In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 4 juin 2017

P.A. - Le colleur d'affiches (1950)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe français d'origine hongroise Paul Almásy (1906-2003), déjà présenté en juin 2016. On retient de lui les innombrables reportages qui racontent le monde des Trente Glorieuses, mais ce que l’on sait moins, c’est qu’il a aussi beaucoup réfléchi à son métier.
Dans un texte publié en 1977 (La photographie, moyen d’information, dans la revue Communication et langage), Almásy explique sa démarche de « photojournaliste d’information ». Ce qui frappe à la lecture, c’est son insistance sur la dimension construite de toute image. Pour lui, la photo n’est jamais une simple « prise sur le vif » : elle est toujours pensée, cadrée, composée. Il dit même que « la photo est écriture » - une écriture avec ses règles, ses choix, ses partis pris.
P.A. - Le magasin de télés (1960)

Il ajoute que la retouche fait partie de ce langage. Non pas pour falsifier, mais pour renforcer la lisibilité, l’efficacité de l’image. Autrement dit : un reportage n’est pas seulement une capture, c’est une manière d’écrire visuellement une page d’actualité.
Relire ces propos aujourd’hui, à l’ère des images numériques et de leur manipulation constante, donne à son œuvre une résonance particulière : Almásy avait déjà saisi que toute photo est à la fois trace et interprétation. Et c’est peut-être pour cela que ses clichés tiennent encore : ils sont informatifs, mais toujours écrits avec une intention claire.

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