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Bruyn l'Ancien Portrait d'Elisabeth Bellinghausen (c.1538) |
Il appartient à la génération qui introduit la Renaissance italienne dans l’art rhénan tout en restant fidèle aux formes traditionnelles de l’art religieux du Nord. Formé auprès de Jan Joest van Kalkar, aux côtés de Joos van Cleve, il assimile très tôt l’usage d’une lumière dramatique et d’un modelé plus doux, perceptibles dans ses premiers retables des années 1510-1520.
Vers 1525, sous l'influence d'œuvres italiennes connues par la gravure (Raphaël, Michel-Ange), il introduit dans ses compositions une monumentalité plus calme et une clarté classique.
Bruyn est aussi l'un des premiers grands portraitistes de Cologne, où il fonde une véritable école du genre, poursuivie par ses fils Arnt et Barthel Bruyn le Jeune.
Ses portraits, d’une grande précision naturaliste, frappent par leur attention aux visages, aux mains, et aux détails de costume, souvent relevés de couleurs vives.
Nourries de la tradition nordique, parfois enrichies de symboles de vanité peints au verso, ces effigies saisissent la physionomie de la bourgeoisie montante avec une pénétration tranquille et sans fard qui annonce la tradition allemande du portrait psychologique, à l'opposé de la flatterie de cour.
Son œuvre, partagée entre grands retables pour les églises de la région (Essen, Xanten) et une abondante production de portraits, fait de lui la figure dominante de la peinture à Cologne au milieu du XVIᵉ siècle ; elle marque l’un des derniers sommets de la Renaissance rhénane, juste avant son déclin.