In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

dimanche 18 mai 2008

G. Scholz - Petite ville le jour (1922)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre réaliste allemand Georg Scholz (1890-1945), formé à l'Académie des Beaux-Arts de Karlsruhe, puis à celle de Munich.
Connu pour ses oeuvres politiquement engagées, notamment ses représentations critiques de la République de Weimar et de la montée du nazisme en Allemagne, George Scholz compte parmi les figures emblématiques de la Neue Sachlichkeit (la Nouvelle Objectivité).

G.S. - Porteur de journaux
Il était membre du Parti communiste allemand, et faisait aussi partie à Berlin d'un collectif d'artistes, le Novembergruppe, qui visait la création d'une nouvelle forme d'art reflétant les réalités sociales et politiques de l'époque. 
"L'art est une arme. Il peut pénétrer le coeur et l'esprit des gens, et changer leur façon de penser et de ressentir."
Parmi ses influences, on peut citer des représentants de l'expressionnisme allemand, comme Ernst Kirchner ou Emil Nolde, mais aussi des maîtres de la Renaissance comme Albrecht Dürer et Hans Holbein le Jeune.

dimanche 11 mai 2008

R.S. - Le balayeur de la rue Visconti (1935)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe français Roger Schall (1904–1995).
De lui je ne connaissais pas grand-chose ; juste un nom vaguement lié à la photographie de mode. Actif pendant l’entre-deux-guerres, Schall est pourtant l’un des photographes les plus prolifiques de son époque. 
Mais c’est un ouvrage publié en 2005 au Cherche-Midi, consacré à ses images de Paris sous l’Occupation, qui me l’a vraiment fait découvrir.
En 1931, il fonde avec son frère, à Montmartre, un atelier qui devient rapidement une véritable agence de presse.

Roger Schall
Le marché aux timbres, av. Matignon
(1940)


Il photographie Paris sous tous les angles, de jour comme de nuit, les rues comme les figures célèbres : Colette, Chanel, Matisse, Marlène Dietrich, Cendrars dont il partage la cabine lors du voyage inaugural du Normandie.
C’est aussi lui qui révèle pour la première fois le modèle Assia, devenue un emblème du nu artistique des années 30. En 1934, la direction de Vogue l’introduit dans le milieu de la mode.
Son œuvre reflète la coexistence de deux tendances qui marquent l’entre-deux-guerres : d’un côté, la modernité de la Nouvelle Vision et de la Nouvelle Objectivité (photographie pure, cadrages audacieux, échos du surréalisme), de l’autre, un certain retour à l’ordre que l’on retrouve dans la photographie humaniste. Bien que souvent réalisé dans un cadre de commande pour la mode, la publicité, ou la presse, son travail porte un regard à la fois attentif et sobre sur son époque. Il est aussi l’un des rares à avoir documenté Paris sous l’Occupation, et à avoir pris soin de dissimuler ses négatifs pour qu’ils traversent la guerre ; des images longtemps restées dans l’ombre jusqu’à la publication de ce livre qui, comme je le disais, m’a permis de le découvrir.

TW1
ICI

dimanche 4 mai 2008

Charles Levier - Vase à la fenêtre
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre franco-américain Charles Levier (1920-2003). Il a dix-sept ans lorsqu'il intègre à Paris l'École nationale des Arts Décoratifs, mais ses études sont interrompues par la Seconde Guerre mondiale. Engagé en Afrique du Nord, il met à profit sa maîtrise de l’anglais pour devenir agent de liaison entre l’Armée française et l’OSS américain. À la fin du conflit, il choisit de ne pas reprendre ses études et installe son atelier aux États-Unis, tout en conservant des liens étroits avec la France. Sa première exposition personnelle a lieu en 1949 à la galerie Constantine de Lyon, suivie d'une deuxième l’année suivante, à Los Angeles, qui aura un succès retentissant.

Charles Levier - Sans titre

En 1955, il se fait remarquer par un prestigieux galeriste newyorkais, le Dr. Lilienfeld, qui va jouer un rôle clé dans l’établissement de sa renommée auprès de nombreux collectionneurs. Levier expose aussi à Paris, mais c’est principalement aux États-Unis qu’il connaît la célébrité, porté par l’enthousiasme du public et des élites. Cette popularité outre-Atlantique contraste avec l’accueil plus réservé en France, où son style figuratif - qui emprunte au cubisme sans perdre de sa lisibilité -, et empreint d’un optimisme délicat influencé par le cinéma hollywoodien, se heurte à l’avant-gardisme abstrait prôné par la critique officielle.

PG1
ICI 

samedi 3 mai 2008

W. Reed - Shoeing a horse (1921)

Une image et des mots. Pour célébrer la Fête du travail, j'ai choisi ce beau cliché du photographe écossais William Reed. J'ai toujours admiré ceux qui travaillent de leurs mains, en partie parce que j'assimile le travail manuel au travail bien fait, ce qui bien sûr est abusif...
Le poème, Le forgeron, est de Émile Verhaeren.

Sur la route, près des labours,
le forgeron énorme et gourd,
depuis les temps déjà si vieux, que fument
les émeutes du fer et des aciers sur son enclume,
martèle, étrangement, près des flammes intenses,
à grands coups pleins, les pâles lames
immenses de la patience.

Il n'y a pas de cafard, disait Cioran, qui résiste au travail manuel.

dimanche 27 avril 2008

L. Wyczółkowski - Printemps, atelier de l'artiste (1933)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres, une aquarelle et un pastel, du peintre et illustrateur polonais Leon Wyczólkowski (1852-1936), figure du mouvement moderniste Jeune PologneCe mouvement qui embrassait tous les arts et les érigeait au rang de valeur suprême - l'art pour l'art -, prit son nom d'une série d'articles publiée dans un journal de Cracovie par l'écrivain et critique Artur Górski.

Leon Wyczółkowski - Anémones (1909)






Leon Wyczólkowski fut le principal représentant du réalisme polonais durant l'entre-deux-guerres.
Dans un premier temps, son travail artistique s'est concentré sur la peinture historique, avec une attention scrupuleuse portée au réalisme documentaire. Mais un voyage à Paris marque un tournant dans sa carrière, et il délaisse peu à peu ce style pour adopter des techniques inspirées des impressionnistes français, et se consacrer à la peinture de paysages, de nus et de scènes pastorales...
Voici un fauteuil où l'on aimerait s'asseoir, pour sentir par la fenêtre large ouverte la brise du printemps chargée du parfum des arbres en fleurs. Here, where the world is quiet; here, where all trouble seems dead winds' and spent waves' riot, in doubtful dreams of dreams, écrivait Swinburne.

Lectionnaire d'Henri III Une image et des mots. En ce surlendemain de Fête du travail... Ce que veut dire la parabole des ouvriers ...