai été roi d'Israël à Jérusalem. [...] J'ai regardé toutes les oeuvres qui se font sous le soleil : Eh bien, tout est vanité et poursuite de vent !"

Un grand homme ..... J'ignore qui est l'auteur de ce cliché intéressant, pris le 19 août 2020 à Vilnius, et où l'on surprend BHL qui se hisse sur la pointe des pieds pour dominer de la tête et des épaules ses amis Kurdes. Les mots pour l'accompagner sont de La Bruyère, extraits des Caractères (1688).

Théognis est recherché dans son ajustement, et il sort paré comme une femme ; il n'est pas hors de sa maison, qu'il a déjà ajusté ses yeux et son visage, afin que ce soit une chose faite quand il sera dans le public, qu'il y paraisse tout concerté, que ceux qui passent le trouvent déjà gracieux et leur souriant, et que nul ne lui échappe. Marche-t-il dans les salles, il se tourne à droite, où il y a grand monde, et à gauche, où il n'y a personne ; il salue ceux qui y sont et ceux qui n'y sont pas. Il embrasse un homme qu'il trouve sous sa main, il lui presse la tête contre sa poitrine ; il demande ensuite qui est celui qu'il a embrassé. [.....]