In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 24 juin 2012

Ch.Strömholm - La Méthode (1960)

 Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du suédois Christer Strömholm (1918-2002), pris dans le bar La Méthode, à Paris, au début des années 60. Peintre de formation, il s'est intéressé à la photographie à l'École nationale supérieure des beaux-arts, de Paris. 

C.S. - Couple à La Méthode (c.1960)

De Strömholm, peut-être connaissez-vous une autre photo: celle d'une jeune japonaise rendue aveugle par la bombe d'Hiroshima; elle fait partie d'une série prise entre 1961 et 1963 et qui est passée relativement inaperçue par rapport à Poste restante ou à la série Amies de la Place Blanche, consacrée aux travestis parisiens. En 22 clichés, le photographe y exprime tout son pessimisme et la noirceur de sa vision du monde.

PG3
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dimanche 17 juin 2012

Niels Strøbek - Lemon (1972)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du danois Niels Strøbek (b.1944), formé par Egill Jacobsen à l'Académie royale des beaux-arts.

Niels Strøbek
Champ de chaumes à Amager (1988)

Bien que profondément imprégné par l'art de la Renaissance italienne et du baroque espagnol, il est considéré comme une figure majeure du courant super-réaliste danois, florissant dans les années 70 et influencé par l'hyperréalisme (ou photo-réalisme) américain.

ST1
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samedi 16 juin 2012

a/u (n.d)

Une image et des mots. Une curiara, une pirogue, en Amazonie.
Les mots sont du grand argentin Jorge Luis Borges ; ils sont l'incipit et la conclusion de sa nouvelle Les ruines circulaires (in Fictions, 1944).

Nul ne le vit débarquer dans la nuit unanime, nul ne vit le canot de bambou s'enfoncer dans la fange sacrée...
[.....] Dans une aube sans oiseaux le magicien vit fondre sur les murs l'incendie concentrique. Un instant il pensa se réfugier dans les eaux, mais il comprit aussitôt que la mort venait couronner sa vieillesse et l'absoudre de ses travaux. Il marcha sur les lambeaux de feu. Ceux-ci ne mordirent pas sa chair, ils le caressèrent et l'inondèrent sans chaleur et sans combustion. Avec soulagement, avec humiliation, avec terreur, il comprit que lui aussi n'était qu'une apparence, qu'un autre était en train de le rêver.

dimanche 10 juin 2012

Saul Tepper - Stage door, Schubert Theater (1933)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'illustrateur américain Saul Tepper (1899-1987). Il commence sa carrière d'artiste dans les années 20 et collabore à divers magazines comme Life, Collier's, et Good Housekeeping.

S. T. - The artist's garrett (1930)








Il réalise aussi les illustrations de couverture de nombreux romans populaires.
La première des deux qui sont présentées ici, Stage door, était destinée à illustrer une pulp fiction de Channing Pollock, "Star magic".
Harvey Dunn est généralement désigné comme ayant été sa principale influence. Formé à la National Academy of Design et à l'Art Students League de New York, Saul Tepper était également auteur de chansons, parmi lesquelles certaines furent enregistrées par Nat King Cole et Ella Fitzgerald.

dimanche 3 juin 2012

H. S. - Women in a public washhouse, Glasgow
(1939)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du peintre et photographe anglais Humphrey Spender (19010-2005), frère de l'essayiste et poète Stephen Spender.
Il collabore d'abord au Daily Mirror et à Harper's Bazaar, et devient membre du MO (Mass Observation) un organisme de recherche en sociologie des comportements créé en 1937 par l'anthropologue Tom Harrison, le poète Charles Madge et le peintre Humphrey Jennings.

H. S. - Washing line (1937)
C'est ainsi que jusqu'en 1940 il va documenter avec un regard profondément humaniste la vie quotidienne de l'Angleterre populaire, les usines, les pubs, les mines, et d'une Angleterre parfois misérable, frappée par la grande crise économique des années 30, ce que l'on a appelé la Grande Dépression.

Le second cliché, justement, est issu de la centaine de photographies de sa série documentaire
Worktown, nom de code pour désigner la ville de Bolton, dans la région de Manchester, qui servit de champ d'étude au Mass Observation, ICI.
À la différence de la plupart de ses clichés, il n'y a ici nulle présence humaine apparente.
La rue est déserte.et pourtant ils sont là, les prolétaires de ce quartier ouvrier. On les voit dans ces chemises et ces oreillers giflés par le vent froid de la vie dure, dans ce document qui transcende le témoignage militant pour devenir une image poétique, et qui est pour moi une de ses plus belles photographies.

samedi 2 juin 2012

Joel Meyerowitz - Out of darkness
Une image et des mots. Ce cliché fait partie de la série Out of the darkness, réalisée par le photographe américain Joel Meyerowitz entre 1966 et 1967, alors qu'il séjournait à Malaga.
Les mots, ce sont la première et la dernière strophe d'un poème de Jean de la Croix (1542-1591) : Por toda la hermosura (Pour toute la beauté).


Por toda la hermosura
nunca yo me perderé,
sino por un no sé qué
que se alcanza por ventura.

[.....]

Por lo que por el sentido
puede acá comprehenderse
y todo lo que enterderse,
aunque sea muy subido
ni por gracia y hermosura
yo nunca me perderé,
sino por un no sé qué
que se halla por ventura.

***

Pour toute la beauté
jamais je ne me perdrai
sinon pour un je ne sais quoi
qui par fortune se saisit.

[.....]

Pour ce qui par le sens
peut ici se comprendre
et tout ce qu'on peut entendre
fût-il très élevé
pour la grâce ni la beauté
MA1

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JP4 ICI