In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 7 septembre 2019

Yaman Ibrahim - Smoker (2016)
Une image et des mots. Où il sera question du poids de la fumée... Pour l'illustrer, l'image est une belle photo du malaisien Yaman Ibrahim qui me fait penser à ces vers de Jules Laforgue, évoquant "ceux qui pour tuer le temps en attendant la mort fument au nez des dieux de fines cigarettes".

Les mots - extraits des dialogues de Smoke, un film formidable de Wayne Wang et Paul Auster -, c'est cet échange entre l'écrivain Paul Benjamin (William Hurt) et son ami buraliste Auggie (Harvey Keitel) à qui il vient acheter deux boîtes de cigarillos.




Auggie – Les gars et moi on était en train de discuter à propos des femmes et des cigares.
Paul Benjamin – Une vraie mine. Ça doit remonter à la reine Elisabeth.
Auggie – La reine d’Angleterre ?
Paul Benjamin - Ouais, Elisabeth Ire, pas Elisabeth II. T’as entendu parler de Sir Walter Raleigh ? […..] Ben, Raleigh c’est celui qui le premier a introduit le tabac en Angleterre. Et comme il était un favori de la Reine –Reine Beth comme il l’appelait – fumer est devenu à la mode à la cour.
[….) Un jour il a fait un pari avec elle, qu’il pourrait peser la fumée. C’est étrange, c’est un peu comme peser une âme. Mais Walter était un type futé ; il a pris un cigare, il l’a mis sur une balance, il l’a pesé. Puis il l’a allumé et l’a fumé, en faisant soigneusement tomber les cendres sur la balance.
Quand il l'eut terminé, il a posé le mégot sur les cendres et pesé le tout.
Il a soustrait ce poids de celui du cigare intact, et la différence c’était le poids de la fumée.
FS4
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dimanche 1 septembre 2019

Grant Wood - The perfectionist (1936)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain Grant Wood (1891-1942). Né dans l'Iowa, un environnement rural qui influencera toute son oeuvre, il est une figure emblématique du courant régionaliste, peintre de l'Amérique profonde, l'Amérique rurale du Midwest.
De 1913 à 1916, Grant Wood est formé à l'Art Institute de Chicago, où il acquiert une solide maîtrise des techniques traditionnelles.
Puis, durant les années 1920, ses voyages en Europe enrichissent son style : il est impressionné par les primitifs flamands, notamment Jan van Eyck, dont le réalisme détaillé inspire son approche méticuleuse de la peinture.

G.W. - Fall plowing (1931)
À son retour aux États-Unis, Wood rejette les influences modernistes européennes pour se consacrer à la représentation des paysages et des communautés rurales américaines, en particulier ceux de son Iowa natal. Son tableau le plus célèbre, American Gothic (1930), qui met en scène deux personnages austères devant une maison aux volets en pitchpin - une maison typique du Midwest -, symbolise à la fois l’identité et la résilience de l’Amérique rurale pendant la Grande Dépression.
Wood devient rapidement une figure centrale du régionalisme, un mouvement artistique qui valorise les scènes locales et le réalisme, en opposition aux courants abstraits et cosmopolites. Il s'inspire également de la simplicité et de l’harmonie des motifs artisanaux. Malgré son succès, il est parfois critiqué pour son conservatisme stylistique et son rejet de l’avant-garde.
Son œuvre, comme Stone City, Iowa et Arbor Day, illustre une vision idéalisée mais profondément sincère de la vie rurale. All the really good ideas I ever had came to me while I was milking a cow.
Avec son style singulier mêlant précision inspirée des primitifs flamands et stylisation symbolique, Grant Wood a marqué durablement l'identité artistique américaine du XXe siècle, et en dépit de sa disparition prématurée à l'âge de 50 ans, son œuvre continue de rayonner. Elle incarne une époque charnière de l'art national où traditions locales et ambitions universelles se rejoignent pour définir une esthétique profondément enracinée dans le paysage culturel des États-Unis.

dimanche 25 août 2019

W. Nicholson - Tablecloth (1934)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'anglaise Winifred Nicholson (1893-1981). Elle fut avec son époux Ben Nicholson une figure clé du mouvement d'avant-garde britannique dans les années 1920 et 1930. Par son mariage avec Ben Nicholson, elle était donc la belle-fille du couple de peintres William Nicholson et Mabel Pryde, et, pour faire bonne mesure, la mère de l'artiste peintre Kate Nicholson.
The aim of art is to convey the mystery of life, not to explain it.
W.N. - Polyanthus and cyneraria (1921)

I like painting flowers - I have tried to paint many things in many different ways, but my paint brush always gives a tremor of pleasure when I let it paint a flower - and I think I know why this is so.[...] It is my faith that every flower enjoys the air it breathes.

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dimanche 18 août 2019

Burke Uzzle
M. Luther  King funeral (1968)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photojournaliste américain Burke Uzzle (b. 1938). Le premier a été pris lors des funérailles de Martin Luther King, le second - célébrissime -, a été pris lors du Festival de Woodstock, qui s'est tenu dans la petite localité de Bethel, État de New York, du 16 au 18 août 1969, il y a donc exactement 50 ans. Trois jours de paix et de musique, illustrés par l'iconique logo dessiné alors - pour 15 dollars -, par Arnold Skolnick.

B.U. - Woodstock Festival (1969)

Dans les années 60 Burke Uzzle devient le plus jeune photographe engagé en exclusivité par le légendaire Life Magazine, puis il entre à la non moins mythique agence Magnum dont il devient président à la fin des années 70.

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