Dix ans… En survolant toutes ces publications, je constate que l’art qui m’attire est celui auquel je réagis le plus intimement, d’une façon qu'il me prendrait du temps de définir.
Coups de cœur, coups de tête, il n’y a eu ni fil conducteur rigoureux, ni classement méthodique par écoles, genres ou hiérarchies artistiques.
Pas de grandes théories savantes ou d’analyse académique. Ce blog n’est donc pas une encyclopédie et ne prétend pas à l’érudition. Il suit seulement le fil de mes goûts, toujours subjectifs, parfois contradictoires.
On pourrait y voir des lacunes : pourquoi tel grand maître manque-t-il à l’appel ? Pourquoi une chronique sur un peintre du dimanche succède-t-elle à une publication consacrée à un génie incontestable ? Pourquoi certaines publications sont-elles brèves et d’autres plus développées ? Simplement parce que ce blog n’a pour ambition que de partager mon regard au moment où je choisis un sujet, en fonction de ma sensibilité, de mon humeur, et parfois, tout simplement, du temps dont je dispose... Il ne s’adresse pas aux historiens de l’art ni aux universitaires, mais à des lecteurs comme moi, des curieux, des amateurs, des passionnés ou même de simples visiteurs égarés qui cherchent une rencontre et pas une leçon. C’est vrai aussi, de Purcell à Nick Cave, pour la musique qui accompagne ces publications.
Ce que j’aime dans une œuvre d’art, ce n’est pas seulement sa qualité technique ou son originalité. C’est aussi l’histoire qu’elle me raconte, ou mieux encore, celle qu’elle me permet de me raconter. Une œuvre peut être remarquablement exécutée ou magistralement pensée, mais si elle ne m’évoque rien, si elle ne nourrit pas mon imaginaire ou ne m’invite pas à voyager, alors elle m’échappe.
Donc, pas d’exhaustivité ni d’analyse savante… Pour moi, et pour paraphraser Robert Filliou, l’art c’est simplement ce qui rend la vie plus belle que l’art.
D’ailleurs, en parlant de Filliou, je remarque le peu de place que j'ai accordé à l’art contemporain ou conceptuel. Ce n’est pas par rejet ni par snobisme, et non plus – en tous cas je crois – par ignorance, mais parce que l’art contemporain, avec ses références complexes et ses détours parfois très cérébraux, me déroute beaucoup plus qu'il ne m'émeut. J’ai lu, visité, exploré, et il y a des œuvres modernes qui me touchent vraiment. Mais pour être honnête, c’est un univers dans lequel je ne me sens pas toujours totalement à l’aise, dont je peux même douter de la sincérité, et en tous cas je l'aborde toujours avec réserve.
Quand je publie Hanson (août 2014), c’est parce que sa sculpture me plaît, qu’elle me touche, ou me stimule intellectuellement. Quand je publie Gursky (oct.2011), je le fais un peu tongue-in-cheek. Alors je pourrais m’y plonger davantage, me documenter davantage, mais mon rapport à l’art reste avant tout instinctif. Et si je parle plus de préraphaélisme que de l’abstraction lyrique de Twombly ou de street photography plus que de photographie conceptuelle, c’est sans doute parce que j’y trouve un terrain plus familier, un ancrage solide dans un monde que je comprends mieux.
Alors ce blog peut sembler désordonné, parfois désinvolte, mais il est fidèle à une seule règle : celle de laisser parler l’émotion. Merci de suivre ce chemin avec moi, aussi sinueux soit-il.
À l’art, à ses mystères, et à tous ceux qui l’aiment à leur façon, qu’il soit pour eux une source de plaisir ou une forme de consolation.
Meilleurs voeux !