In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 20 juin 2009

Soichiro Tomioka - Arbres (1961)
Un image et des mots. L'image est une oeuvre du peintre japonais Soichiro Tomioka (1922-1994).
Pour aller avec, voici un extrait de l'essai de Robert Harrison, Forêts, essai sur l'imaginaire occidental, publié dans la collection Champs, chez Flammarion, en 1992. Il est le préambule de son chapitre intitulé Les ombres de la loi.

Pendant le haut Moyen Âge les vastes forêts de l'Europe du Nord couvraient le continent de leurs dômes de ténèbres, dans l'indifférence du temps. Des colonies grandes ou petites s'y nichaient ça et là, perdues dans les ombres du déclin de l'Antiquité. Pour le nouvel ordre social médiéval qui se réorganisait sur la base de nouvelles institutions féodales et religieuses, les forêts étaient foris, à l'extérieur. C'est là que vivaient les proscrits, les fous, les amants, les brigands, les ermites, les saints, les lépreux, les maquisards, les fugitifs, les inadaptés, les persécutés, les hommes sauvages. [....] Échapper à la loi et à la société des hommes, c'était se retrouver dans la forêt.
[....] L'Église chrétienne qui visait à unifier l'Europe sous le signe de la croix était fondamentalement hostile à cette barrière impassible de nature inculte. La bestialité, la chute, l'errance, la perdition - telles sont les images que la mythologie chrétienne associera de plus en plus aux forêts. D'un point de vue théologique, les forêts représentaient l'anarchie de la matière, avec toutes les images de sombre incomplétude associées à ce concept néoplatonicien rapidement adopté par les Pères de l'Église. Étant l'envers du monde pieux, les forêts étaient considérées par l'Église comme les derniers bastions du culte païen.

dimanche 14 juin 2009

Horacio Coppola - Londres (1934)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du cinéaste et photographe argentin Horacio Coppola (b.1906). 
C'est une de ses séries sur la capitale argentine, réalisée alors qu'il n'a que 21 ans, qui va illustrer la première édition de l'ouvrage consacré par son célèbre compatriote Borgès au poète oublié Evaristo Carriego.

H.C. - Buenos Aires, Corrientes (1936)

À la fin des années 20, Coppola gagne l'Allemagne où il va étudier au célèbre Bauhaus, l'école d'art fondée à Weimar en 1919 par Walter Gropius et devenue par la suite un courant artistique majeur du 20ème siècle. Il y suit l'enseignement de Walter Peterhans, et c'est là qu'il rencontre la photographe Grete Stern qui deviendra sa femme. 
Il tourne en 1933 le film Traum ("Rêve") avant de quitter l'Allemagne nazie - qui accuse le Bauhaus de promouvoir un "art dégénéré" -, et séjourne à Londres puis Paris.
De retour en Argentine, il y réalise la série Buenos Aires 1936 qui va assoir définitivement sa notoriété.

dimanche 7 juin 2009

W. Bouguereau - Le livre d'histoires
(1877)
Le vide-grenier du dimanche. Pour le cuir du recueil, la page repoussée par le pouce invisible, la manche de la chemise, et la lumière dans les cheveux...
William Bouguereau (1825-1905), figure emblématique de l'académisme, adulé en son temps, fut ensuite relégué au rang d'artiste 'pompier' et largement moqué par la pensée moderniste, au point de sombrer presque dans l'oubli. 

W. Bouguereau - La soif (1886)
Et - s'il y a beaucoup de choses chez Dali que j'apprécie peu - il y en a une pour laquelle je lui suis reconnaissant : c'est d'avoir aidé, en l'opposant à Picasso qu'il n'aimait pas, à la redécouverte de ce grand artiste.
Pour voir l'ensemble de son oeuvre, c'est ICI.

samedi 6 juin 2009

Sebastiao Salgado - Amazonas (2009)
Une image et des mots. L'image, c'est une photo de la forêt amazonienne par Salgado, la Sierra Maraui au coeur du territoire Yanomami.
Les mots sont de Fénelon, extraits du Livre VII des Aventures de Télémaque, (1699).

 "Quand on leur parle des peuples qui ont l'art de faire des bâtiments superbes, des meubles d'or et d'argent, des étoffes ornées de broderies et de pierres précieuses, des parfums exquis, des mets délicieux, des instruments dont l'harmonie charme, ils répondent en ces termes :
"Ces peuples sont bien malheureux d'avoir employé tant de travail et d'industrie à se corrompre eux-mêmes ! Ce superflu amollit, enivre, tourmente ceux qui le possèdent : il tente ceux qui en sont privés de vouloir l'acquérir par l'injustice et par la violence. Peut-on nommer bien un superflu qui ne sert qu'à rendre les hommes mauvais ?"
DS1

ICI

dimanche 31 mai 2009

A.W.G. - Sans titre
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et graveur finlandais Axel Waldemar Gallén (1865-1931), plus connu sous le nom de Akseli Gallen-Kallela. Son œuvre, profondément enracinée dans la culture et le folklore de son pays, a contribué à forger une identité artistique nationale, notamment à travers ses illustrations du Kalevala, l’épopée fondatrice de la Finlande.
Il est né dans le petit port de pêche de Pori, à une époque où la Finlande, alors constituée en grand-duché, fait partie de l'Empire russe. Au lycée d'Helsinki l'enseignement lui est dispensé en suédois ; une langue qui est toujours parlée par la classe possédante et dominante, vestige de l'époque où le pays faisait partie du royaume de Suède. Mais chez lui, à la campagne, Gallén découvre au contact des paysans la langue et les anciens récits finnois.
A. G-K - Nuit de printemps (1915)

C'est encore lycéen, dès 1878,  que très tôt passionné par le dessin il commence à se former à l'Académie des beaux-arts d'Helsinki..
En 1884 il part pour Paris, où il suit les enseignements de l'Académie Julian et de l'Atelier Cormon. Il y peint la bohème des cafés Montmartrois et du Quartier Latin, que fréquente la colonie des artistes nordiques, Strinberg, Munch... Son passage en France l’initie au naturalisme et à l’impressionnisme, mais il développe rapidement un style personnel où le symbolisme prend une place prépondérante. Fasciné par les légendes finlandaises et l’identité nordique, il s’éloigne de l’influence occidentale pour puiser dans les traditions et paysages de son pays.

RS1

ICI

C.Ebbets - Lunch atop a skyscraper (1932) Une image et des mots. Pour aller avec ce cliché célébrissime, attribué à Charles Ebbets, voici q...