In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 7 décembre 2013

Brassaï - L'horloger de la rue Dauphine (1930)
Une image et des mots. À propos de ce qu'est le temps, Saint Augustin disait à peu près que si personne ne l'interrogeait il le savait, mais que si on le lui demandait, alors il l'ignorait...
Pour illustrer cette photo de Brassaï, L'horloger de la rue Dauphine (1930), voici un poème de Borgès, dont je proposerai ensuite une traduction :

Somos el río (Los Conjurados, 1985)

Somos el tiempo. Somos la famosa
parábola de Heráclito el Oscuro.
Somos el agua, no el diamante duro,
la que se pierde, no la que reposa.
Somos el río y somos aquel Griego
que se mira en el río. Su reflejo
cambia en el agua del cambiante espejo,
en el cristal que cambia como el fuego.
Somos el vano río prefijado,
rumbo a su mar. La sombra lo ha cercado.
Todo nos dijo adiós, todo se aleja.
La memoria no acuña su moneda.
Y sin embargo hay algo que se queda
y sin embargo hay algo que se queja
.

***

Nous sommes le fleuve (Les Conjurés, 1985)

Nous sommes le temps. Nous sommes la fameuse
parabole d'Héraclite l'Obscur.
Nous sommes l'eau, pas le diamant inaltérable,
celle qui se perd, pas celle qui dort.
Nous sommes le fleuve et nous sommes ce Grec
qui se mire dans le fleuve. Son reflet
change dans l'eau du miroir changeant,
dans le cristal qui change comme le feu.
Nous sommes le vain fleuve inévitable
orienté vers sa mer. L'ombre l'a enveloppé.
Tout nous dit adieu, tout s'éloigne.
La mémoire ne bat pas monnaie.
Et pourtant il y a quelque chose qui reste
et pourtant il y a quelque chose qui se plaint.
CG1
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dimanche 1 décembre 2013

William Orpen - Night (1907)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du portraitiste irlandais Sir William Montague Orpen (1878-1931). Le premier tableau est aussi connu sous le titre Le peintre et sa femme.
Formé à la Slade School of Fine Arts de Londres, il devient un grand portraitiste recherché par les rich and famous britanniques et américains.

W. Orpen - Miss Sinclair (n.d.)
Puis, quand survient la Première Guerre mondiale, il s'enrôle dans le Service Corp et est envoyé en France comme peintre de guerre officiel.
À ce titre, il sera avec son compatriote John Lavery un des grands documentaristes du conflit.
Le critique d'art irlandais Bruce Arnold dira de lui : I have never had any hesitation in describing William Orpen as the greatest of all war artists, out rivalling earlier centuries Francisco Goya, Jacques Callot and the many masters of the Italian Renaissance who depicted the regular states in warfare of their times.
La peinture de guerre n'étant pas mon genre de prédilection, je vous laisse le soin de partir par vous même à la découverte de son talent dans ce domaine. Voici à la place deux tableaux que j'aime beaucoup.
LB2

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dimanche 24 novembre 2013

E. von Steinle - St Luc peignant la Vierge et l'enfant (1851)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'austro-allemand Eduard von Steinle (1810-1886), représentant du Mouvement nazaréen, qui souhaitait revitaliser l'art par les valeurs spirituelles et morales de la religion chrétienne.
E. von Steinle
La sibylle tiburtine

Les artistes appartenant au mouvement des Nazaréens souhaitaient donner un nouvel élan à l'art chrétien en le ramenant à la simplicité, à la sincérité, et à la pureté religieuse de la fin du Moyen-Âge et de la Renaissance. 
À l'opposé de la théâtralité et de l'ornementation excessive des styles baroque et rococo, ils prônaient une esthétique plus humble et plus modeste qui privilégiait l'expression spirituelle plutôt que la virtuosité technique.
La première des deux oeuvres présentées ici a été achetée par le Prince Albert pour 323£, très précisément le 16 juin 1851, pour être offerte à la Reine Victoria pour son anniversaire le 24 mai de la même année.
La deuxième toile, intitulée La sibylle Tiburtine, représente la nymphe Albunéa, une des plus fameuses sibylles de la Rome antique pour ses dons de prophétie.

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JP4 ICI