In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 28 mai 2017

C.Corot - La moissonneuse (1838)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre néoclassique Jean-Baptiste Camille Corot (1796-1875), un des fondateurs de ce que l'on a appelé de façon un peu abusive l'École de Barbizon.

C.C. - Jardins de la Villa d'Este (1843)
Élève de Michallon, il est une figure majeure de la peinture pleinairiste et annonciateur - par la dimension onirique que de plus en plus son traitement de la lumière donne à ses paysages -, du symbolisme autant que de l'impressionnisme.
Issu d'une famille de commerçants aisés qui le met à l'abri des contraintes, il suit le soir les cours de dessin à l'Académie Suisse - qui deviendra l'Académie Colarossi -, et loue un atelier quai Voltaire, dans le 7ème arrondissement de Paris.
Le Grand Prix de Rome Achille-Etna Michallon va l'initier au néoclassissisme et lui faire découvrir les peintres du groupe de Marlotte. Quand Michallon disparaît prématurément à l'âge de 26 ans, c'est un de ses professeurs, Jean-Victor Bertin, qui continuera à enseigner à Corot l'art de la composition néoclassique et du paysage historique. Ses deux maîtres avaient été eux-mêmes les élèves de Pierre-Henri de Valenciennes, un des précurseurs du paysage moderne à qui je consacrerai une publication.
Toujours à l'abri des contingences financières grâce à la rente que lui versent ses parents, Corot voyage... À partir de 1825, en Italie, en France, il sillonne les régions en quête de paysages qu'il pourra utiliser pour les compositions néoclassiques qu'il ambitionne de réaliser.
Il présente ses oeuvres au public pour la première fois au Salon de 1835, et désormais sa notoriété ne cessera de croître.
NM1
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dimanche 21 mai 2017

K.H. - Shapely nightie (1940)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de Kurt Hutton (1893-1960), photographe britannique d’origine allemande, et l’un des pionniers du photojournalisme moderne ; deux photographies très différentes, puisque sur l’une figure un chien, et sur l’autre un chat.
Né Kurt Hübschmann à Strasbourg, il débute sa carrière en Allemagne avant de s’exiler à Londres en 1934 pour fuir le nazisme. À partir de 1934, le joug d’Hitler sur la liberté de la presse entraîne l’exode vers l’Angleterre de nombreux photographes allemands et autrichiens. Hutton entre alors à Picture Post, le grand hebdomadaire illustré britannique des années 1930-40, dont il deviendra l’un des piliers ; ce magazine, qui connut très vite un immense succès, prit immédiatement des positions anti-fascistes et fit campagne contre la persécution des Juifs par les nazis.

K.H. - Unemployed, London
(1939)
Avec Hutton, le reportage photographique change de ton : plutôt que de chercher l’effet spectaculaire, il préfère s’attacher au quotidien, aux gestes simples, aux instants de vie.
Ses images racontent une histoire sans emphase, avec une humanité tranquille et une pointe d’humour. On lui doit des clichés devenus iconiques de la vie britannique d’après-guerre - ouvriers, enfants, fêtes foraines, scènes de rue… Contrairement à la photo de presse plus frontale ou dramatique de l’époque, Hutton savait saisir l’instant léger, l’expression fugitive, la dimension presque théâtrale de la vie ordinaire. C’est ce mélange de rigueur documentaire et de tendresse discrète qui fait de lui une référence durable du photojournalisme.

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samedi 20 mai 2017

Carl H. Bloch - Gethsemane (1873)

Une image et des mots. L'image, c'est une huile sur cuivre du danois Carl Heinrich Bloch (1834-1890).
Pour aller avec, voici un extrait d'une lettre adressée en mars 1848 par Henry David Thoreau à son ami Harrison Blake. Leur correspondance, de 1848 à 1861, a été publiée en 2007 chez l'éditeur bordelais Finitude, sous le titre "Je suis simplement ce que je suis".

Quant à notre attitude - dans l'ensemble et dans le détail - quelle est-elle? Par temps clair, quand nous scrutons les cieux, que voyons-nous d'autre que l'azur et le soleil?
Si vous voulez convaincre un homme qu'il agit mal, agissez bien. Mais ne vous souciez pas de le convaincre. Les hommes croient ce qu'ils voient. Alors donnez-leur à voir!
Poursuivez votre route sans relâche, tournez autour de votre vie comme un chien autour du fauteuil de son maître. Faites ce que vous aimez. Apprenez à connaître votre os, rongez-le, enterrez-le, déterrez-le et rongez-le encore. Ne soyez pas trop moral. Vous risqueriez de vous priver de trop de vie. Visez plus loin que la moralité. Ne soyez pas "simplement" bon, mais soyez bon pour quelque chose. Certes, toutes les fables ont leur morale, mais l'innocent aime l'histoire.
Ne laissez rien s'immiscer entre la lumière et vous. Respectez les hommes, mais seulement comme des frères. Si vous voyagez vers la Cité céleste, vous n'avez pas besoin de lettre d'introduction. Si vous frappez à la porte, demandez à voir Dieu, et non l'un ou l'autre de Ses serviteurs. Pour ce qui vous tient le plus à coeur, ne comptez pas sur vos compagnons : sachez que vous êtes seul au monde.

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dimanche 14 mai 2017

L. McCartney - Los Angeles (1968)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de Linda McCartney (1941-1998), photographe de la planète rock et "femme de". Le premier figure en couverture de son livre Life in photographs, publié en 2011.
Diplômée en Histoire de l'art de l'Université de l'Arizona, elle apprend la photographie en autodidacte ; parmi ses modèles, elle cite Walker Evans (voir juil. 2012), Dorothea Lange (voir mars 2013), et Edward Weston (voir fév. 2014). Edward Steichen (voir mars 2010), qu'elle découvrira plus tard, viendra augmenter cette liste.
C'est un reportage sur les Rolling Stones pour Town and Country, à l'occasion d'un événement promotionnel à bord d'un bateau de croisière sur l'Hudson River, qui va lancer sa carrière de photographe professionnelle dans les années 60.
L.McC. - Windowsill, Scotland (1973)

Devenue la photographe attitrée du Fillmore East, elle va photographier tous les grands noms du rock des 60s, les Stones, Otis Redding, Frank Zappa, Eric Clapton, les Doors, Cream, Hendrix, le Grateful Dead...
En 1967, après avoir été nommée photographe américaine de l'année, elle est en mission à Londres pour réaliser un reportage sur les Swinging Sixties. C'est là, au Bag O' Nails Club, qu'elle fait la connaissance de Paul McCartney, qu'elle reverra quatre jours plus tard chez Brian Epstein pour la sortie de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band. Et the rest, comme disent les anglais, is history.

Ganjifa moghol Le vide-grenier du dimanche. Deux Ganjifas , ces cartes d’un jeu ancien, originaire de Perse, qui a pris toute sa richesse en...