In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 31 mai 2020

Roland Michaud - Pakistan
(1974)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés pour saluer la mémoire de Roland Michaud (1930-2020), le photographe baroudeur qui vient tout juste de nous quitter.
On lui doit - on leur doit, à lui et à sa femme Sabrina avec qui pendant 60 ans il a couru le monde - un travail magnifique sur le Pakistan, l'Inde, l'Afghanistan, la Chine... (voir ses "jeux de miroir").
"Le voyage, disait-il, est une rencontre entre le réel et l'imaginaire.."..

Roland & Sabrina Michaud - Afghanistan
(70s)
Leur travail, qui a été largement exposé et publié, constitue un témoignage précieux sur des mondes parfois disparus ou en mutation. Et Roland et Sabrina Michaud restent des figures emblématiques de la photographie de voyage, célébrées pour leur engagement envers la compréhension interculturelle et la préservation visuelle des traditions.
Du Pakistan, j'ai choisi cette "Fillette à la rose", et de l'Afghanistan - plutôt que leur très célèbre photo d'une compétition de Buzkashi, le sport national afghan - ce cliché de trois femmes en burkha.
JC2
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samedi 30 mai 2020

Henry Miller - Aquarelle (1952)
Une image et des mots. L'image, c'est cette aquarelle d'Henry Miller, cadeau d'anniversaire à son fils Valentin en 1952.
Pour l'accompagner, j'ai choisi ce texte, d'Henry Miller toujours, extrait de son petit essai Peindre, c'est aimer à nouveau (1960).

"Mais qu'est-ce qu'un tableau? Visiblement il y a autant de définitions que de gens pour les regarder. C'est comme pour un livre, une sculpture ou un poème. Il y a des tableaux qui vous parlent, et d'autres qui ne vous disent rien. [.....]
Certains tableaux vous font des clins d'oeil; vous entrez et vous devenez leur prisonnier. Il y en a que vous regardez à la course, comme si vous aviez des patins à roulettes aux pieds. D'autres vous font sortir par la porte de service.
Mais il en est qui vous écrasent et vous coupent le souffle pour des jours et des semaines; ils peuvent encore vous transporter au septième ciel, vous faire pleurer de joie ou vous faire grincer des dents de désespoir.
[.....] Peindre, c'est se remettre à aimer. [.....] Je me souviens clairement de la transformation qui se produisit en moi quand je me mis à voir le monde avec les yeux d'un peintre. Les choses les plus familières, les objets sur lesquels j'avais posé mon regard toute ma vie, voilà qu'ils devenaient pour moi une source d'émerveillement infini et que s'établissait en même temps un rapport d'affection. Une théière, un vieux marteau, une tasse ébréchée, ou tout objet qui me tombait sous la main, je les considérais comme si je les voyais pour la première fois. Et c'était vrai bien sûr. Ne vivons-nous pas presque tous comme des sourds, des aveugles, des gens privés de sens?
".

dimanche 24 mai 2020

Albarrán Cabrera - The mouth of Krishna
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés des espagnols Anna Cabrera (b.1969) et Angel Albarrán (b.1969), extraits de leur série The mouth of Krishna.
Le couple, qui depuis une trentaine d'années signe ensemble les tirages de l'un et de l'autre, emploie une large palette de procédés et de matériaux : tirage au platine, au palladium, au cyanotype, à la gélatine argentique, jusqu'à l'emploi de papier gampi japonais et de feuille d'or.

A.C. - The mouth of Krishna
Khrisna enfant est accusé à tort d'avoir mangé de la boue. Sa mère Yashoda lui fait de vifs reproches et ordonne à l'enfant qui nie d'ouvrir la bouche... Alors, le souffle coupé, Yashoda y voit l'univers tout entier, toutes les planètes et les étoiles et les distances qui les séparent, toutes les terres et tous les océans de la Terre et la vie qu'ils contiennent: elle voit tous les jours d'hier et tous les jours de demain, toutes les idées et toutes les émotions, l'espoir et la pitié, et les trois états de la matière. Rien ne manque, pas un caillou, pas une chandelle, pas une créature, pas un village et pas une galaxie, pas même elle ni la moindre particule de boue... "Mon Seigneur, tu peux fermer la bouche", dit-elle pleine de respect.
RL2
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dimanche 17 mai 2020

Eyvind Earle - Green hillside (1970)
Le vide-grenier du dimanche.
Deux sérigraphies de l'artiste américain Eyvind Earle (1916-2000). D'abord illustrateur de cartes de Noël, il entre en 1951 au service des studios Disney.

Eyvind Earle - Live oak country (1992)

Son style unique, caractérisé par des lignes stylisées, des couleurs vives et des formes géométriques, a fortement influencé l'identité visuelle des célèbres studios californiens dans les années 1950, et c'est à lui que l'on doit - entre autres - les décors de Peter Pan, La Belle et le Clochard, et La Belle au bois dormant...
I consider my six or seven years at Disney's the greatest art school in the world...There is no other place where such a vast number of the very best artists all worked in the same studio.
En 1998, deux ans avant sa disparition, Eyvind Earle est distingué par le Winsor McCay Award, du nom du formidable créateur de Little Nemo (voir publication du 28 janvier 2018).

JM1 ICI