In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 31 juillet 2011

N. de Staël - Bateaux rouges (1954)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres, choisies avec difficulté tant sa peinture m'enchante, du français d'origine russe Nicolas de Staël (1914-1955).
La carrière de celui que Godard appelait "le peintre inégalé" n'a duré que 15 ans, de 1940 à sa mort tragique en 1955.
"Les raisons pour lesquelles on aime ou l'on n'aime pas ma peinture m'importent peu parce que je fais quelque chose qui ne s'épluche pas, qui ne se démonte pas, qui vaut par ses accidents, que l'on accepte ou pas. [....] Ma peinture, je sais ce qu'elle est sous ses apparences, sa violence, ses perpétuels jeux de force, c'est une chose fragile, dans le sens du bon, du sublime." (Lettres et dessins).

N. de Staël - Piano (1954)

Les historiens de l'art eux-mêmes semblent peiner à contenir ses aplats aux couleurs intenses dans l'éternel débat de l'abstrait et du figuratif. Quant à lui ..."Je n'oppose pas la peinture abstraite à la peinture figurative. Une peinture doit être à la fois abstraite et figurative. Abstraite en tant que mur, figurative en tant que représentation d'un espace.

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dimanche 24 juillet 2011

Stanley Kubrick - New York (1940's)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'américain Stanley Kubrick (1928-1999), d'abord jeune prodige de la photographie avant de devenir cinéaste génial.

S. Kubrick - Shoe shine boy (1947)

À l'âge de 17 ans, plutôt que d'entrer à l'université, il décroche un job de photographe maison au prestigieux magazine new yorkais Look.
Des artistes, et donc de lui-même, Kubrick disait la chose suivante : Je ne pense pas qu'ils aient quelque chose de particulier à dire. Je pense qu'ils ont quelque chose qu'ils ressentent. Et ils aiment la forme de l'art : ils aiment les mots, ou l'odeur de la peinture, ou les images celluloïdes ou photographiques et travailler avec des acteurs. Je ne pense pas qu'un artiste véritable ait jamais été orienté par autre chose que sa propre vie intérieure, et la récompense est dans l'excitation de créer quelque chose qui est vivant et résonnera en d'autres personnes.
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samedi 23 juillet 2011

Mike Jeffries - Glasgow evening

Une image et des mots. Un tableau de l'anglais Mike Jeffries (b.1939), et quelques mots de Jacques Chardonne, extraits de Vivre à Madère (1953).

Des tramways passent, presque sans bruit ; on entend à peine un doux cliquetis, une plaintive résonance de cristal frôlé, légères vibrations de la ville nocturne, pareille au remue-ménage étouffé d'un orchestre qui accorde ses instruments, tandis que des ombres humaines s'en vont au bord des maisons, sur des nappes de lumière.

dimanche 17 juillet 2011

Milton Greene - Marilyn Monroe (1954)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe de mode américain Milton Greene (1922-1985). Un portrait de Marilyn Monroe, issu d'une très belle série réalisée à Los Angeles en 1954...
Ils se sont rencontrés en 1953 et sont devenus très amis, entretenant dès lors une étroite collaboration. 
Les photographies de Marilyn par Milton Greene, en particulier les célèbres "Ballerina" et "Black sitting", ont largement contribué à forger son statut d'icone.

Milton Greene - Juliette Gréco (1960)





.. et un portrait de Juliette Gréco, issu d'une série réalisée en 1960 pour Life Magazine.
Une photographie, disait-il, n'est pas juste une image. C'est une histoire.
SJ1

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dimanche 10 juillet 2011

A. Bilinska - Unter den Linden (1890)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de la polonaise Anna Bilinska-Bohdanowicz (1854-1893). Un de ses chefs-d'oeuvre, de facture impressionniste, le magnifique "Unter den Linden", une représentation à la lumière saturée de la célèbre avenue berlinoise au nom si poétique.

A. B. - Autoportrait (1887)
Pour la seconde toile j'ai choisi cet "Autoportrait au tablier et aux pinceaux", d'abord parce qu'il est splendide dans sa réalisation, mais aussi parce par son attitude et sa mise informelles Anna Bilinska y exprime toute la conscience qu'elle avait de son talent en même temps que sa liberté à l'égard des conventions de son époque.

dimanche 3 juillet 2011

A. Genthe - San Francisco earthquake (1906)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du photographe américain, d'origine allemande, Arnold Genthe (1869-1942), dont l'ensemble de l'oeuvre est conservé à la Bibliothèque du Congrès américain.
Des clichés qu'il a pris du tremblement de terre de San Francisco, le Friscoquake du 18 avril 1906, je n'ai pas choisi ce qui est sans doute sa photo la plus célèbre, Looking down Sacramento Street, ICI.

A.G. - Flore Revalles (1918)
Ce qui me frappe sur celle-ci ce n'est pas l'étendue des décombres fumants, c'est ce groupe d'hommes et de femmes élégants ; les uns confortablement adossés à un talus comme pour profiter d'un feu d'artifice, les unes en belle toilette et souriant largement pour la postérité, dos tourné à la catastrophe qui a causé des milliers de morts et laissé près des trois-quarts des 400.000 habitants sans abri. Ecce homo...

En ce qui concerne le second cliché, plutôt que le beau portrait de Jack London, j'ai choisi celui-ci de la chanteuse et danseuse Flore Revalles, qui fit carrière à Broadway avant de revenir finir sa vie dans sa Suisse natale. Pour l'attitude et la mise non apprêtées qui le rendent intemporel...

samedi 2 juillet 2011

Caravage - Saint François en prière (c.1606)
Une image et des mots. Un chef-d'oeuvre du Caravage, "Saint François en prière" (c.1606).
Les mots qui l'accompagnent sont d'un autre italien illustre, Eugenio Montale.(1896-1981), couronné par le prix Nobel de littérature en 1975.

J'aurais voulu me sentir épuré, essentiel,
comme les galets que tu roules,
mangés par le sel;
éclat hors du temps, témoin
d'une volonté froide qui ne passe pas.
Je fus autre: homme attentif qui regarde
en lui-même, en autrui, l'effervescence
de la vie fugace - homme qui tarde
à l'acte, que nul, ensuite, ne détruit.
J'ai voulu chercher le mal
qui ronge le monde, la menue torsion
d'un levier qui bloque
le mécanisme universel; et j'ai vu tous ensemble
les événements de la minute comme prêts à se disjoindre dans une secousse.
PT3
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JP4 ICI