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R.S. - Le balayeur de la rue Visconti (1935) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe français Roger Schall (1904–1995).
De lui je ne connaissais pas grand-chose ; juste un nom vaguement lié à la photographie de mode. Actif pendant l’entre-deux-guerres, Schall est pourtant l’un des photographes les plus prolifiques de son époque.
Mais c’est un ouvrage publié en 2005 au Cherche-Midi, consacré à ses images de Paris sous l’Occupation, qui me l’a vraiment fait découvrir.
En 1931, il fonde avec son frère, à Montmartre, un atelier qui devient rapidement une véritable agence de presse.
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Roger Schall Le marché aux timbres, av. Matignon (1940) |
Il photographie Paris sous tous les angles, de jour comme de nuit, les rues comme les figures célèbres : Colette, Chanel, Matisse, Marlène Dietrich, Cendrars dont il partage la cabine lors du voyage inaugural du Normandie.
C’est aussi lui qui révèle pour la première fois le modèle Assia, devenue un emblème du nu artistique des années 30. En 1934, la direction de Vogue l’introduit dans le milieu de la mode.
Son œuvre reflète la coexistence de deux tendances qui marquent l’entre-deux-guerres : d’un côté, la modernité de la
Nouvelle Vision et de la
Nouvelle Objectivité (photographie pure, cadrages audacieux, échos du surréalisme), de l’autre, un certain retour à l’ordre que l’on retrouve dans la photographie humaniste. Bien que souvent réalisé dans un cadre de commande pour la mode, la publicité, ou la presse, son travail porte un regard à la fois attentif et sobre sur son époque. Il est aussi l’un des rares à avoir documenté Paris sous l’Occupation, et à avoir pris soin de dissimuler ses négatifs pour qu’ils traversent la guerre ; des images longtemps restées dans l’ombre jusqu’à la publication de ce livre qui, comme je le disais, m’a permis de le découvrir.