Une image et des mots.
"Que mes pas me portent dans la beauté, que mes pas me portent tout le long du jour, que mes pas me portent à chaque retour des saisons pour que la beauté me revienne. Beauté des oiseaux, beauté joyeuse des oiseaux. Que mes pas me portent sur le chemin gorgé de pollen, que mes pas me portent dans la danse des sauterelles, que mes pas me portent dans la rosée fraîche et que la beauté soit avec moi. Que mes pas me portent vers la beauté qui me précède, que mes pas me portent vers la beauté qui me succède, que mes pas me portent vers la beauté du ciel, que mes pas me portent vers la beauté qui m'entoure, que mes pas me portent dans la vieillesse, sur un chemin de beauté, vivifié. Que mes pas me portent dans la vieillesse, sur un chemin de beauté, vers une vie nouvelle, et dans la beauté je marcherai, dans la beauté je marcherai..." Poème Navajo.
Des peintres naïfs, le critique Wilhem Uhde disait qu'ils étaient "les peintres du coeur sacré" ; après l'impressionnisme et le cubisme il fallait, disait-il, "que vinssent ces peintres pour conférer à la réalité le sublime de la pensée et la grandeur du sentiment". C'est pour moi ce qu'exprime ce poème - peut-être inspiré par ces sublimes paysages du Montana -, et sa naïveté n'est pas non plus de celles qu'on pourrait moquer, mais plutôt de celles dont on doit faire l'éloge... S'y exprime essentiellement la profondeur des peuples autochtones et leur amour intime pour la nature, le seul - disait Balzac - qui ne trompe pas les espérances humaines.
In girum imus nocte et consumimur igni
samedi 6 mai 2017
dimanche 30 avril 2017
A. Eisenstaedt - Hiroshima (1945) |
Le premier cliché a été pris à Hiroshima quatre mois après la bombe et j'aurais pu, pour montrer le vainqueur et le vaincu, choisir pour l'accompagner la photo emblématique du baiser à Times Square - V-J Day in Times Square - prise par Eisenstaedt à New York le jour de l'annonce de la fin de la guerre après la reddition du Japon.
À la place, j'ai préféré cette photo d'enfants qui assistent à un spectacle de marionnettes à Paris, Jardin des Tuileries, en 1963.
Le 20 novembre 1989, l'Assemblée générale des Nations unies adopte la Convention internationale des droits de l'enfant (CIDE) aujourd'hui ratifiée par 197 États. Elle comporte 54 articles, qui énoncent entre autres droits pour l'enfant celui d'être protégé de la violence, de ne pas faire la guerre ni la subir ; le droit à des conditions de vie décentes, celui d'être secouru, d'avoir un refuge, de jouer et d'avoir des loisirs.
dimanche 23 avril 2017
K. van Dongen - Face au miroir (1908) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre néerlandais Kees van Dongen (1877-1968).
À Rotterdam, il suit l'enseignement de l'Académie royale des beaux-arts, où il fait la connaissance d'Augusta Preitinger ("Guus"), étudiante comme lui, et qu'il épousera à Paris en 1901.
Painting is the most beautiful lie.
En 1895, il illustre avec Jan Krulder l'édition hollandaise de L'Anarchie, de Kropotkine, et en 1901 il collabore avec le journal satirique L'Assiette au beurre.
C'est à une autre lecture de choix que nous invite le second tableau que j'ai choisi de présenter aujourd'hui.
samedi 22 avril 2017
Shelby Lee Adams - Holyness hands (1987) |
Il s'agit d'un snake handler, un pasteur adepte d'une pratique religieuse apparue au début du 20e siècle dans les Appalaches, et qui prend au pied de la lettre un passage de la Bible (Marc 16:18) : " Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues; ils saisiront les serpents avec leurs mains; s'ils boivent quelque poison, il ne leur fera point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les malades seront guéris..."
Pour aller avec, voici quelques lignes extraites du Tour du monde d'un sceptique, d'Aldous Huxley.
Étant stupides et sans imagination, les animaux se conduisent souvent plus sagement que les hommes. Ils font instinctivement et efficacement ce qu'il faut au moment où il le faut. Ils mangent lorsqu'ils ont faim, cherchent de l'eau quand ils ont soif, font l'amour en sa saison, se reposent ou jouent quand ils en ont le temps. Les hommes sont intelligents et imaginatifs, ils regardent derrière eux et en avant ; ils inventent d'ingénieuses explications aux phénomènes qu'ils observent ; ils cherchent des moyens compliqués et détournés pour atteindre des buts lointains. Leur intelligence, qui a fait d'eux les maîtres du monde, les fait souvent agir en imbéciles. Aucun animal, par exemple, n'est assez intelligent ni assez imaginatif pour supposer qu'une éclipse est l'oeuvre d'un serpent qui dévore le soleil. C'est là un genre d'explication qui ne peut venir que dans un cerveau humain. Et seul un être humain peut inventer des gestes rituels dans l'espoir d'influencer en sa faveur le monde extérieur. Tandis que l'animal, fidèle à son instinct, vaque tranquillement à ses occupations, l'homme doué de raison et d'imagination perd la moitié de son temps et de son énergie à faire des choses complètement idiotes. Avec le temps, il est vrai, l'expérience lui apprend que les formules magiques et les gestes rituels ne lui donnent pas ce qu'il demande. Mais, jusqu'à ce que l'expérience le lui ait appris - et il met étonnamment beaucoup de temps à apprendre -, l'homme, à bien des égards, se conduit de façon infiniment plus stupide que l'animal.
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