In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 1 juin 2024

Meeting of the Mickey Mouse Club (1930s)
Une image et des mots.
Pour accompagner ce cliché, pris aux États-Unis dans les années 30, quelques lignes de Sophie Scholl, résistante allemande au nazisme. Fondatrice avec son frère Hans du groupe de résistants La Rose blanche, elle est exécutée le 22 février 1943 à l'âge de 21 ans, le même jour que son frère.
Les éditions Tallandier ont publié en 2008 leur correspondance.

Le vrai dommage est causé par ces millions qui veulent simplement "survivre". Les gens honnêtes qui ne demandent qu'à être laissés en paix. Ceux qui ne veulent pas que leur petite vie soit perturbée par quelque chose de plus grand qu'eux-mêmes. Ceux qui n'ont ni camps ni causes. Ceux qui ne prendront pas la mesure de leur propre force, de peur d'être confrontés à leur propre faiblesse. Ceux qui n'aiment pas faire de vagues, ni d'ennemis. Ceux pour qui la liberté, l'honneur, la vérité et les principes ne sont que de la littérature. Ceux qui vivent petit, s'accouplent petit, meurent petit. [...] Si vous ne faites aucun bruit, le croquemitaine ne vous trouvera pas. Mais c'est une illusion, car ils meurent aussi, ces gens qui roulent leur esprit en petites boules pour être en sécurité. En sécurité ?! De quoi ? La vie est toujours au bord de la mort ; les rues étroites mènent au même endroit que les grandes avenues, et une petite bougie se consume comme un flambeau. Je choisis ma propre manière de brûler.
TI3

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dimanche 26 mai 2024

Ben Shahn - Circleville, Ohio (1938)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain d'origine lithuanienne Ben Shahn (1898-1969).
Suite à l'exil de son père en Sibérie, en 1902, pour des raisons politiques, Ben Shahn émigre aux États-Unis avec sa mère et ses deux frères. Ils s'installent à Brooklyn, New York, où Ben Shahn va s'initier à la lithographie.
Deux visages de l'Amérique rurale de la Grande Dépression.

Ben Shahn

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samedi 25 mai 2024

Giovanni Strazza - La Vierge voilée (1860)
Une image et des mots. Cette sculpture fascinante de Giovanni Strazza représente une figure féminine au visage délicatement voilé, donnant l'illusion que le voile est translucide. Ce voile, qui révèle subtilement les traits sous-jacents, est souvent symbole de pureté et de chasteté ; ici, sur le visage de la Vierge Marie, il est aussi sans doute une allégorie de la sainteté et du mystère divin, un symbole de l'inaccessibilité de la divinité à la compréhension humaine.

De toutes les vertus, si c'en est une, la pureté est peut-être la plus difficile à appréhender, à saisir. Il faut bien que nous en ayons pourtant l'expérience : que saurions-nous autrement de l'impur ?
Mais c'est une expérience d'abord étrangère, et douteuse. 
La pureté des jeunes filles, ou de certaines d'entre elles, m'a toujours fortement touché. [...]
Moi qui n'ai rien tant aimé que la pureté, rien tant désiré que l'impur, se pourrait-il que j'ignore ce qu'elles ou ce qu'ils sont ? Pourquoi non ? Il en va peut-être de la pureté comme du temps selon saint Augustin : si personne ne me demande ce qu'elle est, je le sais ; mais si on me le demande et que je veuille l'expliquer, je ne le sais plus. La pureté est une évidence et un mystère.
André Comte-Sponville, Petit Traité des grandes vertus (1995).
LB1

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Gilbert Garcin - Le moulin de l'oubli (1999) Une image et des mots. Où Beckett dialogue avec Tati... Une "photosophie" du p...