In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 23 août 2015

T.S. - Inondation à Skutarisee, Yougoslavie (1971)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe allemand Toni Schneiders (1920-2006). Il commence son apprentissage de la photographie au Studio Menzel, à Coblence, en 1935, et en sort diplômé en 1938.
Il est ensuite correspondant de guerre en France et en Italie jusqu'à la fin du conflit.

T.S. - Roues de train, Type SG BR18
(1955)
Après la Seconde Guerre mondiale il retourne à Coblence où il travaille comme photographe paysagiste et photojournaliste. Il s'installe ensuite à Meersburg, sur les bords du lac de Constance, puis à Lindau où il travaillera avec son épouse, jusqu'à sa mort, comme journaliste indépendant.
C'est à cette époque qu'il fonde, avec Otto Steinert et quelques autres, le groupe avant-gardiste Fotoform. Ce collectif, dont le nom fut choisi en référence au formalisme, s'opposait à la photo réaliste d'après-guerre pour rétablir un lien avec les tendances photographiques des années 20 et du début des années 30.
JC1

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dimanche 16 août 2015

Bruyn l'Ancien
Portrait d'Elisabeth Bellinghausen (c.1538)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Bartolomäus Bruyn l'Ancien (1493-1555), un peintre allemand de la Renaissance, contemporain de Cranach et de Holbein.
Il appartient à la génération qui introduit la Renaissance italienne dans l’art rhénan tout en restant fidèle aux formes traditionnelles de l’art religieux du Nord. Formé auprès de Jan Joest van Kalkar, aux côtés de Joos van Cleve, il assimile très tôt l’usage d’une lumière dramatique et d’un modelé plus doux, perceptibles dans ses premiers retables des années 1510-1520.
Vers 1525, sous l'influence d'œuvres italiennes connues par la gravure (Raphaël, Michel-Ange), il introduit dans ses compositions une monumentalité plus calme et une clarté classique.

Bruyn L'Ancien
L'Adoration des Mages (c.1515)






Bruyn est aussi l'un des premiers grands portraitistes de Cologne, où il fonde une véritable école du genre, poursuivie par ses fils Arnt et Barthel Bruyn le Jeune.
Ses portraits, d’une grande précision naturaliste, frappent par leur attention aux visages, aux mains, et aux détails de costume, souvent relevés de couleurs vives. 
Nourries de la tradition nordique, parfois enrichies de symboles de vanité peints au verso, ces effigies saisissent la physionomie de la bourgeoisie montante avec une pénétration tranquille et sans fard qui annonce la tradition allemande du portrait psychologique, à l'opposé de la flatterie de cour.
Son œuvre, partagée entre grands retables pour les églises de la région (Essen, Xanten) et une abondante production de portraits, fait de lui la figure dominante de la peinture à Cologne au milieu du XVIᵉ siècle ; elle marque l’un des derniers sommets de la Renaissance rhénane, juste avant son déclin.
BM1
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samedi 15 août 2015

Paul Himmel - Brooklyn Bridge (1948)
Une image et des mots. L'image est un cliché du photographe documentaire américain Paul Himmel (1914-2009). Que contemple cet homme du haut du Brooklyn Bridge ? Et à quoi pense-t-il ? À la verticalité obstinée de nos aspirations ou au fleuve d'Héraclite ?
Pour l'accompagner, voici quelques lignes de Jean Guéhenno, extraites de son récit autobiographique Changer la vie (1961).

C'est une incroyable chance d'avoir quelquefois le temps de vivre, le temps de la conscience, fût-ce la conscience de tout son malheur, de pouvoir s'arrêter quelquefois, reprendre souffle et lever la tête pour contempler l'étonnant paysage autour de soi, y reconnaître sa place et se perdre en lui. C'est une lubie peut-être de cet homme de livres, de ce flâneur que je suis devenu. Mais il me semble qu'aucun plus grand bonheur n'est possible pour les hommes. Ce n'est pas le bonheur du bonheur, mais le bonheur de la libre respiration, de l'oubli de soi. Alors la course se ralentit jusqu'à s'arrêter. Les choses ne sont plus autour de nous l'enjeu d'un combat, mais rien qu'un spectacle que nous voulons comprendre. Nous ne rapportons plus rien à nous-mêmes. Il n'est plus ni bonheur, ni malheur, parce qu'il n'est plus ni désir ni angoisse. Nous ne sommes plus rien qu'un effort pour nous accorder à une présence éternelle, mais ce sont là bien des mots pour souhaiter à tous les hommes des loisirs et des rêves.
AL1

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dimanche 9 août 2015

W.H.R. - The lullaby bed (nd)
Le vide-grenier du dimanche. Deux œuvres de William Heath Robinson (1872-1944), illustrateur britannique à l’imaginaire débordant et qui fut certainement l'un des artistes les plus décalés et les plus amusants du début du 20ᵉ siècle. Avec ses machines farfelues, souvent imprégnées d'une douce poésie absurde, Robinson transforme des tâches ou des situations quotidiennes simples en entreprises délirantes.
Mais derrière l'humour, comme souvent, il y a la satire sociale : l'artiste critique, à travers la complexité de ses inventions, une tendance à multiplier les technologies et à compliquer ce qui pourrait être fait simplement. L’absurde se mêle ici à la réalité, et chaque élément du dessin paraît posséder une logique propre, tout en étant totalement fantaisiste.

W.H.R. - The Kinecar (1926)
Aujourd'hui, les œuvres de William Heath Robinson n'ont rien perdu de leur fraîcheur et son style unique demeure une référence obligée pour ceux qui aiment jongler avec l'absurde et le visuel. Ces œuvres font plus que nous divertir : elles pointent du doigt, de manière légère mais percutante, une certaine absurdité de la société moderne. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, s'interrogeait Jacques Rouxel, le créateur des Shadoks.

Ben Enwonwu - Anyanwu (1954) Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'artiste nigérian Ben Enwonwu (1917-1994), figure tutélaire d...