In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 14 septembre 2014

Dolorès Marat - Les anges, Deauville (1986)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe française Dolorès Marat (b.1944). Issue d’un milieu modeste, elle commence sa carrière professionnelle comme couturière avant de se former à la photographie auprès d’un photographe local. Elle travaille ensuite comme laborantine pour le magazine Votre Beauté du groupe L'Oréal, où elle réalise les tirages de photographes renommés comme Helmut Newton ou Sarah Moon.

Dolorès Marat - Les jambes (1987)
En 1995, elle devient photographe indépendante et collabore avec des marques prestigieuses comme Hermès, J.M. Weston et Leica, ainsi qu'avec des publications comme LibérationLe Monde et Les Inrocks.
Discrète, insensible et étrangère aux modes, elle shoote à la sauvette..
"Quand je prend une photo, je fais très vite, quand j'ai l'émotion, le plus souvent en marchant... Même si c'est interdit ou dangereux, comme dans certains quartiers de New York, je ne peux pas m'empêcher de la prendre.."
Et pour ses tirages, elle emploie le procédé Fresson ; cette technique au charbon, qui donne à l'image une douceur toute veloutée, fut mise au point au XIXème siècle pour les photographes pictorialistes puis adaptée à la couleur au cours du XXème.
Il faut lire ICI le bel entretien qu'elle a accordé le 24 août 2013 à Transatlantica, revue d'études américaines.
WN3

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dimanche 7 septembre 2014

Giuseppe de Nittis - Passa il treno (c.1878)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Giuseppe de Nittis (1846-1884), ami de Degas, Manet et Caillebotte, et figure majeure de l'impressionnisme, bien qu'il ait évolué entre l'Italie et la France, ce qui lui a permis d'incorporer des influences variées dans son œuvre. Formé à l'Académie des beaux-arts de Naples, il s'exile à Paris où il devient un des artistes les plus remarqués du mouvement impressionniste, tout en gardant un ancrage proprement italien.

G.de N. - Dall' alto della diligenza
(c.1872)



Son art est un pont entre l’impressionnisme et un style plus romantique, avec cette touche spécifique qui le rend unique.
Ce que j'aime particulièrement dans son travail, c'est la douceur de ses lumières et l'originalité de ses compositions : du sujet du premier tableau on ne voit que le panache ; et le second nous donne à voir une longue route qui s'étire au loin dans un paysage imprécis, depuis un attelage dont ne voit que les encolures...  Le vent du paradis, dit un proverbe arabe, souffle entre les oreilles des chevaux.
AP1
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samedi 6 septembre 2014

Jungjin Lee - Everglades 17 (2014)
Une image et des mots. La photo est de l'artiste coréenne Jungjin Lee; les mots sont du neuro-psychiatre Boris Cyrulnik, extraits de L'ensorcellement du monde (1997).

"L'utopie, c'est le plus joli moment pathologique d'une société normale qui aspire au bonheur. Le malheur, c'est que, n'éprouvant pas les mêmes désirs, nous n'inventons pas les mêmes utopies. Celles des autres nous agressent. Heureusement, la guerre peut nous en préserver et faire triompher notre utopie, la bonne. Ainsi sont justifiés les casse-gueules, au début.
L'homme, par son cerveau qui décontextualise les informations et la parole qui lui permet d'habiter dans le monde de l'imperçu, devint le champion interespèces du leurre qui s'éloigne et se dématérialise pour notre plus grand plaisir et notre plus grande souffrance, car bonheur et malheur s'accouplent pour engendrer l'histoire."

PH1
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dimanche 31 août 2014

Will Barnet - Woman by the sea (1973)
Le vide-grenier du dimanche. Deux toiles de l'américain Will Barnet (1911-2012). Formé à la School of the Museum of Fine Arts de Boston, puis à l'Art Students League de New York, il a exploré divers courants artistiques, du réalisme social à l'abstraction, avant de trouver sa propre voie : un style figuratif, épuré, tendu entre rigueur géométrique et silence intérieur. Ses compositions, minutieusement structurées, mettent en scène des figures humaines stylisées, souvent féminines, posées dans des espaces calmes et ordonnés, presque méditatifs.

W. Barnet - Reclining woman (1982)
Ci-contre, la silhouette élégante d’une femme devant la mer offre les seules courbes d’une composition bâtie sur des bandes horizontales et des lignes verticales. Et c’est cette harmonie épurée, cette paix contenue, qui, aux côtés de celle qui contemple la mer, nous invite à notre tour à la même rêverie : celle qui nous saisit, comme l’écrivait Bachelard dans sa Poétique de la rêverie (1960), devant la grande beauté du monde.
"Ainsi nous nous trouvons bientôt sur la pente des souvenirs; insensiblement nous sommes ramenés à des rêveries anciennes, si anciennes soudain que nous ne pensons plus à les dater. Une lueur d'éternité descend sur la beauté du monde."

IA1 ICI