In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 23 mai 2009

Lecomte de Nouy - Mademoiselle de Maupin (1902)

Une image et des mots. J'évoquais dans une publication de mars le roman épistolaire inspiré à Théophile Gautier par Madeleine de Maupin, une actrice dont voici le portrait réalisé en 1902 par Lecomte du Nouy, élève de Gérôme et de Signol.

Pour aller avec, voici quelques lignes de la préface de cet ouvrage, dans lesquelles Gautier, chantre de l'art pour l'art, ironise sur l'utilité du beau.

Rien de ce qui est beau n'est indispensable à la vie. On supprimerait les fleurs, le monde n'en souffrirait pas matériellement ; qui voudrait cependant qu'il n'y eût plus de fleurs ? Je renoncerais plutôt aux pommes de terre qu'aux roses, et je crois qu'il n'y a qu'un utilitaire au monde capable d'arracher une plate-bande de tulipes pour y planter des choux. À quoi sert la beauté des femmes ? Pourvu qu'une femme soit médicalement bien conformée, en état de faire des enfants, elle sera toujours assez bonne pour des économistes. À quoi bon la musique ? À quoi bon la peinture ? Qui aurait la folie de préférer Mozart à M. Carrel ? Et Michel-Ange à l'inventeur de la moutarde blanche ? Il n'y a vraiment de beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid, car c'est l'expression de quelque besoin, et ceux de l'homme sont ignobles et dégoûtants, comme sa pauvre et infirme nature.