In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 7 mars 2015

M-V. Lemoine - Princesse de Lamballe (1779)

Une image et des mots. À la veille de la Journée internationale de la femme, voici un beau portrait de Marie-Louise Thérèse de Savoie, princesse de Lamballe, par Marie-Victoire Lemoine (1754-1820).
Ouverte aux idées des Lumières et sensible à la condition des femmes, la pieuse princesse est très impliquée dans les oeuvres de charité au secours des démunis.
Mais elle est fidèle à Marie-Antoinette dont elle fut la surintendante... ; au cours des massacres de septembre 1792, elle sera atrocement suppliciée et assassinée par le peuple de Paris (ICI).

Dans les foules, c'est la bêtise et non l'esprit qui s'accumule [...]. Par le seul fait qu'il fait partie d'une foule, l'homme descend donc plusieurs degrés sur l'échelle de la civilisation. 
Isolé, c'était peut-être un individu cultivé ; en foule, c'est un instinctif, par conséquent un barbare.
[...] Les civilisations n'ont été créées et guidées jusqu'ici que par une petite aristocratie intellectuelle, jamais par les foules. Les foules n'ont de puissance que pour détruire.
Leur domination représente toujours une phase de barbarie. Une civilisation implique des règles fixes, une discipline, le passage de l'instinctif au rationnel, la prévoyance de l'avenir, un degré élevé de culture, conditions que les foules, abandonnées à elles-mêmes, se sont toujours montrées incapables de réaliser. Par leur puissance uniquement destructive, elles agissent comme ces microbes qui activent la dissolution des corps débilités ou des cadavres.
Quand l'édifice d'une civilisation est vermoulu, ce sont toujours les foules qui en amènent l'écroulement.
[...] Ce ne sont pas les rois qui firent ni la Saint-Barthélémy, ni les guerres de Religion, pas plus que Robespierre, Danton, ou Saint-Just ne firent la Terreur. Derrière de pareils événements on retrouve toujours l'âme des foules.
Gustave Le Bon, Psychologie des foules (1895).

DG2

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dimanche 1 mars 2015

B.Dziworski - Poursuite (1970)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe et réalisateur polonais Bogdan Dziworski (b.1941), figure singulière du cinéma documentaire polonais, à la croisée du cinéma, de la photographie et de l'expérimentation visuelle. Diplômé de l'École nationale de cinéma de Łódź en 1965, il s'est imposé comme l'un des représentants les plus originaux du « documentaire créatif » polonais, auteur de nombreux documentaires au studio de cinéma éducatif de Lodz, mais aussi de photographies tout empreintes de poésie et d'humour.

B.Dziworski - Lodz (1966)
Sa manière de saisir la vie d'un pays meurtri par l'Histoire me rappelle une phrase du philosophe français Clément Rosset, lue dans son livre La Force majeure (1983) :
"Toute joie parfaite réside en la joie de vivre, et en elle seule".

EM1

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samedi 28 février 2015

Gennady Blohin
Une image et des mots. La photo est du russe Gennady Blohin. Les mots sont de la poétesse tchèque Viola Fischerová (1935-2010)

"Commencer à vivre soi-même importe plus que de naître.
Il est possible de voir dans l'absence de foi
une attention égale à toute chose.
D'ailleurs j'ai mis une petite annonce :
vends maison où je ne veux plus vivre
."

À noter que ce dernier vers a été choisi par Bohumil Hrabal pour titre d'un beau recueil de récits publié en 1965.
JC1

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dimanche 22 février 2015

Edward Hartwig - Vieille ruelle (1930)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe polonais Edward Hartwig (1909-2003), frère de l'éminente poétesse Julia Hartwig.
Né à Moscou, où son père tenait un studio photographique, il part s'installer avec sa famille à Lublin en 1918 lorsque la Pologne regagne son indépendance.

E.H. - Au point d'eau (1928)
D'abord inspiré par le travail de son compatriote Jan Bulhak, ses premières photographies donnent à voir des paysages nimbés de brume et de mystère, dans la lignée du pictorialiste Léonard Misonne (voir décembre 2010).
Par la suite, l'enseignement de son professeur au Vienna Institute of Graphics, Rudolf Koppitz, l'a encouragé à explorer et à mettre en oeuvre de nouvelles techniques et de nouvelles pratiques ; l'association de la photo et des arts graphiques permettait à Hartwig de mieux exprimer son art au travers de diverses expériences en chambre obscure : surexpositions, doubles expositions, manipulations des optiques et de la lumière, recours à des miroirs... Son travail désormais allait combiner la photo réaliste avec le graphisme, et il se mit à produire des compositions presque abstraites qui, peut-être, feront l'objet d'une prochaine publication. Photographier, disait-il, c’est arrêter la fuite des choses, mais aussi leur donner un nouvel élan

René Maltête -  La majorité Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe français René Maltête (1930-2000). Né à Lamballe en Bre...