In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 14 août 2011

C.C.C - Lady with a bouquet (Snowballs)
(1890)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'américain Charles Courtney Curran (1861-1942), figure raffinée de l’impressionnisme américain, dont la sensibilité élégante s’exprime surtout dans ses représentations de figures féminines en plein air.
À l'âge de 20 ans il entreprend ses études artistiques à la McMicken School, qui deviendra la Fine Arts Academy of Cincinnati ; études qu'il poursuit à New York à la National Academy of Design et à l'Art Students League.
C.C.Curran - Lotus lilies (1888)

Fin 1888, jeune marié et désireux de parfaire son apprentissage, il part pour deux ans à Paris où il sera - à l'Académie Julian -, l'élève de Benjamin-Constant et de Jules Joseph Lefebvre, et où il va s’imprégner de l’impressionnisme français et du symbolisme fin-de-siècle. Charles Curran a peint de nombreuses scènes dans les Catskills, notamment à Cragsmoor, une colonie d’artistes où il a passé une grande partie de sa carrière.
J'aime beaucoup l'atmosphère de sérénité et d’élégance qui se dégage de ses tableaux ; et la délicatesse avec laquelle il exprime la beauté fugitive du quotidien et de la nature.

SJ1

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dimanche 7 août 2011

S. Weiner - A boy and his dog, NYC (1945)

Le vide-grenier du dimanche. D'origine polonaise Sandra Weiner (b.1921) arrive aux États-Unis en 1928. En 1940, elle y rencontre à la Photo League le photographe Dan Weiner - de qui elle sera l'assistante et qui va lui donner son nom. C'est lui qui avec Paul Strandt va l'initier à la photographie.

S.W. - Clothes lines, NYC (1942)
Bien que n'ayant pas atteint un niveau de notoriété comparable à celui de son mari - que je présenterai ultérieurement -, elle était une photographe accomplie. 
Son travail s'intéressait à la figure humaine, et elle est particulièrement reconnue pour ses séries en noir et blanc centrées sur les enfants des quartiers populaires de Manhattan dans les années 1940 : moments de jeu dans les terrains vagues, rires et regards pleins de vie. À travers ces images, Weiner n’expose pas la misère mais la ténacité, la joie fragile, cette énergie naïve portée par l’enfance - comme dans sa série autour du jeune garçon nommé Mickey dans l’East 26th Street, qui est devenue une référence du documentaire intime et empathique. L'oeuvre de Sandra Weiner constitue l'un des des témoignages les plus touchants sur New York pendant et juste après la guerre.

samedi 6 août 2011

Bo Bartlett - For Matthew Shepard (2006)
Une image et des mots. Un tableau du moderniste américain Bo Bartlett (b.1955).
Et, pour aller avec, quelques vers extraits de la huitième des Élégies de Duino, de Rainer Maria Rilke.

Wer hat uns also umgedreht, das wir,
was wir auch tun, in jener Haltung sind
von einem, welcher fortgeht? Wie er auf
dem letzten Hügel, der ihm ganz sein Tal
noch einmal zeigt, sich wendet, anhält, weilt,
so leben wir und nehmen immer Abschied.

***
Qui nous a ainsi retournés, pour que,
quoi que nous fassions, nous soyons dans la position
d'un qui s'en va? Comme lui, sur
la dernière colline qui lui fait voir sa vallée tout entière
une fois encore, se retourne, s'arrête, tarde,
ainsi nous autres vivons-nous, sans cesser de faire nos adieux.
SE2

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dimanche 31 juillet 2011

N. de Staël - Bateaux rouges (1954)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres, choisies avec difficulté tant j'aime sa peinture, du français d'origine russe Nicolas de Staël (1914-1955).
Formé à Bruxelles à l’Académie royale des beaux-arts, il s’installe en France à la fin des années 1930, traverse la guerre dans la misère et commence à exposer dès les années 1940. Influencé par Cézanne, Braque et le cubisme, mais aussi par la peinture byzantine et les maîtres du clair-obscur, il s’éloigne vite de la figuration pure pour développer un style singulier : des formes compactes, souvent exécutées au couteau, et une matière dense qu’il organise en aplats puissants.
La carrière de celui que Godard appelait "le peintre inégalé" n'a duré que 15 ans, de 1940 à sa mort tragique en 1955.

N. de S. - Piano (1954)
"Les raisons pour lesquelles on aime ou l'on n'aime pas ma peinture m'importent peu parce que je fais quelque chose qui ne s'épluche pas, qui ne se démonte pas, qui vaut par ses accidents, que l'on accepte ou pas. [....] Ma peinture, je sais ce qu'elle est sous ses apparences, sa violence, ses perpétuels jeux de force, c'est une chose fragile, dans le sens du bon, du sublime." (Lettres et dessins).

Les historiens de l'art eux-mêmes semblent peiner à contenir ses aplats de matière épaisse (l'impasto) aux couleurs intenses dans l'éternel débat de l'abstrait et du figuratif. Quant à ce que lui en dit :  "Je n'oppose pas la peinture abstraite à la peinture figurative. Une peinture doit être à la fois abstraite et figurative. Abstraite en tant que mur, figurative en tant que représentation d'un espace."
MK1

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F. Bacon - Study of a figure in a landscape (1952) Une image et des mots. L'image, c'est une étude de Francis Bacon, déjà présenté ...