In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 6 mars 2011

Étudiantes à  l'Université de Kaboul (A/U 1978)
Le vide-grenier du dimanche. À deux jours de la Journée internationale des femmes, voici quatre clichés d'origines différentes.

Étudiantes afghanes aujourd'hui








Des étudiantes en Afghanistan dans les années 70 et aujourd'hui, plus de trente ans après...,

 ... une actrice japonaise émancipée, figure de la Moga (abréviation de Modan garu, une japanisation de l'expression Modern girl) dans le déclin du Japon impérial...

L'actrice japonaise Komako Sunada
(A/U 1927)

ph. Bettmann / Corbis (1921)
... et, à Chicago, une policière garante des bonnes moeurs - hypocrisie des nations et qui souvent n'ont pas de raison, disait Balzac -, contrôle au début des années 20 la longueur des maillots de bain.

samedi 5 mars 2011

E. J. Gregory - Boulter's lock (1898)
Une image et des mots. L'image c'est ce tableau d'Edward John Gregory (1850-1909), intitulé  Boulter's lock.
Cette écluse située sur la Tamise, dans le Berkshire, était au 19ème siècle et jusqu'au début du 20ème un site très prisé des amateurs de canotage, particulièrement lors des dimanches ensoleillés après Royal Ascot.
Les mots sont issus du journal de Kafka ...

"Il se souvient d'une image qui représentait un dimanche d'été sur la Tamise. Toute la largeur du fleuve était occupée sur une bonne distance par des barques qui attendaient l'ouverture d'une écluse.
Il y avait dans toutes les barques de joyeux jeunes gens aux vêtements clairs et légers, ils étaient presque couchés, abandonnés sans contrainte à l'air tiède et à la fraîcheur de l'eau. Grâce à ce qu'ils avaient en commun, leur sociabilité ne se limitait pas à chaque barque isolée, les joyeux propos et les rires se communiquaient d'une barque à l'autre
".

dimanche 27 février 2011

Bruno Bourel - Flirt with me (1994)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe français Bruno Bourel (b.1957), installé à Budapest depuis 1993.
Après avoir d'abord étudié la réalisation et la musique - il joue tous les jours Bach et Bartók au piano -, il se tourne vers la photographie à la fin des années 70. 

Bruno Bourel - Door

Il aime l'intemporalité du noir et blanc, auquel il se tient depuis ses débuts avec son Leica M6.
La rue de tous les jours. Bus, tram, marché, cafés, trottoirs; les cérémonies de l'arpente, l'usure des semelles, les rencontres ... Tout cela vous conduit partout et nulle part, c'est la lumière qui me guide, je ne sais pas pourquoi je prends une rue plutôt qu'une autre mais je sais que toujours je reviens monter mon escalier, regarder par ma fenêtre.

RC1
ICI

dimanche 20 février 2011

John Sloan - A woman's work (1912)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et illustrateur américain John French Sloan (1871-1951). Illustrateur au Philadelphia Inquirer, c'est aux cours du soir de la Pennsylvania Academy of the Fine Arts qu'il rencontrera son mentor, Robert Henri (voir publication de novembre 2010), figure majeure du réalisme américain et membre de la Ash Can School.
John Sloan - McSorley's (1912)

Formé au journalisme, John Sloan abordait dans sa peinture les questions sociales de son temps avec plus d'acuité que la plupart de ses pairs.
Comme sur ce tableau, que d'après son journal il a peint depuis la fenêtre sur cour de son appartement d'East 22nd Street à Manhattan, Sloan s'attachait à faire le portrait de citadins de la classe ouvrière dans leur vie quotidienne.
McSorley's Old Ale House, au 15 East 7th Street de l'East Village, à Manhattanest le plus vieux bar irlandais de New York. Avec comme devise "Good ale, raw onions, and no ladies", il fut l'un des derniers pubs "Men only", jusqu'à ce qu'en 1970 la loi ne l'oblige à rompre cette tradition. Aujourd'hui l'ancienne devise a été remplacée par l'expéditif "Be good, or be gone".

samedi 19 février 2011

Robert Doisneau - Sans titre (1972)

 Une image et des mots. Une photographie de Robert Doisneau, et pour aller avec un extrait d'une lettre adressée par Kafka à son père, en 1919.

[....] Je t'en prie, père, comprends-moi bien, ces détails en eux-mêmes auraient été parfaitement insignifiants, ils ne sont devenus accablants pour moi que parce que toi, qui faisait prodigieusement autorité à mes yeux, tu ne respectais pas les commandements que tu m'infligeais. C'est ainsi que le monde a été divisé pour moi en trois parties : l'une, où je vivais moi, l'esclave, soumis à des lois qui n'étaient inventées que pour moi et auxquelles en plus, sans savoir pourquoi, je ne parvenais pas à me conformer pleinement ; puis un deuxième monde, infiniment éloigné du mien, dans lequel tu vivais, occupé à gouverner, à délivrer des ordres et à t'irriter de leur non-observance ; et enfin un troisième monde, où vivait le reste des gens, heureux et libres, sans se soucier d'ordres ni d'obéissance. Je vivais dans la honte [.....] Voilà comment s'agitaient, non pas les pensées, mais les sentiments de l'enfant.

dimanche 13 février 2011

C. N. Gysbrechts - Porte-lettres au sablier
(1664)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du flamand Cornelis Norbertus Gysbrechts (c.1630-c.1675), maître de la nature morte et du trompe-l'oeil.
Les informations sur sa vie sont rares et l'on ne sait pas précisément où ni quand il est né, pas plus d'ailleurs que la date exacte de sa disparition.
Les historiens pensent qu'il a pu être inspiré par des artistes tels que David Bailly, Harmen van Steenwyck ou encore Jan Davidsz de Heem, mais ses apprentissages, et ses premières années d'artiste, restent pareillement sujets à hypothèses. Sa période la plus prolifique correspond à son court séjour à la cour des rois danois Frédérick III puis Christian V de 1668 à 1672.
C.N.G. - Tableau retourné
c.1670)

De lui, on connait environ 70 oeuvres, essentiellement des trompe-l'oeil et des vanités, des natures mortes qui illustrent la fuite du temps et le caractère éphémère de toute chose. Elles nous invitent à nous interroger sur nos représentations du monde, comme avec ce tableau retourné où l'image semble avoir disparu de la toile et qui pourtant reste un tableau. Ainsi, comme j'ai pu le lire je ne sais plus où, comme en se jouant et en se jouant de nous, Cornelius Gysbrechts, trois siècles avant de stériles et d'arrogants discours, a renvoyé certains artistes contemporains qui se piquent d'avant-garde à leur néant.

JM1 ICI