In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0
Affichage des articles dont le libellé est j'écris mes vers avec de l'air. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est j'écris mes vers avec de l'air. Afficher tous les articles

samedi 2 novembre 2013

Sappho (fresque de Pompéi)
Une image et des mots. Aujourd'hui, quand seuls quelques fragments de son oeuvre nous sont parvenus, il peut nous être difficile de mesurer à quel point la renommée de la poétesse Sappho (c.630-580 av. J.-C.), était à son époque immense ; comparable alors - dit-on -, à celle d'Homère. Cette fresque qui la représente un stylet à la main, réalisée au 1e s. après J.-C. a été découverte dans une villa de Pompéi.

Vase de Vari








Le vase, lui, date de 440-430 av. J.-C. et a été découvert à Vari, près d'Athènes où il est conservé.
On y voit Sappho, assise et qui déclame ses poèmes à un groupe de jeunes filles; elle tient à la main un rouleau sur lequel on peut lire :"J'écris mes vers avec de l'air..."
Sur ce mystère qu’est la naissance du poème, voici ce que dit, dans La trace du papillon (Actes Sud), le poète palestinien Mahmoud Darwich (1942-2008) :

Le deuxième vers.

Le premier vers est le don de l’invisible au talent. Quant au deuxième, il peut être poésie ou déception.
Le deuxième vers est le combat de l’inconnu et du connu. L’absence de signaux sur les routes,
un lieu rempli d’oppositions car tout possible est possible et il est la perplexité de la créature imitant le créateur.
Qui du mot ou de celui qui le dit mène l’autre ?
Le deuxième vers n’est pas donné.
Il se fabrique avec le savoir-faire de qui sait apprivoiser l’invisible.
Car tu vois et ne vois pas tant est forte l’ambiguïté entre lumière et obscurité.. […..]
Le possible est une forêt. Au tronc de quel arbre adosseras-tu ton imagination, à quelle bête échapperas-tu ?