In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

dimanche 3 juin 2018

P. Mønsted - River landscape (1898)
Le vide-grenier du dimanche. Deux nouvelles toiles, printanières cette fois, du grand peintre paysagiste danois Peder Mørk Mønsted (1859-1941), déjà présenté avec deux de ses oeuvres en décembre 2010, puis avec encore un tableau en juin 2017.
Il est toujours difficile de choisir les œuvres qui rendraient le mieux justice à son immense talent... ;
à la subtilité avec laquelle il capte les nuances de la lumière et la transparence de l’eau, ou encore à la minutie quasi photographique de ses feuillages.

P.M. - Summer day in Aalsgaarde
(1919)
Son travail s’inscrit dans la lignée réaliste attachée à la représentation fidèle du monde naturel, mais Mønsted dépasse la simple description : ses paysages sereins et ses scènes rurales paisibles sont une célébration de la beauté harmonieuse du monde.
Influencé à la fois par la peinture française de plein air - notamment l’école de Barbizon - et par la tradition des peintres de Skagen, Peder Mørk Mønsted a contribué non seulement à faire rayonner une esthétique scandinave où réalisme et romantisme se conjuguent avec une virtuosité technique sans égale, mais aussi à nous éveiller à un rapport plus attentif, à une conscience plus profonde de la nature, perçue non plus comme un simple décor mais comme une part essentielle de notre existence. Enfin, c’est du moins ainsi que je le ressens…
EW1
ICI

samedi 2 juin 2018

Franziskus Pfleghart - After the storm (2017)

Une image et des mots. L'image est du photographe allemand Franziskus Pfleghart (b.1959).
Les mots pour l'accompagner sont extraits d'un poème de l'américaine Maya Angelou sur la résilience :


You may write me down in history
With your bitter, twisted lies,
You may trod me in the very dirt
But still, like dust, I'll rise.
[.....]
Did you want to see me broken?
Bowed head and lowered eyes?
Shoulders falling down like teardrops,
Weakened by my soulful cries?
[.....]
Leaving behing nights of terror and fear
I rise
Into a daybreak that's wondrously clear
I rise
Bringing the gifts that my ancestors gave,
I am the dream and the hope of the slave.
I rise
I rise
I rise.

***
(traduction libre)
Pourtant je m'élève

Vous pouvez bien me rabaisser
Avec vos mensonges vicieux et amers,
Vous pouvez me traîner dans la boue,
Et pourtant, comme la poussière, je m'élève.
[.....]
Vouliez-vous me voir abattu?
Tête basse et les yeux baissés?
Les épaules tombantes comme des larmes,
Affaibli par mes pleurs déchirants?
[.....]
Tournant le dos à des nuits de terreur et d'effroi
Je m'élève
Dans une aube merveilleusement claire
Je m'élève
Portant les présents de mes ancêtres,
Je suis le rêve et l'espoir de l'esclave.
Je m'élève
Je m'élève
Je m'élève.

JB6

ICI

dimanche 27 mai 2018

A.S. - Der Nachtwächter (1890)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'allemand August Splitgerber (1844-1918). Élève de Hermann Anschütz à l’Académie des beaux-arts de Munich à partir de 1861, il appartient à cette génération de paysagistes réalistes qui, tout en restant fidèles à l’héritage de Spitzweg - dont on retrouve chez lui le goût pour les scènes intimistes et la précision naturaliste -, s’ouvrent peu à peu aux influences impressionnistes et à certaines audaces décoratives de l’Art nouveau. Ami proche de Wilhelm Leibl, Splitgerber expose dès 1879 au Glaspalast de Munich et participe régulièrement aux expositions allemandes, jusqu'à obtenir une médaille à Londres en 1890.

A.S. - Alt München (1891)

Ses paysages, qu’ils soient estivaux ou empreints de douceur automnale, se distinguent par leur minutie et par une atmosphère paisible, souvent animée de détails rustiques - jardins, animaux, chemins villageois - qui leur confèrent une chaleur familière.
Si son nom est moins connu que ceux des grands maîtres de son temps, Splitgerber demeure une figure attachante de la peinture allemande de la fin du XIXᵉ siècle, où réalisme, poésie champêtre et élégance décorative s’accordent avec une rare délicatesse. Mais pour cette publication, j’ai choisi deux scènes urbaines ; elles m'offrent ce que j’apprécie dans l’art : non seulement le plaisir esthétique, mais aussi la valeur documentaire, l'art au service du temps et du lieu. À côté du Veilleur de nuit, cette vue du vieux Munich avec son marché aux victuailles devant le café Groeber - démoli seulement deux ans plus tard - témoigne avec scrupule et sensibilité de la vie quotidienne à son époque, et nous offre un regard sur le passé que seule la peinture pouvait fixer alors avec autant de finesse.

IW1

ICI

dimanche 20 mai 2018

M.S. - Millenium Wheel (1999)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe anglais Matt Stuart (b.1974), membre de la coopérative Magnum Photos et du collectif de photographes de rue In-Public.
Formé à l’Université de Brighton, il se fait connaître par ses images de la vie urbaine londonienne, saisissant les instants imprévus et souvent humoristiques du quotidien. Influencé par Henri Cartier-Bresson et Martin Parr, il travaille souvent en noir et blanc, privilégiant l’instant décisif, mais il ne dédaigne pas la couleur lorsqu’elle contribue à la composition et à l’impact de l’image.
Ses photographies, à la fois drôles et percutantes, portent un regard attentif sur l’absurdité, la beauté et les contradictions de la vie urbaine moderne.
Matt Stuart montre que la rue, avec ses passants, ses vitrines et ses signes visuels, peut se transformer en un théâtre inattendu où chaque instant devient sujet à l’émerveillement et à la surprise.

M.S. - London, Oxford Street (2014)
Du cliché ci-dessus, pris à ses débuts, il dit que c'est la première photo qu'il a considérée digne d'être conservée, ICI...
Il a, en quelques minutes, pris tout un rouleau de pellicule de cet homme qui assistait à l'érection de la Millenium Wheel, et un seul était valable : celui-ci, le seul sur lequel la selle de la bicyclette n'était pas rognée.
Le second cliché, une photo d'index (au pluriel) accompagnés d'un slogan sur le flanc d'un autobus, est encore un belle illustration de l'opportunisme et de l'humour délicat de Matt Stuart.

FC1 ICI