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| J.F. - Apartment dwellers on New Year's Eve (1948) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'illustrateur américain John Philip Falter (1910-1982). La première illustration, publiée le 3 janvier 1948, est l’une des 129 couvertures qu’il réalisa pour The Saturday Evening Post, le mythique hebdomadaire fondé par Benjamin Franklin. La seconde, que l’amateur de western que je suis affectionne particulièrement, a également circulé sous le titre Good Guys Wear White Hats.
Né à Plattsmouth, dans le Nebraska, Falter grandit à Falls City où son père tenait un magasin de vêtements. Adolescent, il publie une bande dessinée dans le Falls City Journal et reçoit les encouragements du caricaturiste J. N. “Ding” Darling, prix Pulitzer, qui l’incite à devenir illustrateur. Après ses études au Kansas City Art Institute, il s’installe à New York et partage un atelier à New Rochelle - haut lieu des illustrateurs américains - aux côtés de plusieurs amis d’école. Il y voue une grande admiration à Norman Rockwell, qu’il considère comme un modèle.
Ses débuts se font dans les “pulps” pendant la Grande Dépression, avant d’obtenir ses premières commandes pour Liberty Magazine en 1933. Très vite, il collabore avec de grandes marques (Gulf Oil, Four Roses Whiskey, Pall Mall, Arrow Shirts) et devient un illustrateur recherché. En 1943, il s’engage dans la Marine et met son talent au service de l’effort de guerre : plus de 300 affiches de recrutement, dont certaines sont restées célèbres.
La même année, il signe sa première couverture pour The Saturday Evening Post - un portrait de Benjamin Franklin -, début d’une collaboration de vingt-cinq ans et de plus de 120 couvertures. Falter disait vouloir peindre « un morceau d’Amérique, un cadre pour l’imagination », trouvant sa voie dans la représentation du quotidien du Midwest, avec humour et tendresse.
Ses compositions panoramiques, animées d’une foule de personnages, tranchent avec les gros plans habituels du magazine et influenceront même Rockwell, qui évoquera sa propre “période Falter”.
Moins célèbre que Rockwell ou Leyendecker, Falter reste pourtant un témoin sensible et élégant de l’Amérique du milieu du XXᵉ siècle. Son œuvre, foisonnante (plus de 5 000 peintures !), couvre aussi bien l’illustration que la peinture de chevalet, le portrait ou les scènes historiques. À la fin de sa vie, il se consacre aux thèmes de l’Ouest américain, fidèle à son goût pour les grands espaces et la mémoire du pays.
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