In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 29 septembre 2013

Bill Doyle - Seáinín Dhónaill Ó Conghaile (1970s)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe irlandais Bill Doyle (1925-2010), grand amateur de musique et lecteur de poésie.

B.D. - Murphy's hand, Cork (1980)

Roland Barthes disait de la photographie qu'elle est un témoignage que l'instant existe.
Souvent intime et empreinte de sincérité, celle de Bill Doyle s'est attachée à capturer des moments de la vie quotidienne et l'essence même de la culture irlandaise. Son travail a fait notamment l'objet de deux publications, "Dublin street life and lore" (1983), et "Bill Doyle's Ireland" (1991).

dimanche 22 septembre 2013

Egon Schiele - Soleil d'automne et arbres (1912)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et poète autrichien Egon Schiele (1890-1918), protégé de Gustav Klimt et figure majeure de la peinture figurative du début du 20ème. Son oeuvre intense, parfois d'une sexualité crue, l'apparente au mouvement expressionniste.
Egon Schiele a abordé le paysage d’une manière singulière et expressive, marquée par la déformation, la simplification et l'utilisation de lignes anguleuses. Contrairement à ses portraits souvent centrés sur des émotions intenses, ses paysages semblent traduire une sensation de solitude et une profondeur spirituelle. Peints généralement entre 1911 et 1918, ils documentent ses explorations de l’environnement naturel et de l’architecture urbaine, notamment les villes et villages d’Autriche, en particulier Krumau (aujourd'hui Český Krumlov en République tchèque), ville natale de sa mère et source d'inspiration pour nombre de ses œuvres.

E. Schiele - Four trees (1917)

Schiele utilisait les paysages pour exprimer un sentiment de dissolution et de transitoire. Les arbres morts, les branches dénudées et les maisons serrées reflètent souvent une certaine mélancolie, parfois un sentiment d'isolement et de mystère, qui pourrait être perçu comme le reflet de sa propre vision de la fragilité de la vie. Le contraste entre la rigidité des lignes et la fluidité des formes naturelles est un autre trait de ses paysages, qui, par leur composition dynamique, invitent souvent à une introspection similaire à celle de ses portraits. 
Je dois voir de nouvelles choses et les étudier. Je veux goûter aux eaux sombres, voir les arbres qui craquent et les vents sauvages.
J'ai longtemps hésité et j'aurais pu aussi bien choisir "Jardin fleuri", ou encore le merveilleux "Façade sur la rivière", ou bien.... , ou bien .... Dilemme. J'y reviendrai.
JC1
ICI

samedi 21 septembre 2013

(A/U)
Une image et des mots. Celui qui n'a pas été rassasié à la table du père ne sera jamais rassasié, dit un proverbe arabe. 
J'ignore qui est l'auteur de cette photo, mais le poème que j'ai choisi pour l'accompagner est de Rimbaud, extrait de Derniers vers (1872).

"Ma faim, Anne, Anne
Fuis sur ton âne.
Si j'ai du goût, ce n'est guère
Que pour la terre et les pierres.
Dinn! dinn! dinn! dinn! Mangeons l'air,
Le roc, les charbons, le fer.
Mes faims, tournez. Paissez, faims,
Le pré des sons!
Attirez le gai venin
des liserons;
Mangez
Les cailloux qu'un pauvre brise,
Les vieilles pierres d'église,
Les galets, fils des déluges,
Pains couchés aux vallées grises!
[.....]
PG4

ICI

dimanche 15 septembre 2013

P.I. - Preparing chanterelles (1892)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre post-impressionniste danois Peter Ilsted (1861-1933), formé à l'Académie des Beaux-Arts de Copenhague. Spécialiste du portrait et des scènes de genre, également graveur à la manière noire danoise, il donnait à voir dans ses oeuvres des instants de la vie de tous les jours dans un style épuré.
Peut-être que c'est juste un événement quotidien, mais pour moi cela devient une sorte un symbole de la vie éternelle qui est derrière tout.

Peter Ilsted - Girl reading (1901)
Avec son beau-frère Vilhelm Hammershøi, autre artiste majeur au Danemark du tournant du siècle (présenté ici en janvier 2010), il est membre du mouvement Den Frei Udstilling (l'exposition libre), une association d'art progressiste inspirée par le Salon des refusés français du mois de mai 1863.

samedi 14 septembre 2013

Claudio Pérez - Untitled
Une image et des mots. L'image, c'est cette oeuvre du photographe chilien Claudio Pérez, rapporteur de l'effacement...
Ce sera demain le 40ème anniversaire de l'assassinat de Victor Jara par les soldats de Pinochet, lors du coup d'état sanglant de 1973 qui renversa le président Salvador Allende.

Victor Jara
Alors les mots, c'est d'abord une chanson, el aradoICI
Puis  son dernier poème, écrit le 15 septembre 1973 dans le stade de Santiago juste avant d'être torturé et exécuté.
Et enfin, par l'avocat Boris Navia, qui était avec lui aux mains des militaires, le récit des dernières heures de Victor Jara: ici
Augusto Pinochet reste au pouvoir jusqu'au référendum de 1988, événement relaté par le cinéaste Pablo Larraín dans son film "No" (2012).
Voir aussi, et surtout, de Patricio Guzmán, le magnifique documentaire "Nostalgie de la lumière" (2010), pour sa beauté formelle, et sa grandeur métaphorique.
Comme en écho, quelques vers de Pablo Neruda, ami d'Allende et mort de façon suspecte quelques jours après le coup d'état :
"... depués de haber subido la nieve vertical y haber entrado en la diáfana meseta de la luz decisiva, te veo, junto al mar caracolero, recogiendo vestigios de la arena...".

HB3 ICI