In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 1 février 2015

A. Wahlberg - Partie de Stockholm (1892)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre paysagiste suédois Alfred Wahlberg (1834-1906). Né à Stockholm, il étudie d'abord la musique à l'Académie Royale de Suède avant de se tourner vers la peinture. Après une première formation en Suède, il se rend à Düsseldorf en 1862, où il fréquente l'Académie des Beaux-Arts et se forme auprès de Hans Gude - qui fera l'objet d'une prochaine publication -, aux paysages d'atmosphère chers à l'école allemande.

Alfred Wahlberg
Repos de la jeune fille sur l'herbe (1878)
Il s'installe ensuite à Paris en 1866, où il expose au Salon et assimile l'influence de l'école de Barbizon et des débuts de l'impressionnisme, sans jamais rompre avec la rigueur plus structurée de son apprentissage allemand. Ses paysages crépusculaires, souvent baignés d'une lumière douce et argentée, témoignent de cette double influence.
Wahlberg reste un des grands représentants du paysage nordique au XIXe siècle, entre tradition romantique et modernité naissante
Le premier tableau, dont le sous-titre est "Clair de lune", révèle son goût, né sans doute de son éducation musicale, pour ces atmosphères empreintes d'un romantisme délicatement lyrique et propice à la rêverie.
Les rêveurs, disait Oscar Wilde, sont ces hommes qui ne trouvent leur chemin qu'au clair de lune et qui comme punition aperçoivent l'aurore avant le reste du monde.
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dimanche 25 janvier 2015

Cabu
Le vide-grenier du dimanche. Comme chaque année, à l'occasion du Festival de la BD d'Angoulême, voici deux de mes dessinateurs de presse et ou de BD favoris.

Wolinski
Le métier d'humoriste est dangereux, écrivait Wolinski dans La morale, publié en 1992 au Cherche-midi.
Trop de recul, trop de lucidité, trop d'irrespect, d'incroyance, de dégoût. Trop de questions sans réponses.
Hommage, à Cabu, à Wolinski, et à Charlie.

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dimanche 18 janvier 2015

Ce cliché de Martin Argyroglo, choisi par l’Obs pour sa couverture du 14 janvier, est intéressante à deux titres.
Parce qu'elle est évocatrice du tableau de Delacroix La liberté guidant le peuple, et aussi parce que sans bien sûr avoir été préparée ni a fortiori mise en scène, elle est dans sa composition un modèle d’équilibre et d’harmonie.
Pour en savoir plus sur le nombre d’or et la suite de Fibonacci, c’est ICI, ou encore ICI.
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samedi 17 janvier 2015

The Hoecker Album - Laughing at Auschwitz (1942)
Une image et des mots.
- Tout homme est disposé à faire des actions variées, et on ne peut exclure que le Mal, dans des conditions spéciales s'y développe. Mais par chance, vous et moi...
- Ah, moi je ne sais pas!
- De toute façon moi non plus je ne sais pas. Personne d'entre nous ne sait...
Gustaw Herling, Variations sur les ténèbres (1999).


À quelques jours de commémorer le 70ème anniversaire de la libération par l'Armée Rouge du camp d'Auschwitz, cette image tirée d'un album-souvenir ayant appartenu à l'officier SS Karl Hoecker (au centre) nous confronte à une réalité glaçante. Ces visages hilares sous l'averse sont ceux d'une partie du personnel du camp d'extermination qui s'amuse pendant une pause ; car cette photo n'a pas été prise avant l'holocauste, ni après..., mais pendant. Et elle porte la légende suivante : Regen aus heiteren Himmel (une pluie dans un ciel clair).
Ce qu'illustre ce cliché c'est le concept, développé par la philosophe Hannah Arendt, de la banalité du mal. Ces gens ne ressemblent pas à des monstres ; ils ressemblent à des individus ordinaires, à des centaines de millions d'insouciants sympathiques qui constituent sous toutes les latitudes le ventre mou de l'humanité. Tous ceux parmi nous qui disent "oh moi la politique.." ou bien encore "je ne fais qu'obéir aux ordres...", et qui sur un air d'accordéon s'amusent sans états d'âme, pendant que fument les cheminées des fours.
Ces gens aux visages rayonnants, et qui goûtent un moment de détente dans une journée monstrueuse, sont-ils nés inhumains ? Sont-ils, par un improbable hasard, l'impossible réunion au même moment et au même endroit des pires psychopathes que la terre ait portés ? Non, sans doute. Ces visages sont ceux de gens ordinaires qui ont basculé dans l’indicible par passivité, par obéissance, par lâcheté, par aveuglement. Et nous ? Si nous détournons nos regards, si nous nous réfugions dans l’indifférence ou l’excuse de la neutralité, ne pourrions-nous pas nous aussi, un jour, porter ces visages de bourreaux ordinaires ?
Des idées de lectures? Eichmann à Jérusalem ; rapport sur la banalité du mal (1963), d'Hannah Arendt, ou encore Un si fragile vernis d'humanité ; banalité du bien, banalité du mal (2005), de Michel Terestchenko.

René Maltête -  La majorité Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe français René Maltête (1930-2000). Né à Lamballe en Bre...