In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

dimanche 25 août 2019

W. Nicholson - Tablecloth (1934)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'anglaise Winifred Nicholson (1893-1981). Formée à la Byam Shaw School of Art de Londres avant d’explorer différentes approches picturales au fil de ses voyages en Europe, elle fut avec son époux Ben Nicholson une figure clé du mouvement d'avant-garde britannique dans les années 1920 et 1930. Par son mariage avec Ben Nicholson, elle était donc la belle-fille du couple de peintres William Nicholson et Mabel Pryde, et, pour faire bonne mesure, la mère de l'artiste peintre Kate Nicholson. Son style s’est nourri des impressionnistes, de Cézanne, mais aussi des avant-gardes du XXe siècle.

W.N. - Polyanthus and cyneraria (1921)
Ses œuvres, souvent peintes depuis les fenêtres de ses maisons en Écosse, aux Hébrides ou en Cumbria, traduisent une atmosphère intime et contemplative. Winifred Nicholson affectionne les couleurs vives et pures, et ses natures mortes, ses bouquets de fleurs à la composition épurée, sont emblématiques de son approche sensible et poétique.
The aim of art is to convey the mystery of life, not to explain it.
I like painting flowers - I have tried to paint many things in many different ways, but my paint brush always gives a tremor of pleasure when I let it paint a flower - and I think I know why this is so.[...] It is my faith that every flower enjoys the air it breathes.

SD1

ICI

dimanche 18 août 2019

Burke Uzzle
M. Luther  King funeral (1968)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photojournaliste américain Burke Uzzle (b. 1938). Le premier a été pris lors des funérailles de Martin Luther King, le second - célébrissime -, a été pris lors du Festival de Woodstock, qui s'est tenu dans la petite localité de Bethel, État de New York, du 16 au 18 août 1969, il y a donc exactement 50 ans. Trois jours de paix et de musique, illustrés par l'iconique logo dessiné alors - pour 15 dollars -, par Arnold Skolnick.

B.U. - Woodstock Festival (1969)

Dans les années 60 Burke Uzzle devient le plus jeune photographe engagé en exclusivité par le légendaire Life Magazine, puis il entre à la non moins mythique agence Magnum dont il devient président à la fin des années 70.

BP1

ICI

samedi 17 août 2019

Jaime Zapata - El encuentro (2007)
Une image et des mots. "El Encuentro" (2007) est une huile sur toile du peintre équatorien Jaime Zapata, qui nous donne à voir la rencontre entre l’Ancien et le Nouveau Monde.
Après sa découverte par Colomb en 1492, ce fut l’époque de la Conquista (16e siècle) qui a vu la civilisation occidentale s'imposer par la violence et l’oppression, la Bible dans une main et l'épée dans l'autre. Les lignes qui suivent sont extraites de l'ouvrage d'Eduardo Galeano, Las venas abiertas de America Latina (Les veines ouvertes de l'Amérique latine), publié en 1971.

- En realidad no fue prohibida sino bendita (la esclavización de los indios) : antes de cada entrada militar, los capitanes de conquista debían leer a los indios, ante escribano público, un extenso y retórico Requerimiento que los exhortaba a convertirse a la santa fe católica: "Si no lo hiciéreis, o en ello dilación maliciosamente pusiéreis, certifícoos que con la ayuda de Dios yo entraré poderosamente contra vosotros y vos haré guerra por todas las partes y manera que yo pudiere, y os sujetaré al yugo y obedencia de la iglesia et de Su Majestad y tomaré vuestras mujeres y hijos y los haré esclavos, y como tales los venderé, y dispondré de ellos como Su Majestad mandare, y os tomaré vuestros bienes y os haré todos los males y daños que pudiere..."

***

- En fait il ne fut pas prohibé (l'esclavage des Indiens) mais béni : avant chaque entrée militaire,
les capitaines conquérants devaient lire aux Indiens, devant greffier, une longue mise en demeure emplie de rhétorique qui les exhortait à se convertir à la sainte foi catholique: "Si vous refusez, ou temporisez par malice, je vous certifie qu'avec l'aide de Dieu je vous attaquerai de toutes nos forces, je vous ferai une guerre sans merci et par tous les moyens, je vous soumettrai au joug et à l'obéissance de l'Église et de Sa Majesté, je m' emparerai de vos femmes et de vos enfants et les réduirai en esclavage, pour les vendre et en disposer comme il plaira à Sa Majesté, et je prendrai vos biens et vous ferai tout le mal que je pourrai..."
AS1
ICI

dimanche 11 août 2019

Alfred Sisley - La prairie (1875)
Le vide-grenier du dimanche. Deux œuvres du peintre et graveur anglais Alfred Sisley (1839–1899), figure majeure de l’Impressionnisme, né en France où il passa toute sa vie, à l’exception de trois années à Londres, où ses parents l’envoyèrent pour y étudier le commerce.Formé à l’École des Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier de Charles Gleyre, il s’y lie d’amitié avec Monet, Renoir et Jean Frédéric Bazille, tragiquement disparu à 28 ans lors de la guerre franco-prussienne.
En 1863, les quatre amis se détournent de l’enseignement académique de Gleyre, préférant peindre en plein air, à Fontainebleau, Barbizon ou Marlotte.

A.S. - Un soir à Moret (1888)
Sisley est souvent considéré comme l’impressionniste par excellence, tant son œuvre incarne fidèlement l’esprit du mouvement. Il a dédié l’essentiel de sa carrière au paysage, délaissant presque entièrement natures mortes et portraits – y compris ceux de ses proches. Lorsque des figures humaines apparaissent, ce sont plutôt des silhouettes discrètes, fondues dans le sujet véritable : le paysage lui-même. Toutes les choses respirent et s’épanouissent dans une riche et féconde atmosphère qui distribue et équilibre la lumière, établit l’harmonie.

RS3

ICI

dimanche 4 août 2019

Issei Suda - Zangiku Blues 5 (1972)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe japonais Issei Suda (1940-2019), venu à la photo par le théâtre, en documentant le travail de la troupe d'avant-garde Tenjo Sajiki.

I. Suda - Ginza, Chuo-ku, Tokyo
(1984)
Le travail de Suda, nourri par son expérience du théâtre Nô et son attachement aux traditions japonaises, oscille entre le réel et l’irréel, entre la photographie documentaire et une forme de surréalisme discret.
Proche du mouvement Kompora - abréviation de "Contemporary photographers" -, il revendique une approche simple et directe pour témoigner du quotidien le plus ordinaire. Pourtant, ses cadrages, son noir et blanc souvent très contrasté, font de cet ordinaire le théâtre de scènes troublantes et souvent poétiques. Il disait chercher des « moments ordinaires au bord de l’anormal ».  Ainsi, cette image prise dans une rue de Tokyo, issue de sa série Human Memory, où une scène banale s’ouvre soudain à une lecture plus étrange, presque irréelle ; comme si l’objectif avait capté non seulement l’apparence du monde, mais aussi ce qui, en lui, se dérobe.
CG1
ICI

samedi 3 août 2019

Joseph Lorusso - Sunday afternoon
Une image et des mots. Un tableau de l'américain Joseph Lorusso (b.1966), avec pour l'accompagner quelques lignes du Journal d'un manoeuvre, de Thierry Metz, publié chez l'Arpenteur.

Tu viens me rejoindre. Tu es là. Je t'aime.
Tu m'apportes quelques beignets dans une assiette. Du cidre.
On parle un peu. On a le temps aujourd'hui. Qui pourrait venir? Et moi je n'ai pas à m'absenter.
Te regarder.
T'écouter.
C'est tout.
Tu vois : nous sommes pauvres.
Tu es l'aile que l'ange envie dans sa ténèbre.

VW1

ICI

C.D. F. - Femme à la fenêtre (1822) Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Caspar David Friedrich. C.D. F. - Le soir (1821)