In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 22 octobre 2022

C.H. Geilfus - Repairing hearts (1900)
Une image et des mots. "May all broken hearts be healed!", une image de l'illustrateur allemand Charles Heinz Geilfus (1856-1914), de sa série Repairing hearts.
Et pour aller avec, une des plus belles phrases de l'oeuvre d'Albert Camus, un moment de lumière après l’exil, la solitude et la douleur : c'est un extrait du texte Retour à Tipasa, dans L'Été (1952)

Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible.
LC7

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dimanche 16 octobre 2022

A.de C. - Jeune femme à la quenouille
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre baroque flamand Adam de Coster (1586-1643). Surnommé "le peintre de la nuit" pour son goût pour les scènes ténébristes, il est une figure majeure de ceux que l'on appelle les caravagistes d'Anvers, un groupe de peintres baroques parmi lesquels figuraient Theodore Rombouts, à qui je consacrerai sans doute une publication.
A. de C. - Saint François et Frère Léon
(1626)

Bien que sa vie soit peu documentée, on sait que Adam de Coster a été actif surtout à Anvers où il a été en 1607 admis comme maître dans la Guilde de Saint-Luc. Ensuite, c'est à l'occasion de voyages et de séjours en Italie qu'il aurait découvert le travail du Caravage.
De Coster s’est imposé comme l’un des grands maîtres du clair-obscur flamand, jouant des contrastes de lumière pour modeler les visages et les gestes dans des atmosphères feutrées, souvent religieuses ou allégoriques. Paradoxalement, il n’avait ni atelier ni élèves connus, signait rarement ses œuvres, et nombre d’entre elles furent attribuées à d’autres - une discrétion qui explique sans doute pourquoi son nom est longtemps resté dans l’ombre qu’il aimait tant peindre.

dimanche 9 octobre 2022

V.C. Ferry - Girl reading (2014)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain V.C. Ferry, de qui je ne sais pas grand-chose sinon qu'il est basé à New York et semble spécialisé dans la photographie de rue et documentaire. Le peu que je connais de son travail est visible ICI ou sur sa page Facebook.

V.C. Ferry - The immigrant (2015)
Je préfère faire l'expérience du monde d'une façon qui me connecte à la beauté de chaque jour. Lorsque je photographie, j'essaie de ne faire qu'un avec l'image, et le sentiment qu'elle véhicule. J'accorde de l'importance au fait de saisir le familier qu'il nous est permis de voir, mais que l'on ne voit jamais réellement. J'ai l'espoir de créer une oeuvre qui transmette un sentiment de paix et attire le spectateur dans le moment présent.

dimanche 2 octobre 2022

A.K. - The renowned orders of the night (1997)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres d'Anselm Kiefer, déjà présenté en décembre 2009.
Anselm Kiefer n'esquive rien, écrit Laurent Wolf dans Le Temps du 15 janvier 2006.
Il fait face à l'incroyable effondrement de l'espérance culturelle allemande qui, de la philosophie des Lumières, de la poésie romantique, de la musique, de la peinture, de Bach ou Beethoven, Kant, Goethe, Novalis et Friedrich au triomphe d'Hitler pose le problème de la raison et de l'héritage.
A.K. - Lot's wife (1989)

Avec ses peintures, sculptures et installations monumentales, Kiefer explore l’histoire, la mémoire et la culture allemandes. Ses paysages d’arbres calcinés, recouverts de cendre – « ce reste sans reste », disait Derrida – traduisent une méditation sur la ruine et la survivance. Son emploi de matériaux bruts ou symboliques – plomb, cendre, paille, verre, terre, végétaux – confère à ses toiles une densité presque sculpturale. Souvent associé au néo-expressionnisme, Kiefer dépasse les étiquettes : son œuvre, traversée par la mythologie, la philosophie, la théologie et la poésie, interroge les zones sombres de l’histoire et les fondements de la création.
Par cette approche à la fois physique, spirituelle et intellectuelle, il a redéfini ce que peut être la peinture : un lieu de mémoire et de questionnement, où le geste artistique se confond avec le travail de deuil et de vérité. Son travail est un point de référence essentiel pour comprendre l’art contemporain et l'histoire humaine dans ses aspects les plus sombres.

VW3

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samedi 1 octobre 2022

Ali Asadi - Iran (2013)
Une image et des mots. Voici un cliché de l'iranien Ali Asadi, où l'on devine sous son voile le visage douloureux d'une femme, à l'occasion sans doute d' Achoura. C'est chez les chiites le jour qui commémore la mort de l'iman Hussein, petit-fils du prophète Mahomet.
Pour aller avec, quelques lignes de la grande Colette extraites des Vrilles de la vigne (1908) :

Je veux faire ce que je veux. Je veux jouer la pantomime, même la comédie. Je veux danser nue, si le maillot me gêne et humilie ma plastique. Je veux me retirer dans une île, s'il me plaît, ou fréquenter des dames qui vivent de leurs charmes, pourvu qu'elles soient gaies, fantasques, voire mélancoliques et sages, comme sont beaucoup de femmes de joie. Je veux écrire des livres tristes et chastes, où il n'y aura que des paysages, des fleurs, du chagrin, de la fierté, et la candeur des animaux charmants qui s'effraient de l'homme... Je veux sourire à tous les visages aimables, et m'écarter des gens laids... Je veux chérir qui m'aime, et lui donner tout ce qui est à moi dans le monde : mon corps rebelle au partage, mon coeur si doux et ma liberté !

Peter Turnley Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Peter Turnley (b..1955). P.T. - La Tartine, Paris (2025)