In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 30 janvier 2021

Une image et des mots. Tout croire et ne rien croire, disait à peu près Poincaré, sont deux attitudes également commodes qui toutes deux dispensent de réfléchir...
Devant cette image si représentative d'une époque gangrénée par les délires complotistes, à l'heure où le documentaire Hold-up se répand sur les réseaux sociaux comme une traînée de poudre (de perlimpimpin?), on peut se rappeler quelques lignes des Principes de politique, de Benjamin Constant (1767-1830).

Aujourd'hui je le sais, on se dispense de réfuter les idées que l'on veut combattre, en professant une égale aversion contre toutes les théories, quelles qu'elles soient. On déclare toute espèce de métaphysique au-dessous de tout examen, mais les déclamations contre la métaphysique et les théories m'ont paru toujours indignes de tous les hommes qui pensent. Ces déclamations ont un double danger ; elles n'ont pas moins de force contre la vérité que contre l'erreur, elles tendent à flétrir la raison, à diriger le ridicule contre nos facultés intellectuelles, à discréditer la plus noble partie de nous-mêmes ; et elles n'ont même pas l'avantage qu'on leur attribue. [....] L'on aura beau faire, la pensée seule peut combattre la pensée. Le raisonnement seul peut rectifier le raisonnement.

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dimanche 24 janvier 2021

E. Gordon - Wind from the sea (1965)
Le vide-grenier du dimanche. "Vous ne pouvez pas inviter le vent mais vous devez laisser la fenêtre ouverte", dit Krishnamurti. Deux oeuvres de l'américain Edward Gordon (b.1940), peintre scrupuleux de fenêtres et de vent. Le rendu méticuleux des textures, le soin extrême apporté aux nuances du ciel et de la mer - toujours présente chez ce natif d'Ocean City, dans le New Jersey -, confère à ses toiles une perfection quasi photographique sans que jamais, bizarrement, elles ne soient dénuées d'âme. 

E.G. - The music room (1965)
C'est du moins l'impression que j'en retire, ainsi qu'un sentiment extrême de paix que les ciels parfois menaçants n'altère jamais.
"My goal is to make paintings so realistic that viewers are drawn into the imagery space..."
L'homme, à ma connaissance en tous cas, n'est jamais représenté dans les pièces impeccables de ses belles villas côtières, mais on appréciera le bon goût de celui qui a accroché aux murs de cette demeure - il semble aux motifs de la balustrade qu'il s'agit de la même -, deux chefs-d'oeuvre de Vermeer.
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dimanche 17 janvier 2021

François Vagnon - Tempête de sable (2004)
Le vide-grenier du dimanche. Deux  clichés du photographe François Vagnon, déjà présenté ici en février 2017. qui s'est d'abord distingué dans le domaine des effets visuels pour le cinéma. Avant de se consacrer pleinement à la photographie, il a collaboré à de nombreux projets cinématographiques, notamment pour Alain Corneau, Costa-Gavras, James Ivory et Régis Wargnier. 

F.V. - Ondulation du sable (2004)


Il a également participé à la création d'effets visuels pour des films publicitaires et des vidéoclips.En parallèle de son travail dans le cinéma, François Vagnon a enseigné dans diverses institutions comme l'École nationale supérieure Louis-Lumière, La Fémis et l'INA, partageant son expertise en trucages et prises de vue robotisées.
Depuis quelques années, il se consacre pleinement à la photographie, explorant des thématiques variées à travers un regard marqué par son expérience dans l'image cinématographique. Ces deux photographies ont été prises en Namibie et figurent dans son beau livre Abstraction du désert.
Le désert - page blanche pour la nostalgie, disait Tahar Ben Jelloun -, il est difficile de l'évoquer sans penser aussi à Jacques Monod, qui s'interrogeait ainsi ...
"Parler du désert, ne serait-ce pas, d'abord, se taire. comme lui, et lui rendre hommage non de nos vains bavardages, mais de notre silence."
BS4

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dimanche 10 janvier 2021

Frederic E. Church - Morning in the tropics (c.1858)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'américain Frederic Edwin Church (1826-1900), membre éminent de la Hudson River School, l'association des peintres paysagistes américains (voir aussi juin 2018 et décembre 2019).
Né à Hartford, Connecticut, il étudie sous la tutelle de Thomas Cole, fondateur de l'école, et se distingue rapidement par sa maîtrise de la lumière, de la composition et du détail.

F.E.C. - Twilight in the tropics
(1874)
Church se distingue par ses représentations de paysages grandioses et lointains - de la vallée de l'Hudson aux jungles d'Amérique du Sud, des montagnes des Andes aux glaciers de l'Arctique.-, empreintes de romantisme et d'un profond respect pour la nature.
Des oeuvres auxquelles il insuffle une dimension spirituelle et philosophique, inspirée par les écrits d' Emerson et Humboldt.
Il cherche à y exprimer une harmonie entre l'homme, la nature et le divin, en traduisant l'immensité et la magnificence du monde.
J'ai déjà présenté Frederic Church ici, en décembre 2019, avec River of light, et si je devais choisir une image pour illustrer les rêves de voyages que je faisais enfant, ou bien montrer ce que j'imaginais à la lecture des romans de Rider Haggard, ce pourrait être un de ses tableaux. 
Mark Twain, qui comme l'auteur que je viens de citer fait aussi partie de mes meilleurs "amis" d'enfance, disait au sortir d'une exposition que New York n'avait jamais rien vu de plus beau. 
Et pour découvrir l'ensemble de son oeuvre, c'est ICI.

Gilbert Garcin - Le moulin de l'oubli (1999) Une image et des mots. Où Beckett dialogue avec Tati... Une "photosophie" du p...