In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 13 octobre 2013

Harriet Backer - Intérieur bleu (1883)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'artiste norvégienne Harriet Backer (1845-1932), une des figures majeures de la peinture scandinave, célébrée pour ses intérieurs intimes et sa maîtrise de la lumière.
D'abord formée, entre 1860 et 1862, auprès de Johan Fredrik Eckersberg à l’école qu’il fonde à Oslo, elle séjourne quelques années à Berlin et à Weimar avant de partir en Italie, en 1870, où elle s’initie à la copie des Maîtres anciens.
Enfin, en 1874, elle poursuit ses études à Munich, où elle découvre le thème des intérieurs sous la direction de Lambert Linder et d’Eilif Peterssen.

H. Backer - Chez moi (1887)

Mais c’est à Paris, où elle réside pendant dix ans, que l'art d'Harriet Backer atteint sa pleine maturité. Sous l’influence de maîtres comme Jean-Léon Gérôme, Jules Bastien-Lepage, Léon Bonnat et Léon Germain Pelouse, elle embrasse les courants contemporains et s’oriente progressivement vers l’impressionnisme.
Cette immersion dans l’avant-garde française transforme sa manière de traiter la lumière, qu’elle utilise avec une grande finesse pour créer des ambiances intimes et délicates, comme en témoignent les deux tableaux que j'ai choisi de présenter.
L’héritage de Harriet Backer repose sur cette capacité à marier les principes de la tradition classique à une sensibilité très moderne : elle sublime ainsi des scènes du quotidien, qu'elle transcende en œuvres pleines de poésie et de profondeur.
Parallèlement à sa carrière artistique, Harriet Backer a joué un rôle majeur en tant qu’enseignante auprès de nombreuses femmes artistes. Par cet engagement, elle a contribué de façon significative à élargir les horizons des femmes dans le monde des arts, ce qui ajoute encore à la place prépondérante qu'elle occupe dans l’histoire artistique scandinave.

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dimanche 6 octobre 2013

Claude Renaud - Paris (1963)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe Claude Renaud, auteur de deux beaux ouvrages consacrés à la capitale, "Paris en mémoire", et "Paris murmures", publiés respectivement en 2004 et en 2007. Issu d'une formation pluridisciplinaire, il a étudié à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et obtenu un diplôme en sciences sociales à l’Université de Californie, Berkeley. Son parcours artistique a débuté dans un cadre familial avant de se structurer en atelier : il découvre la photographie à l’âge de 12 ans et la peinture à 16 ans.
C R. - Porte de Clignancourt (1963)

Des rencontres avec des personnalités éminentes comme Brassaï, Jean-Marie Sudre, László Almásy, Jacques-Henri Lartigue et Janine Nièpce marquent un tournant dans sa décision d’adopter la photographie comme moyen d’expression privilégié. Cette vocation s’affirme sa rencontre de John Szarkowski, fondateur du Département de Photographie du Museum of Modern Art (MoMA) de New York.
Dès 1956, il entreprend un travail en petit format et, jusqu’en 1967, il explore les rues de Paris et documente la vie urbaine dans l’esprit de la photographie humaniste.
Mais au-delà de sa pratique artistique il s’implique à partir de 1964 dans des recherches interdisciplinaires sur les fonctions et usages de l’image. En collaboration avec Albert Plécy, fondateur des Gens d’Images, il contribue à des travaux axés sur l’influence de la photographie dans les médias et l’édition. Il participe également au développement de Maraboutscope, la première collection de photographies au format de poche, ainsi qu’à des projets de communication d’entreprise liés à l’identité visuelle.
Toutefois, s'il a choisi de consacrer une grande part de sa vie professionnelle au conseil, Claude Renaud n'a jamais cessé de se considérer comme un photographe, conservant une approche originale et intense de la création et de l’image ; l'approche, comme l'a dit je ne sais plus qui à son sujet, d'un "écrivain de l'image".
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samedi 5 octobre 2013

Bruno Catalano - Les voyageurs
Une image et des mots. L'image, c'est celle de ces sculptures de Bruno Catalano, exposées le mois dernier à Marseille. Nées accidentellement d'un démoulage raté, elle deviennent par ce même fait de belles métaphores de l'incomplétude, et ce à double titre : celle de l'oeuvre d'art (quelle qu'elle soit ?), et celle de l'homme déraciné, celle de l'homme en lambeaux.

Les mots pour accompagner l'image sont de Roberto Juarroz, extraits de sa Poésie verticale.

"Cada uno se va como puede, unos con el pecho entreabierto, otros con una sola mano, unos con la cédula de identidad en el bolsillo, otros en el alma... [...] Pero todos se van con los pies atados, unos por el camino que hicieron, otros por el que no hicieron, y todos por el que nunca harán."

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"Chacun s'en va comme il peut, les uns avec la poitrine entrouverte, d'autres avec une seule main, les uns avec la carte d'identité dans la poche, d'autres dans l'âme.. [...] Mais tous s'en vont les pieds attachés, les uns par le chemin qu'ils ont fait, d'autres par celui qu'ils n'ont pas fait, et tous par celui qu'ils ne feront jamais".

dimanche 29 septembre 2013

Ch.Strömholm - La Méthode (1960)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du suédois Christer Strömholm (1918-2002), pris dans le bar La Méthode, à Paris, au début des années 60. Peintre de formation, il s'est intéressé à la photographie à l'École nationale supérieure des beaux-arts, de Paris. 

C.S. - Couple à La Méthode (c.1960)

De Strömholm, peut-être connaissez-vous une autre photo: celle d'une jeune japonaise rendue aveugle par la bombe d'Hiroshima; elle fait partie d'une série prise entre 1961 et 1963 et qui est passée relativement inaperçue par rapport à Poste restante ou à la série Amies de la Place Blanche, consacrée aux travestis parisiens. En 22 clichés, le photographe y exprime tout son pessimisme et la noirceur de sa vision du monde.

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Susan Rothenberg - Masked head (1974)