In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 12 octobre 2014

D. Stock - James Dean (1955)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'américain Dennis Stock (1928-2010), photographe renommé pour ses portraits emblématiques de célébrités et ses images iconiques de la culture américaine du XXe siècle.
Il est surtout célèbre pour sa série de photos de James Dean, réalisées dans les années 1950, qui ont contribué à forger la légende du jeune acteur rebelle, avec qui il entretenait une étroite amitié.

D.S. - San Diego Coastline (1968)
Connu aussi pour ses reportages sur le monde du jazz, Dennis Stock a également abondamment documenté l’esprit de contestation qui soufflait sur la Californie hippie à la fin des années 1960. Membre de la prestigieuse agence Magnum depuis 1951, il confiait : « J’ai eu le privilège de voir une grande partie de la vie à travers mes objectifs, faisant de ce voyage une expérience éclairée. J’ai principalement mis l’accent sur les réactions positives au comportement humain, et sur une profonde attirance pour la beauté de la nature. »

dimanche 5 octobre 2014

J.S. Sargent - A gust of wind
(1887)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'américain John Singer Sargent (1856-1925), déjà publié ici en juin 2010.
On trouve parfois le premier tableau, Rafale de vent, intitulé du nom de son modèle : Judith Gautier, fille de Théophile, épouse malheureuse de Catulle Mendès, et elle-même écrivaine. J’aime beaucoup cette toile, pour la spontanéité de sa composition, cette liberté qui semble improvisée dans la manière de figurer le vent, les étoffes, les boucles envolées. Ce n'est pas le réalisme classique que l'on observe par exemple ci-dessous, dans sa Passante dans une rue de Venise, où tout est plus cadré, plus pesé, avec le jeu tendu des regards, presque narratif.

J.S. Sargent - Street in Venice (1882)
On y sent à plein les coups de pinceau impressionnistes, le plaisir physique de la peinture. L’influence de Monet, qu’il avait rencontré à Paris, a transformé sa manière de voir. Le point de vue, d’ailleurs, évoque assez clairement la Femme avec un parasol, la même contre-plongée légère, le même souffle invisible qui fait ployer les herbes, le chapeau, le tissu. L’écrivain anglais Adrian Stokes disait du regard impressionniste qu’il ne cherchait pas à "voir ce que les choses sont, mais ce qu’elles font sur la rétine"... Ici, avec ces deux tableaux, John Singer Sargent s'exprime de deux façons : l’une tendue, observatrice, presque sociale ; l’autre ouverte, immédiate, portée par l’air et la lumière.
GC1
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samedi 4 octobre 2014

Amar Guillen - Big Bend
Une image et des mots. L'image, c'est cette photo d'Amar Guillen: Big Bend, Texas.

"Je crois que la beauté du monde est partout, même là où les manuels de géographie nous décrivent la terre comme vide, infertile et sans accidents. Il est vrai que la plupart des livres ne valent rien, il nous faudra les réécrire."
Etty Hillesum, Une vie bouleversée, 1943

AP1
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dimanche 28 septembre 2014

Colin Jones - Blackpool (1966)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe et photojournaliste anglais Colin Jones (b.1936).
D'abord danseur de ballet - il épouse la danseuse étoile canadienne Lynn Seymour -, Colin Jones met les tournées à profit pour documenter la vie des coulisses mais aussi celle des villes et des régions traversées.
C'est ainsi qu'il découvre, en 1961, des chercheurs de charbon dans les dépotoirs de Birmingham ; abandonnant alors son métier pour devenir photographe il y retourne l'année suivante et réalise pour The Observer une série documentaire sur les mineurs et les travailleurs pauvres du nord-est de l'Angleterre.

C. Jones - Wallsend, Newcastle (1962)
Aux côtés d'autres photographes comme Don McCullin, qui fera l'objet d'une prochaine publication, il collabore désormais à The Observer pour qui il couvrira aussi bien l'activité des docks de Liverpool que les émeutes raciales aux États-Unis ou l'effervescence du Swinging London.
Ces deux clichés, inutile de dire que je les aime puisque mon choix en témoigne ; j'y retrouve ce que j'aime en photographie, cet équilibre ténu entre la valeur esthétique, la trace documentaire, la part de récit, et l'humanité qui affleure, avec ou sans présence humaine. À Blackpool, en 1966, une jeune femme ajuste ses bigoudis devant un miroir, ou peut-être une fenêtre. Rien d’extraordinaire, mais j'y sens une tension douce, où se mêlent le désir d’être belle et la lassitude du quotidien. À Newcastle, en 1962, un homme marche sans hâte dans une rue ouvrière aux murs de briques sombres. Le sol luit sous la pluie, et au loin les grues des chantiers navals - sans doute ceux de Swan Hunter -, dressent leur ossature dans la brume. Scène d'apparence déserte et pourtant pleine d’un passé ouvrier, d’un quotidien rude, de silence, et de force contenue.

John Mayer - Lost in time (2024) Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre sud-africain John Meyer (b.1942), chef de file du réa...