In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 2 février 2020

Diane Arbus
Blind couple in their bedroom, Queens, NY
(1971)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe américaine Diane Nemerov (1923-1971), bien plus connue sous son pseudonyme Diane Arbus.
Formée à la photographie à la prestigieuse New School de New York, avec Berenice Abbott (voir août 2012 et juin 2019), elle suivra également, quelques années plus tard et toujours à New York, un cours de Lisette Model (voir août 2013).
Célèbre pour ses portraits en noir et blanc, souvent centrés sur des personnes marginales, des outsiders, et des individus considérés comme "étranges" par la société, et bien que son oeuvre ait été acclamée, elle a souvent suscité des débats entre l'art et l'exploitation. 

D.A. - J L. Borges in Central Park
NY  (1969)
Diane Arbus en effet photographiait volontiers des personnes handicapées, des travestis, des artistes de cirque, des nudistes, et des personnes aux modes de vie non conventionnels ; elle cherchait à capturer l'essence des individus dans leur singularité et leur vulnérabilité, avec un regard à la fois empathique et cru.
Le portrait de Jorge Luis Borges : un choix dicté par un de mes plus grands chocs de jeune lecteur.
Avec son style de photographie souvent décrit comme frontal et direct, mettant ses sujets dans des postures qui révèlent leurs identités les plus profondes, elle a joué un rôle clé dans la transformation de la photographie documentaire en une forme d'art davantage centrée sur l’humain et l’intime. Diane Arbus s'est suicidée en 1971, mais son héritage continue d'influencer profondément la photographie contemporaine.

BD5
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samedi 1 février 2020

Paul Henry - A Connemara village (1930s)
Une image et des mots. L'image, c'est ce tableau du peintre irlandais Paul Henry (1877-1958), Village du Connemara (c.1930).
Les mots, que l'on peut trouver sur YouTube portés par la voix de Liam Neelson, sont du poète irlandais Seamus Heaney (1939-2013), couronné par le Nobel de littérature en 1995.
Voici une traduction du premier de ces poèmes lus. 

Creuser (Digging).

Entre mon doigt et mon pouce
Le stylo trapu repose; comme un pistolet.
Sous ma fenêtre, le crissement net
De la bêche qui plonge dans le sol caillouteux:
Mon père qui creuse. Je le regarde.
Jusqu'à ce que ses reins tendus parmi les plates-bandes
Se courbent à terre, remontent vingt ans après
Se voûtent en rythme dans les sillons de pommes de terre
Où il creusait.
[...]
L'odeur froide de la terre remuée, le gargouillis
De la tourbe détrempée, les courtes entailles d'une lame
Au travers de racines vivantes s'éveillent dans ma tête.
Mais je n'ai pas de pelle pour suivre de tels hommes.
Entre mon doigt et mon pouce
Le stylo trapu repose.
Je creuserai avec.


Seamus Heaney

dimanche 26 janvier 2020

Pétillon - Jack Palmer
Le vide-grenier du dimanche. À quelques jours de la 47ème édition du Festival de la bande-dessinée d'Angoulême, voici comme chaque année deux auteurs qui ont compté pour moi.
René Pétillon (1945-2018), grand nom de la bande dessinée et du dessin de presse. Breton d’origine, il commence à publier dans Pilote au début des années 1970 avant de devenir l’un des piliers du Canard enchaîné où son dessin d'humour va assoir sa réputation.
Ici, son héros Jack Palmer, détective gaffeur et lunaire, à travers laquelle il détourne les codes du polar pour mieux brosser une critique du monde contemporain.

E.J. - Blake & Mortimer
Edgard P. Jacobs (1904-1987), figure majeure de la bande dessinée franco-belge et créateur, en 1946, des mythiques Blake et Mortimer. Ancien décorateur d’opéra, il apporte à la bande dessinée un sens unique de la mise en scène, du décor minutieusement construit et du récit ample. Héritier d’Hergé – dont il fut un proche collaborateur – Jacobs développe un univers où la rigueur du réalisme se mêle à l’imaginaire scientifique et au goût du suspense.
Ses intrigues, qui oscillent entre polar, aventure historique et science-fiction, ont posé les bases d’un style narratif exigeant et d’un classicisme graphique qui influencent encore la BD contemporaine.

BB1

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dimanche 19 janvier 2020

M.A.B. - The daydreamer (1931)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe mexicain Manuel Àlvarez Bravo (1902-2002). considéré comme le père de la photographie moderne mexicaine. Autodidacte, il débute dans les années 1920 et s’impose rapidement comme la figure centrale de la photographie moderne en Amérique latine. Ami de Diego Rivera et de Frida Kahlo, proche d’Edward Weston et de Tina Modotti, il a su développer une œuvre à la fois enracinée dans la culture populaire mexicaine et ouverte aux avant-gardes de son temps.

M.A. Bravo (1934)
Manuel Bravo a exploré une grande variété de thèmes - la vie quotidienne, les traditions, et les scènes de rue - avec une attention particulière à la lumière, à la composition et à la texture. Ses œuvres, qui oscillent entre documentaire et surréalisme, nourries à la fois de réalisme social, de surréalisme et d’un sens aigu de la poésie, saisissent à la fois le mystère et la simplicité de la vie mexicaine.
« Je ne cherche pas la réalité, disait-il, mais l’écho poétique qu’elle contient. »
FP1

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Ganjifa moghol Le vide-grenier du dimanche. Deux Ganjifas , ces cartes d’un jeu ancien, originaire de Perse, qui a pris toute sa richesse en...