In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 7 juin 2020

J. Stanford - Flores ephemeri (2017)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'américain Jeff Stanford (b.1955) dont je ne sais pas grand-chose sinon qu’il est natif du New Jersey, qu’il a étudié la photographie à la fin des années 1970 à Philadelphie, avant de passer l’essentiel de sa vie en Europe. Il réside aujourd’hui à Stockholm.

J.S. - Portrait, Lyuba (2017)
La photographie artistique n’est pas, je l’ai déjà avoué, le genre qui m’attire le plus : je salue la technique, j’admire la performance, mais le plus souvent je m’ennuie - un peu comme en musique avec les virtuoses trop démonstratifs.
Mais j'aime assez le travail de ce photographe, en particulier ses séries florales..., et la beauté pudique de ce portrait en plongée, pour lui consacrer cette publication.

GH5
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samedi 6 juin 2020

William Dyce - Welsh landscape (1860)
Une image et des mots. Une belle image du Pays de Galles par le peintre écossais William Dyce, que j'associerai à ces quelques lignes du philosophe britannique d'origine néerlandaise Bernard Mandeville (celui de La Fable des Abeilles), extraites de ses Pensées libres sur la religion, l'Église, et le bonheur national, un livre publié à Londres en 1720. 
Sa traduction en français a été rééditée en 2000 par l'éditeur Honoré Champion dans la collection Libre pensée et littérature clandestine (merci à la BFM de Limoges de m'avoir permis d'enrichir ma bibliothèque en envoyant cet ouvrage au pilon).

Il est incontestable que la Grande Bretagne est une île heureuse, et bien partagée des bienfaits de la nature, soit que nous en considérions la situation, le terroir, le climat, ou les habitants. Sa situation nous garantit des insultes étrangères par les mers qui nous environnent, et nous met à l'abri presque partout de l'invasion des flots par des rochers solides et impénétrables. Son terroir est fertile dans la plus grande partie, et susceptible de beaucoup d'améliorations. Nous tirons de notre cru toutes les nécessités de la vie, et quantité de superfluités. [....]
Notre climat est encore plus heureux; c'est le plus tempéré, du moins en sa partie méridionale, de l'univers, et aucun pays n'a moins de froid en hiver, qui n'ait de plus grandes chaleurs en été. Ce que dit un jour Charles second à propos de cela, est fort sensé; la conversation étant tombée en sa présence sur le temps, et quelques ministres étrangers se plaignant de l'incertitude du nôtre, et vantant la sérénité de l'air du leur; "Le meilleur climat, dit le Roi, est à mon avis celui où un homme peut rester dehors avec plaisir le plus d'heures dans le jour, et le plus de jours dans l'année."

SO2

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dimanche 31 mai 2020

Roland Michaud - Pakistan
(1974)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés pour saluer la mémoire de Roland Michaud (1930-2020), le photographe baroudeur qui vient tout juste de nous quitter.
On lui doit - ou plutôt on leur doit, à lui et à sa femme Sabrina avec qui pendant 60 ans il a couru le monde - un travail magnifique sur le Pakistan, l'Inde, l'Afghanistan, la Chine... (voir ses "jeux de miroir").
"Le voyage, disait-il, est une rencontre entre le réel et l'imaginaire.."..
R. & S. Michaud - Afghanistan
(70s)

Leur travail, qui a été largement exposé et publié, constitue un témoignage précieux sur des mondes parfois disparus ou en mutation. Et Roland et Sabrina Michaud restent des figures emblématiques de la photographie de voyage, célébrées pour leur engagement envers la compréhension interculturelle et la préservation visuelle des traditions.
Du Pakistan, j'ai choisi cette "Fillette à la rose", et de l'Afghanistan - plutôt que leur très célèbre photo d'une compétition de Buzkashi, le sport national afghan - ce cliché de trois femmes en burkha.
JC2
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samedi 30 mai 2020

Henry Miller - Aquarelle (1952)
Une image et des mots. L'image, c'est cette aquarelle d'Henry Miller, cadeau d'anniversaire à son fils Valentin en 1952.
Pour l'accompagner, j'ai choisi ce texte, d'Henry Miller toujours, extrait de son petit essai Peindre, c'est aimer à nouveau (1960).

"Mais qu'est-ce qu'un tableau? Visiblement il y a autant de définitions que de gens pour les regarder. C'est comme pour un livre, une sculpture ou un poème. Il y a des tableaux qui vous parlent, et d'autres qui ne vous disent rien. [.....]
Certains tableaux vous font des clins d'oeil; vous entrez et vous devenez leur prisonnier. Il y en a que vous regardez à la course, comme si vous aviez des patins à roulettes aux pieds. D'autres vous font sortir par la porte de service.
Mais il en est qui vous écrasent et vous coupent le souffle pour des jours et des semaines; ils peuvent encore vous transporter au septième ciel, vous faire pleurer de joie ou vous faire grincer des dents de désespoir.
[.....] Peindre, c'est se remettre à aimer. [.....] Je me souviens clairement de la transformation qui se produisit en moi quand je me mis à voir le monde avec les yeux d'un peintre. Les choses les plus familières, les objets sur lesquels j'avais posé mon regard toute ma vie, voilà qu'ils devenaient pour moi une source d'émerveillement infini et que s'établissait en même temps un rapport d'affection. Une théière, un vieux marteau, une tasse ébréchée, ou tout objet qui me tombait sous la main, je les considérais comme si je les voyais pour la première fois. Et c'était vrai bien sûr. Ne vivons-nous pas presque tous comme des sourds, des aveugles, des gens privés de sens?
".

Ganjifa moghol Le vide-grenier du dimanche. Deux Ganjifas , ces cartes d’un jeu ancien, originaire de Perse, qui a pris toute sa richesse en...