In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

samedi 6 août 2011

Bo Bartlett - For Matthew Shepard (2006)
Une image et des mots. Un tableau du moderniste 'américain Bo Bartlett (b.1955).
Et, pour aller avec, quelques vers extraits de la huitième des Élégies de Duino, de Rainer Maria Rilke.

Wer hat uns also umgedreht, das wir,
was wir auch tun, in jener Haltung sind
von einem, welcher fortgeht? Wie er auf
dem letzten Hügel, der ihm ganz sein Tal
noch einmal zeigt, sich wendet, anhält, weilt,
so leben wir und nehmen immer Abschied.

***
Qui nous a ainsi retournés, pour que,
quoi que nous fassions, nous soyons dans la position
d'un qui s'en va? Comme lui, sur
la dernière colline qui lui fait voir sa vallée tout entière
une fois encore, se retourne, s'arrête, tarde,
ainsi nous autres vivons-nous, sans cesser de faire nos adieux.
SE2

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dimanche 31 juillet 2011

N. de Staël - Bateaux rouges (1954)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres, choisies avec difficulté tant sa peinture m'enchante, du français d'origine russe Nicolas de Staël (1914-1955).
La carrière de celui que Godard appelait "le peintre inégalé" n'a duré que 15 ans, de 1940 à sa mort tragique en 1955.
"Les raisons pour lesquelles on aime ou l'on n'aime pas ma peinture m'importent peu parce que je fais quelque chose qui ne s'épluche pas, qui ne se démonte pas, qui vaut par ses accidents, que l'on accepte ou pas. [....] Ma peinture, je sais ce qu'elle est sous ses apparences, sa violence, ses perpétuels jeux de force, c'est une chose fragile, dans le sens du bon, du sublime." (Lettres et dessins).

N. de Staël - Piano (1954)

Les historiens de l'art eux-mêmes semblent peiner à contenir ses aplats aux couleurs intenses dans l'éternel débat de l'abstrait et du figuratif. Quant à lui ..."Je n'oppose pas la peinture abstraite à la peinture figurative. Une peinture doit être à la fois abstraite et figurative. Abstraite en tant que mur, figurative en tant que représentation d'un espace.

RL1
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dimanche 24 juillet 2011

Stanley Kubrick - New York (1940's)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'américain Stanley Kubrick (1928-1999), d'abord jeune prodige de la photographie avant de devenir cinéaste génial.

S. Kubrick - Shoe shine boy (1947)

À l'âge de 17 ans, plutôt que d'entrer à l'université, il décroche un job de photographe maison au prestigieux magazine new yorkais Look.
Des artistes, et donc de lui-même, Kubrick disait la chose suivante : Je ne pense pas qu'ils aient quelque chose de particulier à dire. Je pense qu'ils ont quelque chose qu'ils ressentent. Et ils aiment la forme de l'art : ils aiment les mots, ou l'odeur de la peinture, ou les images celluloïdes ou photographiques et travailler avec des acteurs. Je ne pense pas qu'un artiste véritable ait jamais été orienté par autre chose que sa propre vie intérieure, et la récompense est dans l'excitation de créer quelque chose qui est vivant et résonnera en d'autres personnes.
JB2

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samedi 23 juillet 2011

Mike Jeffries - Glasgow evening

Une image et des mots. Un tableau de l'anglais Mike Jeffries (b.1939), et quelques mots de Jacques Chardonne, extraits de Vivre à Madère (1953).

Des tramways passent, presque sans bruit ; on entend à peine un doux cliquetis, une plaintive résonance de cristal frôlé, légères vibrations de la ville nocturne, pareille au remue-ménage étouffé d'un orchestre qui accorde ses instruments, tandis que des ombres humaines s'en vont au bord des maisons, sur des nappes de lumière.

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