In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 26 mai 2019

A.C. Johnston - Tilly Losch
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Alfred Cheney Johnston (1885-1971), dont le nom reste associé aux Ziegfield Follies (voir le film de Minnelli, en 1946), ces spectacles de Broadway dont il sera le photographe officiel du milieu des années 10 jusqu'à la fin des années 20. Ottilie (Tilly) Losch, qui deviendra comtesse de Carnarvon, en était l'une des danseuses, avant de tâter du cinéma et de la peinture.
A.C. J. - Drucilla Strain
(c.1929)

"My role of ballerina comes first. Second is my work as a choreographer. My acting comes third, my painting fourth. I rate my role as Lady Carnarvon fifth in importance simply because I can't think of anything interesting to put after painting".
La chanteuse Drucilla Strain était elle aussi une des innombrables Ziegfield girls et actrices photographiées par Johnston.
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samedi 25 mai 2019

Frederik de Wit - Planisphaeri coeleste (c.1700)
Une image et des mots. Planisphæri cœleste, une carte céleste du cartographe hollandais Frederik de Wit (1670), et, de la même époque (c.1700), une carte du ciel des indiens Pawnee dessinée sur une peau de cerf; découverte dans le Nebraska,
elle est aujourd'hui conservée au Musée d'Histoire Naturelle de Chicago.
Les mots sont de Jack Kerouac, extraits de Seul au sommet d'une montagne (publié dans le recueil Le vagabond solitaire, 1960)

Carte du ciel des indiens Pawnee
« Thinking of the stars night after night I begin to realize. "The stars are words" and all the innumerable worlds in the Milky Way are words, and so is this world too.
And I realize that no matter where I am, whether in a little room full of thought, or in this endless universe of stars and mountains, it’s all in my mind.
There’s no need for solitude.
So love life for what it is, and form no preconceptions whatever in your mind. »
Jack Kerouac - Alone on a mountaintop (in Lonesome traveler, 1960)

***

" À force de penser aux étoiles toutes les nuits, je commence à comprendre : «Les étoiles sont des mots » et tous ces mondes innombrables de la Voie Lactée sont des mots, et notre monde en est un lui aussi.
Et je m’aperçois d’une chose : quel que soit l’endroit où je me trouve, dans une petite chambre pleine de mes pensées ou dans cet univers infini d’étoiles et de montagnes, tout est en moi.
Il n’y a aucun besoin de solitude. Il faut donc aimer la vie pour ce qu’elle est et ne se faire aucune idée préconçue quoi qu’on ait en tête."
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dimanche 19 mai 2019

Wout Schram - Still life with bottle (nd)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres, deux natures mortes, du peintre néerlandais Wouter Jorinus Bernardus 'Wout' Schram (1895-1987).

WS - Stilll life with fruit (nd)

Ses natures mortes, composées souvent d'objets aux formes simples, sont caractérisées par le soin extrême apporté à leur placement, et par l'adoption assez inhabituelle d'un point de vue en plongée qui empêche les différents éléments de se masquer.
Ces lignes épurées, et l'usage subtil des couleurs dans une lumière douce et équilibrée, dégagent une atmosphère de sérénité qui invite le spectateur à la contemplation.

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dimanche 12 mai 2019

A.A. - Tiburon, California (1957)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Ansel Adams, déjà présenté en avril 2010. Pionnier de la photographie de paysages, qu'il élève au rang d'art grâce à sa grande maîtrise technique - en particulier sur le contrôle de l'exposition avec son invention du zone system - il était aussi un défenseur passionné de la protection de l'environnement.

Ansel Adams - Manzanar, Californie
Il a utilisé sa notoriété pour sensibiliser le public aux questions de conservation et a contribué à la création de plusieurs parcs nationaux.
The whole world is, to me, very much "alive" - all the little growing things, even the rocks. I can't look at a swell bit of grass and earth, for instance, without feeling the essential life - the things going on - within them. The same goes for a mountain, or a bit of the ocean, or a magnificent piece of old wood.

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dimanche 5 mai 2019

A. López García - Lavabo et miroir (1967)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre espagnol Antonio López García (b.1936), l'un des principaux représentants de l'hyperréalisme en Europe. Éveillé à la peinture par son oncle, le peintre réaliste Antonio López Torres, il s'inscrit en 1949 à l'Académie royale des beaux-arts San Fernando, à Madrid. 

A.L.G. - Gran Vía (1981)
Il s'y lie d'amitié avec plusieurs artistes dont Isabel Quintanilla (voir novembre 2011), avec qui il formera le groupe des Nouveaux réalistes espagnols.
Sept ans ont été nécessaires à la réalisation de Gran Vía, sa représentation de la célèbre avenue madrilène commencée en 1974.
Une oeuvre n'est jamais terminée. Tout au plus atteint-elle la limite de ses propres possibilités.
HT1

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samedi 4 mai 2019

Abraham Cresques - Atlas catalan (c.1375)
partie occidentale
Une image et des mots. Voici la partie occidentale de l'Atlas catalan (c.1375) attribué au cartographe médiéval Abraham Cresques. La deuxième image est un détail de ce même atlas,
représentant Marco Polo sur la route des Indes.
Pour accompagner ces merveilleuses illustrations, j'ai choisi un extrait de La nouvelle alliance, un ouvrage publié en 1979 par Ilya Prigogine, Nobel de chimie en 1977, en collaboration avec Isabelle Stengers, chimiste elle-même et philosophe des sciences.

Abraham Cresques - Atlas Catalan
(détail)
« Dès lors, Jacques Monod avait raison, l’ancienne alliance animiste est bien morte, et avec elle toutes les autres qui nous présentaient comme sujets volontaires, conscients, doués de projets, clos dans une identité stable et des usages bien établis, citoyens au sein d’un monde fait pour nous. Il est bien mort, le monde finalisé, statique et harmonieux que la révolution copernicienne détruisit lorsqu’elle lança la Terre dans les espaces infinis.

Mais notre monde n’est pas non plus celui de l’ « alliance moderne ».
Ce n’est pas le monde silencieux et monotone, déserté par les anciens enchantements, le monde horloge sur lequel nous avions reçu juridiction. La nature n’est pas faite pour nous,  et elle n’est pas livrée à notre volonté. Le temps est venu, comme Jacques Monod nous l’annonçait, d’assumer les risques de l’aventure des hommes, mais si nous pouvons le faire, c’est parce que tel est le mode, désormais, de notre participation au devenir culturel et naturel, telle est la leçon qu’énonce la nature lorsque nous l’écoutons. Le savoir scientifique, tiré des songes d’une révélation inspirée, c’est-à-dire surnaturelle, peut se découvrir aujourd’hui en même temps « écoute poétique » de la nature et processus naturel dans la nature, processus ouvert de production et d’invention, dans un monde ouvert, productif et inventif.
Le temps est venu de nouvelles alliances, depuis toujours nouées, longtemps méconnues,
entre l’histoire des hommes, de leurs sociétés, de leurs savoirs et l’aventure exploratrice de la nature
JF1

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