In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 6 février 2016

Ménologe de Basile II
Une image et des mots. On connaît la formule de Simonide : « La peinture est une poésie muette ». Mais ce n’est pas pour autant que toutes les oeuvres peintes exsudent le silence au point de le rendre presque tangible, comme chez Hopper ou chez Vermeer.
Ce n’est pas le cas par exemple (ni sans doute l'intention) de cette image issue du Ménologe de Basile II - un célébrissime synaxaire byzantin du Xe siècle conservé au Vatican - qui représente Saint Jean le Silenciaire, et où il nous semble entendre autour de celui qui a fait vœu de se taire tous les bruits de la nature et la clameur des éléments.
Les mots qui suivent et que j'ai choisis pour accompagner cette image sont de Maurice Maeterlinck, extraits du "Trésor des humbles" (1896). « Il est des individus qui n’ont pas de silence, et qui tuent le silence autour d’eux, et ce sont les seuls êtres qui passent vraiment inaperçus » car « nous ne pouvons nous faire une idée exacte de celui qui ne s’est jamais tu.
On dirait que son âme n’a pas eu de visage ». Et Thoreau quant à lui écrivait dans son journal, en janvier 1841 : "Je suppose que nous n'avons pas besoin d'inspiration pour parler, mais juste pour rester silencieux".

dimanche 31 janvier 2016

Le vide-grenier du dimanche. Comme à l'accoutumée, en ce jour de clôture du 43e Festival de la bande dessinée d'Angoulême, en voici encore une que j'aime beaucoup.
Il s'agit de l'adaptation en roman graphique des formidables aventures du détective Nestor Burma, créé en 1942 par Léo Malet.
Le 9ème tome de cette bande dessinée - créée en 1982 par Tardi à qui l'on doit les quatre premiers - est paru l'an dernier sous le titre Micmac moche au Boul'Mich (scénario et dessin Nicolas Barral).
MK2

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dimanche 24 janvier 2016

L. Dille - Three in a window (1959)
Le vide-grenier du dimanche. À l'occasion de la sortie, il y a quelques semaines, du documentaire qui lui est consacré par le réalisateur Lucas Vernier, deux clichés du canadien d'origine allemande Lutz Dille (1922-2008), "ce vagabond loufoque (qui) a terminé son existence presque anonyme à Villeneuve-sur-Lot, dans le Lot-et-Garonne, entre potager, collages et chambre noire, à deux pas de ma maison.

L.D. - Yorkville, Ontario (1965)
Ce documentaire, "Behind the yellow door", c'est le portrait d'un artiste foutraque, aujourd'hui décédé, qui a consacré sa vie multiple à une unique obsession : photographier les gens dans les rues du monde.
Né à Leipzig il essaie à l'âge de 17 ans de fuir à bicyclette l'Allemagne nazie, mais, capturé, il est envoyé sur le front russe. Après la guerre, en 1951, il s’installe au Canada où il vit et travaille jusqu’en 1980. Puis il s'établit au Pays de Galles avec sa seconde épouse, Mary, et enfin dans le sud-ouest de la France en 1986, où il mène une vie discrète, entre photographie, jardinage et enseignement.
LR2

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dimanche 17 janvier 2016

A. Bocchi - Bianca en rose (1930)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'italien Amedeo Bocchi (1883-1976). Troisième d'une fratrie de sept, il était destiné à seconder son père dans son métier de décorateur et, dans cette perspective, il fut inscrit à l'âge de 12 ans à l'école des Beaux-Arts de Parme.
Sur les conseils de son professeur, après des résultats exceptionnels au diplôme, sa famille l'envoie se perfectionner à Rome pendant trois ans, à l'École libre du nu de la Via di Ripetta. Proche de la Scuola Romana, il développe un art délicat, marqué par une palette lumineuse et des compositions intimistes. « Le véritable effort, le véritable tourment de l'artiste responsable et conscient de sa mission n'est pas d'étonner avec des compositions compliquées [...] mais d'arriver à l'expression la plus profonde avec les moyens les plus simples et les plus clairs. »
A.B. - Dans le parc (1915)

Ensuite il travaille à Padoue, à la restauration des fresques de la basilique Saint Antoine, tout en approfondissant sa pratique du portrait.
La famille constitue le sujet central de son œuvre. Parents, épouses et surtout sa fille Bianca deviennent les protagonistes de ses tableaux. En observant et en scrutant les visages familiers, Bocchi construit une sorte de journal intime peint
Et ce sont deux portraits que j'ai choisi de présenter aujourd'hui; le premier, à l'atmosphère recueillie et intime, est un de ceux qu'il a réalisés de sa fille Bianca, disparue prématurément à l'âge de 26 ans.
JM1

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F. Bacon - Study of a figure in a landscape (1952) Une image et des mots. L'image, c'est une étude de Francis Bacon, déjà présenté ...