In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 11 juin 2016

    
Tom Lovell, Pulp fiction magazine
Une image et des mots. Une bien jolie scène que l'on doit à l'américain Tom Lovell (1909-1997), formidable illustrateur de ces "Pulp fiction magazines" si populaires aux États-Unis durant la première moitié du siècle dernier.

Ma petite femme adorée,

Nous avons, comme je te l'ai dit, subi un grave échec: tout mon bataillon a été pris par les Boches, sauf moi et quelques hommes, et, maintenant, on me reproche d'en être sorti; j'ai eu tort de ne pas me laisser prendre également. Maintenant, le colonel Bernard nous traite de lâches, les deux officiers qui restent, comme si, à trente ou quarante hommes, nous pouvions tenir comme huit cents.

Enfin, je subis le sort, je n'ai aucune honte, mes camarades, qui me connaissent, savent que je n'étais pas un lâche. Mais avant de mourir, ma bonne Fernande, je pense à toi et à mon Luc. Réclame ma pension, tu y as droit.
J'ai ma conscience tranquille, je veux mourir en commandant le peloton d'exécution devant mes hommes qui pleurent. Je t'embrasse une dernière fois comme un fou.
Crie, après ma mort, contre la justice militaire. Les chefs cherchent toujours des responsables. Ils en trouvent pour se dégager.
Mon trésor adoré, je t'embrasse encore d'un gros baiser, en songeant à tout notre bonheur passé. J'embrasse mon fils aimé qui n'aura pas à rougir de son père qui avait fait tout son devoir.
De Saint-Roman m'assiste, dans mes derniers moments. J'ai vu l'abbé Heintz avant de mourir. Je vous embrasse tous. Toi encore, ainsi que mon Lulu.
Dire que c'est la dernière fois que je t'écris. Oh! mon bel ange, sois courageuse, pense à moi, et je te donne mon dernier et éternel baiser. Ma main est ferme et je meurs la conscience tranquille.

Adieu, je t'aime.
Je serai enterré au bois de Fleury, au nord de Verdun. De Saint-Roman pourra te donner tous les renseignements.

Dernière lettre du sous-lieutenant Henri Herduin, fusillé sans jugement le 11 juin 1916, il y a très exactement 100 ans, ici. et une chanson ici.
BS1

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dimanche 5 juin 2016

Paul Almasy
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe français d'origine hongroise Paul Almásy (1906-2003).
Après des études en sciences politiques à Munich et à Vienne, qui devaient le préparer à une carrière de diplomate, il opte pour le journalisme et, après de nombreuses missions au Maroc et en Amérique latine, il s'installe définitivement en France en 1938, à l'aube de la Seconde Guerre mondiale ; il sera naturalisé en 1958.
P.A. - Miss Taxi, Pigalle (1958)

Paul Almásy fait partie, avec Brassaï, Lucien Hervé, André Kertész, et François Kollar, de la lignée des grands photographes hongrois émigrés en France et qui ont ajouté leur nom à la grande tradition de la photographie humaniste dans notre pays.
GJ1
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dimanche 29 mai 2016

Pierre Belhassen - série Istanbul (2014)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du français Pierre Belhassen (b.1978), photographe épris de littérature et dont la vocation naît en 2005, à l'occasion d'un voyage d'agrément à New York.

P.B. - série Allogène (2014)








Lui qui cite Saul Leiter - "je ne crois pas que la misère soit plus profonde que le bonheur" -, il nous semble porter sur le monde un regard d'une grande humanité, non pas seulement parce que l'homme est au coeur de son travail mais parce que les mots qu'il emploie pour nous le raconter - les mots silencieux de l'image - sont bienveillants et fraternels....  C'est son travail qui s'adresse et qui est au coeur de l'homme "dont le besoin de consolation, écrivait Stig Dagerman, est impossible à rassasier". 
Je suis heureux d'avoir découvert Pierre Belhassen.
BC1

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dimanche 22 mai 2016

Tsukioka Kogyo - Fireflies (1910)
Le vide-grenier du dimanche. Deux estampes de Kogyo Tsukioka (1869-1927), fils adoptif et élève deYoshitoshi  Tsukioka, dernier grand maître de l'estampe ukiyo-e.

T. K. - Autumn (c.1890)













Ce mouvement artistique de l'époque d'Edo (du 17e au 19e siècle) s'inscrit dans une période de prospérité et de paix qui va favoriser l'essor d'une nouvelle bourgeoisie urbaine ;  les sujets artistiques de prédilection seront désormais les scènes érotiques (shunga), les créatures fantastiques (yokai), le spectacle de la nature, ou celui des jolies femmes et courtisanes du "monde des fleurs et des saules".

Gilbert Garcin - Le moulin de l'oubli (1999) Une image et des mots. Où Beckett dialogue avec Tati... Une "photosophie" du p...