In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 22 novembre 2015

Ako Salemi - Freedom (2015)
Le vide-grenier du dimanche. Deux remarquables clichés du photojournaliste Ako Salemi, né en 1981 à Bukan, dans le Kurdistan iranien. Les deux photos - comme toute la série dont elles font partie - ont été prises au smartphone, à Mazar-i Charif,  4ème ville d'Afghanistan.

Ako Salemi
Chef d'un restaurant traditionnel
(2015)











C'est le pays de la burqa, et quand on sait que le pigeon y est symbole de liberté, le contraste proposé par le premier cliché est d'autant plus saisissant.

samedi 21 novembre 2015

F. Bacon - Study of a figure in a landscape (1952)

Une image et des mots. L'image, c'est une étude de Francis Bacon, et les mots quelques vers d'un poème extrait de Tristia, d'Ossip Mandelstam.

L'air grisâtre est bruissant et moite ;
on se sent bien et à l'abri dans la forêt.
Docile je vais porter une fois encore
la croix légère des promenades solitaires.

Et de nouveau, vers l'indifférente patrie,
le reproche, comme l'oiseau, monte en spirale.
Je participe à la vie ténébreuse, je suis innocent de ma solitude.

JB3
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dimanche 8 novembre 2015

Liu Bolin - Suo Jia Cun
Le vide-grenier du dimanche. Pour vivre heureux vivons caché... Le matin du 16 novembre 2005, Liu Bolin découvre son atelier en ruines; les autorités chinoises viennent de démolir le village d'artistes de Suo Jia Cun.

Liu Bolin









Ce cliché de lui-même fondu dans les décombres est le point de départ d'une série intitulée "Hiding in the city". Son oeuvre désormais va devenir éloge de la dissimulation qui, on le sait depuis Machiavel, peut être une technique d'opposition politique. Les sages sans puissance, disait Tomaso Campanella, sont contraints de vivre comme les fous.
KB1

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samedi 7 novembre 2015

Alexey Titarenko
Une image et des mots. La photographie est de Alexey Titarenko, déjà présenté ici en 2010. Et pour aller avec, un extrait d'un petit ouvrage de Roger Caillois paru en 1977 chez Fata Morgana, Petit guide du XVe arrondissement à l'usage des fantômes.

"Il me vint à l'idée qu'on ne peut pas prendre en filature des humains, mais des simulacres qui leur ressembleraient. Je me souvins alors d'un conte de Léon-Paul Fargue, intitulé La drogue, que je tiens depuis longtemps pour un des chefs-d'oeuvre du fantastique moderne. Ce récit met en scène des êtres flottants, venus d'on ne sait quels limbes et reconnaissables à certains signes mystérieux.
Un jour, ils se sont brusquement condensés en un quartier écarté; un autre, ils s'évanouissent sans crier gare. Il s'affairent dans la cité, profitant de la distraction ou de l'indifférence générale, jusqu'au moment où un passant informé en aperçoit un et se décide à le prendre en chasse jusqu'à épuisement. Alors c'en est fait du malheureux. Il mincit, s'éclaircit, devient transparent, s'enfonce dans le sol, s'élève comme un ballon qu'un enfant a laissé s'échapper ou encore s'aplatit contre un mur poreux qui l'absorbe comme ferait un buvard.
Aucun ne résiste longtemps, il ne fait pas bon pour eux d'avoir été surpris en flagrant délit de "n'être pas des hommes"
.

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