In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 7 janvier 2017

Uvan Kuzmin - Black skimmer
Une image et des mots...  L'image, du photographe et vidéaste Ivan Kuzmin,  c'est celle du bec-en-ciseaux (Black skimmer pour les anglo-saxons, et Pico de tijeretas ou Rayador pour les hispanophones), qui est un de mes oiseaux préférés. Ce n'est pas le seul bien sûr; la poule-au-pot en fait elle aussi partie, mais son vol est moins gracieux. Car c'est le vol de cet oiseau aquatique qui est fascinant, surtout lorsqu'il ralentit son allure et qu'il semble comme suspendu dans le mouvement ascendant et descendant de ses longues ailes souples.
Il fait alors penser à ces oiseaux de balsa vendus dans les boutiques d'objets exotiques et aux ailes desquels, après les avoir accrochés, on imprime un lent mouvement plein de grâce élastique.
Je n'ai malheureusement pas su trouver sur YouTube des images qui rendent justice à l'élégance de ce merveilleux oiseau que l'on rencontre en Afrique, en Asie, et dans les Amériques, surtout (mais pas seulement) dans les régions tropicale et subtropicale, au-dessus des rivières d'où il tire sa subsistance.
Les mots pour aller avec sont extraits du Bestiaire (1971) du grand Alexandre Vialatte.
"L'oiseau a quelque chose d'étrange. Il fait des choses extraordinaires: l'urubu nettoie les poubelles, l'agami surveille les poulets, le gypaète est barbu, l'albatros pond des oeufs dont le petit bout est aussi gros que l'autre (et l'autre aussi petit que le premier), la huppe pupule, le héron gargouille, le milan hune et le rhinocéros barète (encore n'est-ce pas un véritable oiseau). Tout cela finit par inquiéter."
TC3

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dimanche 25 décembre 2016

Miron Zownir - NYC (1986)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe allemand Miron Zownir (b.1953), figure radicale de la photographie documentaire contemporaine. Autodidacte, il commence à photographier dans le Berlin punk des années 1970, avant de s'installer aux États-Unis en 1980, où il documente pendant quinze ans les marges urbaines de New York, Los Angeles et Pittsburgh.
Il est le témoin d'un monde en déréliction, celui de la zone, des toxicomanes, des désaxés, le monde violent et désespéré de tous les inadaptés - perdants magnifiques ou non -, le "peuple de l'abîme" qui survit au marges ignorées de nos sociétés.

M. Zownir - Los Angeles (1986)
Pour parler de son travail, il cite une phrase de Kafka rapportée par Max Brod dans sa postface de la première édition du Château.
Quand on a le courage de regarder les choses continûment, sans fermer les yeux pour ainsi dire, on en voit beaucoup ; mais qu'on se relâche, qu'on ferme une seule fois les paupières, et tout se perd aussitôt dans le noir.
Ce que Miron Zownir photographie dans les cloaques des grandes métropoles - sans filtre ni pathos, mais avec une empathie brute -, ça ressemble à l'enfer. Joyeux Noël !
KM1

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Ganjifa moghol Le vide-grenier du dimanche. Deux Ganjifas , ces cartes d’un jeu ancien, originaire de Perse, qui a pris toute sa richesse en...