AH1 |
In girum imus nocte et consumimur igni
dimanche 22 mai 2022
dimanche 15 mai 2022
O. Chekmenov - Guerre dans le Donbass (2014) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe documentaire et photojournaliste indépendant ukrainien Oleksandr Chekmenov (b.1969), natif de Luhansk dans la région du Donbass à laquelle il a consacré un livre en 2011.
Chelmenov est reconnu pour son approche humaniste et réaliste de la photographie documentaire, et particulièrement pour sa capacité à capturer l’essence et les émotions de ses sujets dans des contextes souvent difficiles et marginalisés, en Ukraine et ailleurs. Son travail explore des thèmes sociaux poignants, comme la pauvreté, le vieillissement, l'exclusion et l'impact des conflits, en montrant la réalité brutale et les défis de la vie quotidienne des Ukrainiens, surtout pendant des périodes de troubles comme celle qu'ils traversent actuellement.
L'une de ses séries emblématiques, Passport, documente les efforts de Chekmenov pour photographier des personnes âgées dans l’est de l’Ukraine en 1995, quand il travaillait comme photographe pour les services municipaux. Dans le contexte de la transition post-soviétique, beaucoup de personnes âgées, souvent isolées, avaient besoin de nouvelles photos pour leurs documents d’identité, mais n’avaient pas la possibilité de se déplacer. Alors Chekmenov les photographiait chez eux, souvent dans des conditions de grande précarité, révélant avec dignité toute leur vulnérabilité. Une autre de ses séries marquantes est celle qui documente les conséquences de la guerre dans le Donbass. À travers ces œuvres, il montre non seulement les blessures visibles du conflit, mais aussi l’impact invisible de la guerre sur les vies humaines. Aujourd'hui, Oleksandr Chekmenov réalise pour le New York Times des portraits de ses compatriotes en guerre ;et pour découvrir son travail, c'est ICI.
dimanche 8 mai 2022
T.H.B. - The waterboy (1946) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et muraliste américain Thomas Hart Benton (1889-1975).peintre et muraliste américain emblématique du mouvement régionaliste, aux côtés de Grant Wood et John Steuart Curry. Né à Neosho, dans le Missouri, Benton est surtout reconnu pour ses représentations vibrantes et détaillées de la vie rurale et urbaine américaine, souvent marquées par une touche de réalisme social.
Ses œuvres, au style dynamique et fluide, reflètent les luttes et les expériences des travailleurs ordinaires, capturant les scènes quotidiennes de l’Amérique rurale, notamment pendant la Grande Dépression.
Après avoir étudié à l'Art Institute of Chicago puis à l'Académie Julian à Paris, Benton s'est détourné de l'art moderne pour adopter un style personnel qui mêle influences du réalisme et du style expressif.
Dans les années 1930, ses fresques murales, comme celles réalisées pour le Capitole de l'État du Missouri, sont devenues célèbres pour leur engagement dans la documentation de l'histoire et de la culture américaines. Benton cherchait à transmettre une vision authentique et parfois critique des États-Unis, opposée aux esthétiques européennes alors en vogue.
En tant que professeur à l'Art Students League de New York, il a également formé Jackson Pollock, qui deviendra une figure majeure de l'expressionnisme abstrait. Benton a ainsi laissé un héritage artistique durable, en influençant non seulement la peinture figurative américaine mais aussi la prochaine génération d'artistes américains.
Son travail, qui donne à voir la vie quotidienne des gens ordinaires, est fortement rattaché à la région du Midwest, en particulier à son Missouri natal ; les œuvres de Benton demeurent aujourd'hui un témoignage culturel important, célébrant à la fois les défis et la résilience de l'Amérique au XXe siècle.
J'ai une sorte d'intime conviction que malgré toutes les limitations possibles de mon esprit et les effets perturbateurs de mes méthodes, malgré toutes les luttes et tous les échecs contradictoires que j'ai traversés, je suis arrivé à quelque chose qui est à l'image de l'Amérique et du peuple américain de mon temps.
samedi 7 mai 2022
Gennady Blohin - Collection (2012) |
Au fond, ce qu'on sent aujourd'hui, à la vue du travail - on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin au soir -, qu'un tel travail constitue la meilleure des polices, qu'il tient chacun en bride et s'entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance.
Car il consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l'amour et à la haine, il présente constamment à la vue un but mesquin et assure des satisfactions faciles et régulières.
[....] Êtes-vous complices de la folie actuelle des nations qui ne pensent qu'à produire le plus possible et à s'enrichir le plus possible ? Votre tâche serait de leur présenter l'addition négative : quelles énormes sommes de valeur intérieure sont gaspillées pour une fin aussi extérieure ! Mais qu'est devenue votre valeur intérieure si vous ne savez plus ce que c'est que respirer librement ?
dimanche 1 mai 2022
P. van Lint - Le travail récompensé |
Après avoir été formé dans l’atelier d'Artus Wolffort, un artiste influencé par Rubens, van Lint devient en 1632 maître de la guilde de Saint-Luc, ce qui marque à l'âge de 23 ans le début de sa carrière professionnelle.
Van Lint voyage en Italie peu après, de 1633 à 1640, où il réside à Rome et à Naples. Ce pays a eu un impact majeur sur son style et sa technique, l'exposant au classicisme et à l'influence de peintres comme les Carrache.
P. van Lint - Voyageurs endormis |
Pendant cette période, il développe un goût pour des compositions équilibrées et un certain raffinement dans le traitement des figures humaines. En plus de ses grandes œuvres, il produit des esquisses pour des fresques et des retables, démontrant une capacité à fusionner la vivacité du baroque flamand avec l’élégance italienne.
De retour à Anvers, van Lint travaille principalement sur des commandes religieuses pour les églises locales, produisant également des illustrations pour des ouvrages dévotionnels.
Son style est reconnu pour sa lumière douce et ses couleurs subtiles, qui accentuent l'expression et l'atmosphère sacrée de ses scènes religieuses.
Son œuvre inclut aussi des portraits, souvent de figures bourgeoises ou aristocratiques, dans un style réaliste et détaillé. Moins connu que ses contemporains comme Rubens ou Van Dyck, van Lint a cependant laissé une empreinte notable dans la peinture baroque flamande, alliant l'influence italienne au dynamisme de l'école anversoise.
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