In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 21 août 2016

Fan Ho - Hong Kong (1950)
Le vide-grenier du dimanche. À l'occasion de son décès, survenu le 22 juin, deux clichés du photographe et cinéaste chinois Fan Ho (1931-2016), déjà présenté en mai 2009.
Comme photographe - vers l'âge de 30 ans il s'est tourné vers le cinéma d'abord comme acteur puis comme réalisateur -, il s'est surtout attaché à documenter la vie urbaine, les bidonvilles, les rues et les marchés de Hong Kong avec leurs coolies, leurs colporteurs, et les enfants qui jouent...

Fan Ho - The trap
L'atmosphère particulière qui se dégage de ses photographies vient pour moi de ce mélange de spontanéité et de rigueur : à la fois un travail patient sur la géométrie, en particulier de ses arrière-plans, sur la lumière souvent mêlée de brume ou de fumées, et l'activité saisie au vol - propre à la street-photography -, des gens ordinaires qui vaquent à leurs occupations et à leurs jeux.
De son travail, le photographe américain Alex Webb - présenté ici en mars 2009 -, disait la chose suivante : "Fan Ho's photographs are like poetry. They speak to the heart and the soul, and capture the beauty and essence of life in Hong Kong in a way that is both timeless and deeply moving."
JM2

ICI

dimanche 14 août 2016

Olga Boznanska - Dans l'orangerie (1890)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres d'Olga Boznanska (1865-1940),  une artiste polonaise majeure et un esprit d'une grande indépendance qui la tint à l'écart des écoles et lui fit à Paris, où elle s'installe dès 1898, dédaigner les commandes d'une clientèle fortunée lorsque celles-ci ne l'intéressaient pas.

O. Boznanska
Portrait de deux filles
(1896)
Dans un article publié en 1896 dans la Gazette des Beaux-Arts, le critique William Ritter associe ce beau portrait d'une jeune fille dans une orangerie à Serres chaudes, un recueil de poésie publié en 1889 par Maeterlinck.
Le portrait le plus célèbre d'Olga Boznanska est sans doute La jeune fille aux chrysantèmes, mais celui-ci est pareillement intense et pour moi peut-être plus énigmatique encore.

samedi 13 août 2016

Anonyme - Automate
Une image et des mots. L'image, anonyme, d'un automate incollable.
Et pour aller avec, quelques lignes de Ludwig Wittgenstein (1889-1951), extraites de sa Conférence sur l'éthique, dont la traduction a été publiée par Gallimard en 1978 :

Supposez que l'un d'entre vous soit omniscient, et que par conséquent il ait connaissance de tous les mouvements de tous les corps, morts ou vivants, de ce monde, qu'il connaisse également toutes les dispositions d'esprit de tous les êtres humains à quelque époque qu'ils aient vécu, et qu'il ait écrit tout ce qu'il connaît dans un gros livre ; ce livre contiendrait la description complète du monde.

dimanche 7 août 2016

Sam Granowsly - Plage de la Ponche (1926)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre russe Samuel Granowsky (1882-1942).
Né en Ukraine, il étudie la peinture à l'École des Beaux-Arts d'Odessa.
Après son service militaire effectué en 1904 dans le contexte de la guerre russo-japonaise, il va poursuivre ses études artistiques à Munich puis à Paris où il s'installe en 1909.

S.G. - Le port à Concarneau (1926)





C'est là que débute sa carrière artistique, mais il y gagne d'abord sa vie en faisant le ménage au célèbre café de Montparnasse La Rotonde et en posant comme modèle à l'Académie de la Grande Chaumière. Sam Granowsky devient une figure de la bohème parisienne.
Après le déclenchement de la Première Guerre mondiale il retourne vivre à Odessa et ne revient à Paris qu'en 1920 ; il est membre de l'Union des Artistes Russes à Paris et, à partir de 1921, membre du groupe "Chérez" qui s'est donné pour mission de rapprocher les émigrés russes des représentants de la culture française.
Arrêté le 17 juillet 1942 au cours de la rafle du Vel d'Hiv, il est interné à Drancy puis aussitôt déporté à Auschwitz où il meurt le 22 juillet.

samedi 6 août 2016

Hubbles - The pillars of creation (1995)

Une image et des mots. Ceci est la version HD des Piliers de la création, la photo prise par Hubble le 1er avril 1995 d'une petite partie de la Nébuleuse de l'Aigle.
Il s'agit d'un amas de molécules d'hydrogène et de poussière interstellaire dont la dimension se mesure en années-lumière. Si l'on revenait quelques milliards d'années en arrière et que l'on assiste à la naissance de notre soleil et de notre système solaire, c'est sans doute quelque chose comme ça que l'on verrait.

Pour aller avec, voici quelques lignes de Les nuits blanches, de Dostoïevski.

La nuit était merveilleuse - une de ces nuits comme seule notre jeunesse en connut, cher lecteur. Un firmament si étoilé, si calme, qu'en le regardant on se demandait involontairement : peut-il vraiment exister des hommes méchants et capricieux sous un si beau ciel ?