In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 24 septembre 2016

Clarence Benjamin (1945)
Une image et des mots. Une photo prise par le Major Clarence Benjamin, au mois d'avril 1945, alors que les Alliés viennent d'intercepter un train de déportés en route vers les camps, et d'en libérer les occupants.

Pour aller avec, voici un extrait de Ouvrier et soldat, le récit autobiographique de Léon Bronchart (1896-1986) dont ce sera demain le 30ème anniversaire de la disparition.

Léon Bronchart
Le 31 octobre 1942, il est cheminot à Montauban.

"Quand, en attendant ma mise en tête, j'assiste à l'évolution d'une rame que l'on ajoute au train que je dois emmener.
Sur les marchepieds, des éléments de la Police d'État gardent les portières. J'effectue ma mise en tête et je m'enquiers auprès du sous-chef de gare de la raison d'un tel service d'ordre et de sécurité.
Il m'apprend que ce sont des internés politiques que l'on transfère d'Eysse à Saint-Pol-des-Jeaux. Aussitôt, ma détermination est prise, je refuse d'emmener le train.
Chef de gare, chef de dépôt, sous-chef de dépôt, inspecteur viennent au pied de la machine discuter avec moi : malgré les conseils, les objurgations, les sommations, les menaces, j'ai continué à refuser; quand j'en ai eu assez, j'ai coupé moi-même la machine, et avancé auprès du mat. Rentré au dépôt, je me suis rendu au bureau du chef de dépôt, au sous-chef j'ai dit: "Si vous voulez, faites venir un médecin pour qu'il puisse constater que je ne suis ni fou ni ivre".


Léon Bronchart a reçu en 1994 le titre de Juste parmi les nations. Il est le seul cheminot a avoir refusé de conduire un train de prisonniers.